La Chronique Agora

Zone euro : foutue comme le café bouillu ! (2/2)

Alors que la récession et l’€-crash guettent la Zone euro, rappel des mesures mises en place par les Etats-Unis lorsqu’ils étaient confrontés au même problème.

Au début des années 2000, les autorités américaines ont été placées devant le même problème de bulle monétaire que celui auquel est confrontée actuellement la Zone euro. Il avait été causé par leurs propres banksters qui ne respectaient plus les règles prudentielles d’endettement.

Elles ont hésité mais elles ont fini par la faire éclater en flinguant pour l’exemple une banque, à savoir celle des frères Lehman, ce qui a conduit les banksters à redevenir des banquiers respectant les règles…

Malheureusement, de telles mesures énergiques (qui s’imposaient) produisent toujours des dommages collatéraux importants : ce fut la Grande récession, avec des millions de chômeurs supplémentaires et des saisies immobilières innombrables.

Cependant le remède a été efficace : la croissance a été durablement rétablie sur une longue période… qui se poursuit encore parce que l’argent est redevenu sain aux Etats-Unis, ce qui est le premier pilier des Reaganomics, dixit Arthur Laffer !

Obliger les banksters de la vieille Europe continentale à respecter les règles prudentielles d’endettement est impossible car ce sont eux qui exercent leur influence déterminante sur toutes les autorités monétaires et gouvernementales ; ils n’ont aucune opposition car les plus de 300 millions d’ignares que sont les citoyens européens n’ont aucune culture monétariste.

La troisième solution serait de mettre fin à la création monétaire dans la Zone euro par… les banques centrales elles-mêmes et de supprimer la bulle monétaire qu’elles y ont créée. En effet, ces banques centrales ont prêté (lending) et racheté des titres (securities) aux banksters pour… 3 600 Mds€ sans avoir les moyens de le financer, comme je l’ai clairement montré, alors que leur fonction aurait dû être justement de surveiller l’évolution de la masse monétaire pour qu’il n’y ait pas de création monétaire indue (cf. document III) !

Ce sont ces dirigeants des banques centrales qui sont à l’origine de la pure création monétaire ex nihilo (obtenue par des manipulations comptables grossières), laquelle aboutit à cette bulle monétaire létale à terme.

Le gros problème est qu’aucune de ces solutions ne sera adoptée. Pire encore : tout sera fait dans l’avenir prévisible pour que l’Eurosystème perdure, pour que les banksters puissent continuer à ne pas diminuer drastiquement leurs actifs et pour que les banques centrales de la zone reprennent leur politique monétaire, le tout ne pouvant qu’aggraver la situation !

Dans ces conditions, aucune solution pérenne ne sera adoptée.

C’est foutu comme le café bouillu.

Une bulle monétaire importante

La création monétaire qui s’est développée dans la Zone euro est considérable : la masse monétaire M3 est largement supérieure à son PIB annuel courant alors qu’elle ne devrait pas dépasser la limite de 78% de ce PIB, comme c’est le cas aux Etats-Unis (cf. document IV).

La bulle monétaire dans la Zone euro est plus importante que celle qui s’est développée aux Etats-Unis au début des années 2000, créée par les banksters américains qui ne respectaient plus les règles prudentielles d’endettement, et qui s’est transmise en Europe.

Elle est bien visible sur ce graphique IV : c’est l’augmentation de M3 qui s’est portée jusqu’à 102% du PIB de la Zone euro (lors de la faillite de Lehman Brothers) alors que ce ratio se monte à 106,7% actuellement.

Pour y rétablir l’argent sain, c’est-à-dire sans création monétaire, les autorités américaines ont pris des mesures énergiques : elles ont flingué une banque pour l’exemple, Lehman Brothers, ce qui a amené les autres banksters à respecter un leverage de 10.

L’inconvénient de telles mesures drastiques est qu’elles ont provoqué la Grande récession avec des millions de chômeurs supplémentaires et de très nombreuses saisies immobilières, mais l’avantage est que les fondamentaux ont été restaurés aux Etats-Unis, ce qui a permis d’ouvrir la plus longue période de prospérité qui se prolonge encore actuellement.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile