La Chronique Agora

Washington, ce parasite qui aspire les forces du pays

Washington DC

Jim fréquente la Parasitocratie de Washington pour en extraire les informations utiles à vos investissements.

Salutations depuis la Nouvelle Rome !

Non, je n’ai pas pris une machine à remonter le temps pour me rendre à Novus Romanus, la capitale de l’ancien empire romain.

Je suis à Washington DC pour quelques jours. Je l’appelle « Nouvelle Rome » car la relation de Washington avec le reste de l’Amérique est la même que celle de Rome avec ses citoyens agraires et plébéiens de ses vastes domaines de la fin de l’Antiquité.

Washington est un parasite qui aspire l’énergie du reste du pays. Les comtés entourant Washington DC ont le revenu par habitant le plus élevé de toutes les régions métropolitaines du pays, y compris New York, Hollywood et la Silicon Valley. Le taux de chômage est également le plus bas de toutes les grandes régions du pays.

Mais au moins New York, la Silicon Valley et Hollywood produisent tous quelque chose dont nous avons besoin ou que nous apprécions. Washington produit de la paperasserie, des impôts et de nouvelles façons de freiner l’innovation au quotidien.

Alors que l’Amérique chancelle après sa première décennie perdue du XXIème siècle (2007-2017), et alors qu’une nouvelle décennie perdue s’apprête à commencer (cela vous rappelle-t-il le Japon ?), Washington s’enrichit et ne fait qu’augmenter son influence. Croyez-moi, les hôtels et les restaurants de la ville sont débordés. Pas de ralentissement économique ici.

Tout ce que je viens de mentionner a son importance parce que cela a à voir avec la façon dont les grandes puissances déclinent et finissent par chuter.

La vision conventionnelle de la chute de l’empire romain est qu’il a succombé aux envahisseurs barbares. Ce n’est qu’une partie de la vérité historique. En fait, les barbares avaient attaqué et mis la pression depuis des siècles… mais avaient été repoussés à maintes reprises par des citoyens romains qui valorisaient leur citoyenneté et étaient loyaux envers l’Empereur et le Sénat siégeant à Rome.

Puis, tendis que Rome devenait corrompue et était en pleine décadence, elle a augmenté les impôts et offert moins de protection en retour. Est venu le temps où la domination barbare a semblé meilleure aux agriculteurs frontaliers que celle de l’Empire, cosmopolite et corrompu.

Les barbares ont tenté à nouveau leur chance et les citoyens les ont accueillis. La proposition barbare était la suivante : 10% de taxes en échange de l’ordre rétabli. Rome offrait 20% de taxation, du désordre et de la confusion. Les citoyens ont préféré les « barbares »… Le reste appartient à l’Histoire.

Rome n’a pas été détruite de l’extérieur ; elle s’est effondrée de l’intérieur.

J’observe quelque chose de semblable aujourd’hui.

Alors, pourquoi je suis à Washington en ce moment ?

Pour le meilleur ou pour le pire – car c’est là que se prennent des décisions cruciales qui affectent la guerre ou la paix, le déclin ou la prospérité, et le succès ou l’échec d’un pays. Si je souhaite vous fournir une analyse prospective, il est important que j’interagisse à la fois avec les décideurs politiques et les experts qui les conseillent. Je suis toujours heureux de partager ce que j’apprends avec vous.

Alors voici le dernier bulletin d’informations de Washington DC :

INFO n°1 : Pas de réduction d’impôt cette année. Comme on dit à New York, « fuggedaboudit »

Peut-être y aura-t-il des baisses d’impôt l’année prochaine, mais ce n’est même pas sûr. Le marché boursier a « surpricé » d’un facteur quatre ou cinq fois les effets d’une réduction d’impôt depuis novembre dernier. Wall Street adore les belles histoires. Mais celle-ci n’en est pas une. Ainsi, un échec de la mise en place de réductions d’impôts, de même que l’échec de l’abrogation d’Obamacare, pourraient être les catalyseurs d’une correction boursière de 10% au cours des prochains mois.

Nous avons connu quatre corrections boursières de 10% à 15% au cours des huit dernières années, soit une correction tous les deux ans en moyenne. La dernière date de janvier 2016, il y a presque deux ans. La prochaine pourrait être pour bientôt.

Une correction boursière de 10% n’est pas la fin du monde. Cela dit, une baisse rapide de 2 300 points du Dow Jones pourrait commencer à faire tiquer les investisseurs. Il semble que ce soit le bon moment pour réduire votre exposition aux actions et garder du cash en réserve.

INFO N°2 : Une possible fermeture du gouvernement le 8 décembre

C’est le jour où l’autorisation du Congrès expire. Contrairement au projet de loi sur les impôts ou autres sujets, il faut cette fois-ci 60 votes au Sénat pour que le gouvernement continue de fonctionner. C’est énorme, cela signifie que les démocrates doivent se joindre au vote.

Les démocrates et les républicains sont en désaccord sur les questions suivantes : le financement du mur frontalier de Trump, le planning familial, les renflouements de l’assurance Obamacare, les villes sanctuaires et le statut des immigrés. Vous voyez où je veux en venir : il n’y aura pas de compromis possible sur le budget.

Nous avons eu plusieurs fermetures gouvernementales au cours des sept dernières années. Encore une fois, ce n’est pas la fin du monde. Mais cela n’inspire pas confiance dans la gouvernance américaine à un moment où la Chine occupe une place centrale et où les bruits de bottes se font entendre en Corée du Nord. Il n’y a rien que le marché boursier aime moins que l’incertitude. Cela pourrait être aussi un catalyseur pour la correction boursière tant attendue.

Enfin, je vais rencontrer le conseiller à la Sécurité Nationale du président Trump, le Général H. R. McMaster, et le directeur de la CIA, Mike Pompeo. C’est sur invitation, et nous serons en petit comité. La plupart de mes collègues veulent s’attarder sur le dossier iranien, mais personnellement, mon discours portera uniquement sur la Corée du Nord. Je vous ferai part de ce que j’apprendrai.

La limite que je m’impose quand je me rends à Washington pour ce genre de rendez-vous, est de ne pas rester plus de deux ou trois jours. On a vite fait d’être happé par des créatures malfaisantes de la bureaucratie. [NDLR : au cours d’une rencontre à Paris, Bill Bonner et Jim Rickards ont parlé de Washington, du Deep State et Jim a révélé la façon dont les élites internationales entendent vous dépouiller de leur argent pour sauver la pax romana washingtona. Cliquez-ici pour voir cet entretien.]

 

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