La Chronique Agora

Les voyages forment la jeunesse

▪ Nous nous sommes levé à cinq heures du matin pour attraper le premier train pour Londres. Cela a fait naître des souvenirs. Nous avons fait ce voyage toutes les semaines pendant des années. Nous vivions à Paris, mais nous travaillions à Londres.

Cette époque est révolue.

A présent, nous vivons surtout aux Etats-Unis… mais nous voyageons encore souvent.

Voyager, c’est bon pour les gens qui ont les yeux ouverts. Ils voient les choses. Généralement, ils réalisent que le monde est un endroit plus grand, plus complexe et plus intéressant qu’ils le pensaient. Cela les remet à leur place.

Quiconque pensait par exemple que les Etats-Unis allaient créer une démocratie à l’occidentale en Afghanistan aurait dû sortir un peu de chez lui. S’il l’avait fait, il aurait dit : « eh bien, bonne chance ! »

Mais voyager n’aidera pas les gens qui ont les yeux fermés. Ils ne voient que ce qu’ils veulent voir… et tout ce qu’ils voient confirme leurs préjugés et leurs illusions. Ils feraient mieux de rester chez eux.

Notre récent voyage en Israël nous a un peu ouvert les yeux sur les problèmes dans cette région du monde, par exemple. Pour être franc, nous nous étions un peu lassé du sujet. Depuis notre naissance — qui remonte à un bout de temps maintenant — la presse américaine semble obsédée par les soucis d’Israël. Pourquoi ne pas s’inquiéter du Ghana… du Danemark… ou de l’Uruguay, nous demandions-nous.

Maintenant que nous avons vu la situation de près, nous réalisons à quel point c’est intéressant. Israël tente de faire fonctionner un gouvernement dans une région hostile… et une grande partie de sa propre population y est hostile aussi. Eh bien… bonne chance !

Par ailleurs, voyagez rafraîchit les idées quant à son propre pays. Lorsqu’on revient, on voit les choses un peu différemment.

Ce que nous voyons aux Etats-Unis, c’est un empire pesant, si encombré par les coûts excessifs et les fantasmes idiots qu’il est condamné à faire faillite. Il a encore assez de marge pour éviter le désastre, mais le temps presse. Pourtant, alors qu’on est dans la dernière ligne droite de l’élection présidentielle, aucun des deux candidats ne montre le moindre signe d’avoir compris le problème… ou d’avoir l’intention de s’y attaquer.

Avec tant de zombies à tous les coins de rues… et en file indienne devant les isoloirs — employés gouvernementaux, retraités, bénéficiaires de bons alimentaires, fabricants d’avions de chasse, escrocs, pique-assiettes, arnaqueurs, avocats et lobbyistes — nous ne sommes pas sûr qu’un candidat présidentiel quel qu’il soit oserait s’attaquer à eux. Et encore moins Obama ou Romney.

Eh bien… bonne chance !

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