La Chronique Agora

WeWork : une escroquerie qui en dit long sur la pourriture du système

Le scandale WeWork/SoftBank rappelle certaines des plus grandes escroqueries de la finance… et est très révélateur de la situation actuelle.

Il y a quelques semaines, les sponsors de WeWork ont tenté, avec l’aide des très grandes banques, de vendre cette société au marché par une introduction en Bourse (IPO) valorisée un moment à 45 Mds$.

Cette société est une pure escroquerie, montée uniquement pour une carambouille financière en jouant sur les dysfonctionnements du marché des IPO.

Un pur système calqué sur celui de Marthe Hanau en son temps, avec diffusion privilégiée et relais de plus en plus gogos.

Le public allait être tondu. La société se révèle pour ce qu’elle est : une englande totale. Elle est en ce moment valorisée moins de sept milliards de dollars.

Le public et les fonds de pension l’ont échappé belle. C’est un scandale, étymologiquement skandalon : une pierre qui fait trébucher le monde global de la finance au sens propre.

Les dirigeants, les banquiers sponsors et SoftBank doivent être jugés et condamnés.

C’est, au même titre que le fut Enron, un symbole de ce qu’est devenue la Bourse : une carambouille ! Un tir au pigeon !

Faiblesse et licenciements

La hache est finalement tombée chez WeWork, qui a annoncé le licenciement de près de 20% de ses employés, soit environ 2 400 personnes. La société devrait également supprimer 2 000 postes supplémentaires en cédant des divisions et en confiant le travail à des entrepreneurs moins chers.

Cette sinistre restructuration fait partie d’un plan quinquennal de SoftBank, un conglomérat japonais qui a dû reprendre le contrôle de WeWork après la découverte catastrophique de la situation de la société.

WeWork vient d’annoncer publiquement les faiblesses de son business plan et les entourloupes de son dirigeant « éblouissant », Adam Neumann.

Après le sauvetage par SoftBank, M. Neumann a démissionné avec ce qui pourrait être une indemnité de départ d’un milliard de dollars – un contrat certainement bien meilleur que les autres salariés licenciés, plus de 4 000 au total.

Qui va oser dénoncer cette affaire où l’on retrouve tous les grands noms de la finance complices pour « baiser » le public et ses institutions de retraites ? Qui va montrer que personne n’a fait les recherches préalables, la due diligence ?

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

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