La Chronique Agora

Faut-il vendre l’or… l’acheter… ou l’oublier ?

▪ Nos chers lecteurs nous posent des questions sur l’or. Est-il temps de le vendre ? De l’acheter ? De l’oublier ?

L’or est à 1 575 $ l’once environ à l’heure où nous écrivons ces lignes. Le prix pourrait baisser jusqu’à 1 000 $, mais cela nous étonnerait. L’or n’est pas dans une bulle.

L’or n’est ni surévalué, ni sous-évalué. Il achète ce qu’il devrait acheter — peut-être un peu plus, peut-être un peu moins.

Comment savons-nous ce que l’or "devrait" acheter ?

Nous ne le savons pas vraiment. Mais l’or est un élément naturel. Il est extrait du sol par des gens qui utilisent la technologie et les ressources disponibles. A mesure que la productivité dans d’autres domaines grimpe, il en va de même — généralement — pour la capacité d’extraire l’or du sol.

Si le PIB grimpe de 10%… la quantité d’or augmente proportionnellement, d’ordinaire. Si l’économie décline, il en va de même pour le secteur minier aurifère… réduisant le taux de croissance de l’offre d’or.

Pour ces raisons — qui veulent que la production d’or soit généralement synchrone avec d’autres productions — l’offre d’or est généralement plus ou moins parallèle à l’offre d’autres biens et services. Et le taux de change entre l’or et les autres biens et services est généralement stable.

▪ Un ratio très utile
Roy Jastram, qui a écrit The Golden Constant ["La constante dorée", ndlr.] en 1977, l’avait aussi observé. Jastram a examiné 500 ans d’histoire britannique. Il a trouvé que les prix — en termes d’or — étaient remarquablement stables.

Et nous voyons ici que les prix des actions, eux aussi, étaient stables… tant que l’or — plutôt qu’un économiste — soutenait la devise.


Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Comme vous pouvez le constater, les prix des actions n’ont perdu la tête qu’une fois que les Etats-Unis ont formé le système de la Réserve fédérale, après quoi le monde a abandonné l’étalon-or durant la Première Guerre mondiale. C’est en partie la lutte pour y revenir qui a déclenché la bulle des années 20.

Ensuite, il y a eu une autre hausse spectaculaire des actions — en termes d’or — durant les années 50 et 60… puis durant les années 80 et 90. Le graphique montre également que le ratio Dow/or baisse depuis 13 ans sans donner signe d’avoir atteint un plancher.

Attendez une minute… Les plus beaux profits n’ont-ils pas déjà été engrangés, pour les acheteurs d’or ? Takeo da Silva nous en dit plus :

"En réponse à cette question, le Principe de Pareto suggère que 80% des gains se font lors des derniers 20% du marché haussier. Tel qu’il est actuellement, le ratio Dow/or est à environ 9/1. Pour passer à un ratio de 5/1, il faudrait une once d’or à 2 907 $, pour 3/1, une once à 4 845 $, et un ratio de 2/1 exigerait un prix de l’or vertigineux à 7 268 $".

Un passage au ratio 2/1 reviendrait à une hausse de 400% pour l’or, et un ratio 1/1 (14 500 $ l’once) signifierait une hausse de plus de 900% par rapport aux niveaux actuels.

M. da Silva n’en dit rien, mais il y a une autre manière de voir baisser le ratio Dow/or. L’or n’a pas besoin de voir son prix grimper ; les actions pourraient chuter. Si le Dow passait à 8 000 points, par exemple, ce serait l’équivalent d’un ratio 5/1.

Lorsque le marché boursier a craqué en 2000… et que l’or a continué à grimper… nous pensions que les deux étaient en route pour une rencontre historique. Peut-être à 2/1. Peut-être à 1/1. Où se croiseraient-ils ? Nous pensons que ce serait aux environs des 5 000. L’or grimperait à 5 000 $… et les actions chuteraient à 5 000 points.

Ou peut-être à 2/1, le Dow ne pouvant chuter qu’à 10 000… tandis que le prix de l’or passerait à 5 000 $.

Qui sait ? Mais rien ne justifie que les choses ont fondamentalement changé. L’or est toujours une vraie devise. Il est toujours extrait à force d’efforts et d’investissements. Et les actions du Dow représentent un certain groupe d’actifs dont on peut attendre un certain revenu. Il n’y a pas de raison de penser que la relation entre les actions du Dow et l’or a été altérée de manière essentielle ou éternelle.

Durant quasiment tout le 19ème siècle et une bonne partie du 20ème siècle — jusqu’aux années 80 en tout cas — les dividendes générés par les valeurs du Dow représentaient moins de cinq onces d’or.

Le Dow Jones s’échangera-t-il à nouveau pour cinq onces d’or ou moins ? C’est presque certain. Et ça arrivera probablement avant que cette chute historique du ratio Dow/or atteigne son plancher final.

Conservez votre or. Vendez vos actions. Brossez-vous les dents. Et soyez heureux.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile