** Eh bien, j’avoue avoir été vaguement déçue par Warren Buffett cette semaine. A la Chronique Agora, nous vouons une admiration sans bornes à cet investisseur légendaire — c’est tout juste si nous n’avons pas tous sa photo en fond d’écran sur nos ordinateurs.
Mais là… j’avoue que sa proposition de réassurer les réassureurs m’a laissée perplexe. Pourquoi vouloir mettre les mains — et le reste — dans un bourbier qui promet de devenir de plus en plus profond et de plus en plus nauséabond à mesure que les mois avancent ?
Pourquoi ne pas s’en tenir à des choses plus saines… plus solides… plus brillantes — comme, allez… au hasard… l’or ?
D’une manière plus générale, l’intervention de Warren Buffett me semble l’équivalent d’un sparadrap sur une jambe de bois. Imaginons que cette mesure extraordinaire fonctionne, et que les monoliners puissent reprendre une activité normale.
Et alors ?
Cela ne change rien au fait que la crise immobilière continue de s’aggraver. Cela ne change rien au fait que les fondamentaux américains sont mauvais. Cela ne change rien au fait que des déséquilibres profonds sont installés dans le système économique mondial. Même Ben Bernanke et Henry Paulson ont été victimes d’une soudaine crise de pessimisme cette semaine, c’est dire !
En d’autres termes, "les Etats-Unis sont condamnés à la fuite en avant, c’est-à-dire à baisse des taux pour ne pas aggraver les faillites individuelles et soutenir les marchés actions", comme le dit Simone Wapler dans Vos Finances – La Lettre du Patrimoine. "Ceci accélère le processus de désintégration du dollar et d’inflation des actifs (marchés actions)".
A moins que… comme le supputait Bill Bonner mercredi … "le Sage d’Omaha sait quelque chose que nous ne savons pas. Peut-être sait-il que la tendance des huit dernières années est en train de prendre fin. Peut-être que les Etats-Unis sont survendus… et prêts pour un retour remarquable sur le devant de la scène. Tout est possible, cher lecteur, tout est possible".
Bon… j’attendrai donc un peu avant d’enlever la photo de Warren trônant au-dessus de mon bureau, alors…