Le système de monnaie fiduciaire, tel un vampire invisible, aspire la richesse des citoyens en affectant insidieusement leur patrimoine.
En cette période d’Halloween, ils sont omniprésents dans la culture populaire… Vampires assoiffés de sang, morts-vivants plus terrifiants les uns que les autres, nous les avons tous vu immortalisés dans d’innombrables films inspirés principalement par le roman Dracula de Bram Stoker (1897).
Parmi les plus emblématiques, vous avez peut-être vu le film muet Nosferatu – Une symphonie de l’horreur (1922), Dracula (1958) avec Christopher Lee, la parodie de Roman Polanski Le Bal des Vampires (1967), ou encore Nosferatu – Le Fantôme de la Nuit (1979), avec Klaus Kinski dans le rôle du comte Dracula.
Les vampires sont des démons qui, la nuit venue, s’extirpent de leurs tombes pour sucer le sang de victimes innocentes. Par cette morsure, non seulement les vampires volent la force vitale de leurs victimes, mais ils leur transmettent la malédiction. La plupart de leurs victimes se transforment ainsi en morts-vivants, rejoignant le monde ténébreux des vampires.
Les chasseurs de vampires font face à un défi redoutable : les vampires ont le pouvoir de se métamorphoser en créatures telles que des loups ou des chauves-souris et possèdent généralement une force surhumaine. Ils ne peuvent être repoussés qu’à l’aide de gousses d’ail, de chapelets, d’eau bénite ou de croix chrétiennes. Mais pour détruire un vampire, il faut le décapiter, enfoncer un pieu en bois dans son coeur, ou l’exposer à la lumière vive du soleil jusqu’à ce qu’il soit réduit en poussière.
Le vampire est un mythe ancien et répandu. L’image d’une créature morte-vivante assoiffée de sang, ou autres créatures similaires, existe dans de nombreuses cultures. Ce démon incarne les superstitions, agissant comme une projection de nos peurs primales, de l’inexplicable, et de la bataille entre le mal à l’état pur et le bien. L’idée d’une créature qui surgit la nuit, aspire le sang de ses victimes et les entraîne de la lumière vers les ténèbres est sans aucun doute profondément terrifiante.
Si vous pensez suffisamment longtemps à ces histoires d’horreurs, vous commencerez inévitablement à voir des parallèles (ou tout du moins des similitudes) avec le système de monnaie fiduciaire qui existe aujourd’hui dans le monde entier.
Tapis dans les ténèbres
Le monstre dont nous parlons est tapis dans les ténèbres : on peut dire que la grande majorité des gens ignore comment le système de monnaie fiduciaire actuel est structuré, comment il fonctionne, ou quels en sont les effets.
Les étudiants dans les écoles et les universités sont, pour la plupart, tenus dans l’ignorance à ce sujet, et les conséquences du système de monnaie fiduciaire prennent donc la plupart des gens par surprise, sans qu’ils puissent s’y préparer et s’en protéger.
En effet, combien de personnes savent que dans notre système monétaire actuel, l’Etat, au travers de la banque centrale, détient un monopole coercitif sur la création de « monnaie banque centrale » (la base monétaire), pendant que les banques commerciales ont la possibilité de créer leur propre monnaie fiduciaire sur la base de cette monnaie banque centrale ?
Combien de gens savent que la monnaie fiduciaire est littéralement créée à partir de rien, constituant une forme de création monétaire qui n’a aucun lien avec l’économie réelle ? Et qui explique aux gens que, d’un point de vue économique, l’expansion de la masse monétaire est inflationniste, entraînant une hausse inégale des prix des biens et services par rapport à une situation où l’offre de monnaie serait restée stable ?
Il est également méconnu du grand public que l’émission de monnaie fiduciaire via le marché du crédit entraîne une mauvaise allocation du capital, favorisant la formation de bulles, qui se soldent inévitablement par des crises ; qu’elle pousse les agents économiques à s’endetter de façon excessive ; et enfin qu’elle permet à l’Etat de grossir de plus en plus, au détriment des libertés des citoyens et des entrepreneurs.
En bref, pour la plupart des gens, les dégâts causés par la monnaie fiduciaire restent inconnus. Ils s’installent progressivement tapis dans les ténèbres, tels des vampires.
Des victimes vulnérables dont l’énergie vitale est aspirée
Les victimes sont souvent impuissantes et inconscientes du fait que les fruits de leur travail sont siphonnés par ce système.
La monnaie fiduciaire a quelque chose de vampirique, permettant à un groupe (ceux autorisés à créer de la monnaie) de vivre aux dépens des autres (ceux forcés d’utiliser la monnaie monopolistique). Les premiers récipiendaires de la monnaie fiduciaire nouvellement créée sont les bénéficiaires de ce système. Ils peuvent utiliser cette nouvelle monnaie pour acheter des biens avant que leurs prix n’augmentent, les rendant ainsi plus riches.
Puis au fur et à mesure que la nouvelle monnaie change de mains, la demande globale augmente, ce qui pousse les prix à la hausse. Ainsi, les derniers récipiendaires de la nouvelle monnaie créée sont condamnés à payer des prix plus élevés, au détriment de leur pouvoir d’achat. Les premiers récipiendaires s’enrichissent aux dépens des derniers. Mais ceux qui souffrent le plus sont ceux vers lesquels cette nouvelle monnaie créée ne ruisselle jamais. Ils sont, en fait, les véritables victimes innocentes vidées de leur sang.
L’effet redistributif vampirique de la monnaie fiduciaire, qui opère dans l’ombre, profite particulièrement aux banques commerciales qui créent de la monnaie par le biais du crédit, ainsi qu’à ceux qui sont en position de contracter ces nouveaux prêts bancaires.
Mais c’est avant tout l’Etat et ceux qui dépendent de lui qui figurent parmi les plus grands gagnants de ce système monétaire vampirique.
L’Etat finance en effet une partie importante de ses dépenses par la création de monnaie fiduciaire, l’utilisant pour rémunérer la classe politique, les fonctionnaires, financer leurs régimes spéciaux retraites, ainsi que pour payer les entreprises auprès desquelles il achète des biens et des services. L’Etat et ses bénéficiaires sont parmi les premiers récipiendaires de la monnaie fiduciaire nouvellement créée, ce qui en fait les principaux bénéficiaires, aux dépens de tous les autres qui n’ont pas de liens aussi proches avec l’Etat.
Nous verrons dans notre prochain article que tel un vampire, la monnaie fiduciaire infecte ses victimes, les transformant en complices du système.