La Chronique Agora

Warren Buffett recommande les actions japonaises… nous aussi !

▪ Le temps est magnifique, à Paris. Le soleil brille. Les gens sont de retour sur les terrasses de cafés. Les arbres et les fleurs commencent à bourgeonner et s’épanouir. Le début du printemps à Paris peut être délicieux… ou horrible. Le touriste avisé met un bon pull et un manteau… et espère qu’il n’en aura pas besoin.

Se préparer au pire, espérer le meilleur, telle est notre devise non-officielle, à la Chronique Agora.

Warren Buffett est le dernier en date à suivre notre Transaction de la Décennie — au moins la moitié. Warren aime le côté « achat ». Achetez le Japon, dit-il. C’est bon marché.

Mais attention, Warren : le yen n’est pas donné. Vous pourriez gagner sur les actions… et perdre sur la devise.

Voilà pourquoi nous avons couvert les deux côtés, dans notre Transaction. Achetez les actions japonaises, vendez les obligations japonaises. Et préparez-vous à attendre.

La recommandation de Warren est typiquement positive et optimiste. Il pense que le pire est passé au Japon. Il espère… et attend… des temps meilleurs. Les actions japonaises sont une bonne affaire, dit-il. Vous en avez pour votre argent. Les choses vont s’améliorer.

Notre point de vue n’est pas exactement cynique, mais selon nous, les désastres ne sont pas terminés au Japon. Nous nous préparons pour le prochain.

« Quoi donc ? » nous a demandé un collègue français stupéfait. « Ils ont eu le plus grand séisme de tous les temps… le plus grand tsunami de tous les temps… et un désastre nucléaire. Qu’est-ce qui pourrait arriver de plus… une météorite géante ? »

▪ Notre ami Nicholas Taleb a fait passer le terme « cygne noir » dans le langage courant. Ils sont très nombreux, dernièrement : on est encore en train de se remettre des émotions causée par un cygne noir qu’un autre est déjà en train de vous becqueter l’arrière-train. Il semble y en avoir tout un vol.

Un journaliste a récemment demandé à un célèbre analyste : « quels cygnes noirs voyez-vous à l’horizon ? » Les lecteurs de la Chronique reconnaîtront tout de suite l’absurdité d’une telle question. On ne peut pas anticiper un cygne noir. Il ne se présente pas comme un problème possible à l’horizon. On ne peut pas le voir. Il arrive plutôt comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, un problème qu’on était très loin d’imaginer.

A présent, le monde entier perd son temps à chercher d’autres cygnes noirs dans les roseaux.

Ils feraient mieux d’examiner les plumes des oiseaux immaculés qui se trouvent devant nous. Ce sont des imposteurs. Ce sont des faux. Ce sont des répliques de cygnes blancs. En réalité, ce sont des cygnes gris assez laids… avec un sale caractère et une propension à de soudains accès de violence.

Que voulons-nous dire par là ?

Très bonne question, merci de l’avoir posée.

Prenez le « QE2 », par exemple… qui nage en rond… avec une toute nouvelle couche de peinture blanche. Voici ce qu’en dit Bloomberg :

« Durant son témoignage, Bernanke pourrait montrer à Ron Paul comment le QE2 fonctionne sur les marchés. La prochaine fois que le président de la Réserve fédérale Ben S. Bernanke apparaîtra devant le Congrès US, voici quelques aides visuelles qu’il pourrait utiliser pour montrer à ses détracteurs que l’assouplissement quantitatif fonctionne : l’indice boursier Standard & Poor’s 500 a grimpé de 18% depuis qu’il a déclaré, le 27 août dernier, que de nouveaux rachats d’actifs pourraient être nécessaires. La prime sur les obligations à risque et rendement élevés s’est réduite à 5,16 points de pourcentage, contre 6,81 auparavant, selon des données de Bank of America Merrill Lynch. Les attentes d’inflation ont grimpé de 44,4%. Le taux de chômage a chuté à son niveau le plus bas en près de deux ans. Voilà qui devrait en remontrer à l’affirmation de Sarah Palin, candidate à la vice-présidence républicaine en 2008, selon laquelle cette ‘expérience dangereuse’ ne ‘réparerait pas les problèmes économiques par magie’. »

Peut-être que Bloomberg fait de l’ironie. Ou peut-être pensent-ils vraiment que le QE2 est un grand succès. Mais la hausse des attentes d’inflation n’est pas nécessairement une bonne chose.

Oui, les actions sont en hausse. Oui, il en va de même pour les junk bonds. Injectez 100 milliards de dollars par mois, vous ne pouvez que vous attendre à ce qu’il arrive quelque chose. Mais ce que nous voyons, c’est une augmentation de la spéculation — et quelques rebonds sur le sol dur d’une Grande Correction. Eh oui, le chômage tel que mesuré par le département de l’Emploi US est revenu à son niveau le plus bas « en près de deux ans ». Mais 2009 n’était pas franchement une bonne année pour l’emploi. Il y a toujours sept millions d’emplois en moins aux Etats-Unis aujourd’hui qu’avant les débuts de la Grande Correction en 2007.

Pas d’emplois, pas de revenus. Pas de revenus, pas d’achats. Pas d’achats, pas de vraie croissance dans l’économie de consommation.

 
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