La Chronique Agora

Voyez le bon côté du prochain krach !

graphe - dow jones

Les krachs sont indispensables au nettoyage des poids morts de l’économie. Celui-là effacera des gains factices obtenus avec de l’argent factice.

Les dernières feuilles tombent des arbres. C’est le décompte des derniers jours de décembre, comme le moment de calme avant une exécution.

Le Dow Jones reste à la peine. Il a terminé la semaine dernière sur une chute de près de 500 points. Bloomberg :

« Les investisseurs se sont rués hors des fonds actions américains, clôturant la deuxième plus grosse semaine de pertes jamais enregistrée, selon Bank of America Merrill Lynch, la baisse boursière poussant les intervenants à se mettre à l’abri.

Les fonds en actions ont perdu 27,6 Mds$ durant les journées précédant le 12 décembre — y compris le plongeon de vendredi dernier de l’indice S&P 500 qui a clôturé la pire semaine pour l’indice depuis mars, selon la note de BofA, qui citait des données EDFR Global. C’est le deuxième plus gros montant de sorties depuis le pic enregistré en février par la mesure de volatilité du VIX, selon Jefferies Financial Group Inc. »

[NDLR : saviez-vous que la volatilité peut être signe de profit ? A condition de savoir l’exploiter… Cliquez ici pour savoir comment.]

Oiseaux de mauvais augure

Sommes-nous dans l’un de ces rares cas de figure où les prédictions des oiseaux de mauvais augure sous-estiment le danger qui approche ?

Troie, vers 1184 av. J.C. : « quelle froussarde tu fais, Cassandre ; ce cheval est un beau cadeau d’adieu. Qu’on le fasse entrer dans la ville ».

Rome, 475 : « nous avons déjà entendu ces avertissements plusieurs fois… mais les barbares ne traverseront jamais le Po. Nos légions auront tôt fait de les renvoyer chez eux ».

Russie, 1918 : « ne t’inquiète pas, Vassili. Tout ça sera bientôt terminé. Ces têtes brûlées auront bien vite disparu ».

New York, 1929 : « quoi ? Le marché est super ».

Allemagne, 1933 : « l’incendie du Reichstag était un accident, Benjamin. Qui irait soutenir ces lourdauds de nazis ? Les choses reviendront vite à la normale ».

Washington, 2018 : « le chômage est en baisse. La croissance du PIB est en hausse. Nous avons eu une baisse d’impôts. L’inflation est basse. Pourquoi s’inquiéter ? »

Nous n’en savons rien. Mais puisque nous sommes aux alentours de Noël, nous regardons les choses du bon côté.

Un malheur chasse l’autre, surtout dans les medias

Si le marché boursier continue à chuter, bon nombre de problèmes disparaîtront (ou du moins seront éclipsés en termes de couverture médiatiques) : la guerre commerciale, la quête d’un chef de cabinet à la Maison Blanche, le shutdown, Pelosi, Trump… Qui se souciera de tout ça lorsque le Dow aura perdu 10 000 points ?

Qui plus est, la plupart des nouvelles qui font les gros titres ne sont que sottises et idioties. Des guerres bidon. Des « enquêtes » factices. Des statistiques mensongères.

La plupart signifient moins que rien. Une fois que vous en avez entendu parler, vous savez moins de choses honnêtes et réelles qu’auparavant.

Un vrai marché baissier, en revanche, est réel… comme un ouragan ou une invasion barbare ; il retient l’attention des gens.

Mais continuons à voir les choses du bon côté. Les inégalités vous inquiètent ? Laissez les baisses de marché faire leur travail. Les riches le seront moins.

Vendredi dernier, par exemple, la baisse a fait chuter les prix de plus de 2%. Dans la mesure où le marché boursier dans son ensemble est valorisé à 30 000 Mds$ environ, une chute de 2% efface quelque 600 Mds$ — en plus des 10% déjà perdus. Soit près de 3 000 Mds$ au total.

Mais attendez… il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

Selon nos estimations, les riches ont gagné environ 30 000 Mds$ au total (actions, obligations, immobilier etc.) grâce au système d’argent factice et à la manipulation des taux d’intérêt par la Fed.

Si le marché boursier est divisé par deux (ce que nous prévoyons), rien que cela leur fera perdre 15 000 Mds$.

Une chaîne de purges pour nettoyer

Hélas, les actionnaires ne sont pas les seuls à souffrir. Les actions représentent de vraies entreprises. Ces entreprises ont des propriétaires, des banquiers, des employés… et des créanciers. Tous perdent.

Par exemple, les entreprises américaines doivent à elles toutes la somme record de 9 000 Mds$ — 50% de plus qu’il y a 10 ans. Lorsque les prix de actions chutent, il en va de même pour les ventes et les profits.

Ensuite, on licencie. On recalcule les primes. On met les plans d’expansion au placard. On annule des achats. L’activité implose.

Et les entreprises les plus faibles sont incapables de rembourser leurs dettes.

Ensuite, bien entendu, c’est tout le secteur du crédit qui se met à trembler. Les prêteurs les plus faibles s’effondrent immédiatement. Ceux qui sont plus solides encaissent leurs prêts — mettant encore plus sous pression les entreprises vacillantes.

Mais ma foi… c’est ainsi que les choses sont censées fonctionner. Les paniques, les crises du crédit et les marchés baissiers — comme des vers sur un cadavre — nettoient les économies de marché.

Et — toujours pour prendre les choses du bon côté — nous perdrons des millions, personnellement ; mais cela en vaudra la peine rien que pour voir les riches idiots obtenir ce qu’ils méritent.

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