La Chronique Agora

Aux Etats-Unis, le déficit de la Sécurité sociale se creuse

▪ Le Congressional Budget Office (CBO) a publié le mois dernier un rapport qui est passé largement inaperçu. Son contenu était pourtant choquant : il s’avère que le système américain s’effondrera 20 ans avant la date initialement prévue. Non pas en 2050, mais en 2030 — c’est-à-dire dans 15 ans.

Quinze ans, c’est long. Tout peut arriver. Mais notre travail consiste à anticiper. Et lorsque nous jetons un oeil aux finances de la Sécurité sociale américaine, nous sommes heureux de ne pas compter sur elle pour financer notre vieillesse.

Selon le CBO, son déficit a grimpé de 400% sur les six dernières années. Il lui manque désormais 15 000 milliards de dollars de la somme nécessaire pour remplir ses engagements sur les 75 prochaines années.

Qu’est-ce que tout ça signifie ?

Eh bien, il s’avère aussi que nous étions assis à la fenêtre de notre hôtel de Mount Juliet, en Irlande, regardant la rivière s’écouler à ses côtés quand nous avons été soudain bouleversé par une illumination si profonde que nous avons dû agripper d’une main le bras de notre fauteuil pour nous stabiliser, tandis que nous nous saisissions de notre verre de Jameson de l’autre main.

Le gouvernement est généralement considéré comme une "force pour le bien". Les républicains pensent généralement qu’il est une force pour le bien à l’extérieur — lorsqu’il s’agit d’envahir un pays étranger, par exemple. Les démocrates pensent de leur côté que c’est une force pour le bien à domicile et à l’étranger. Enfin, Hillary Clinton au moins semble être de cet avis. Il n’y a pas de doute que ça lui a réussi. Elle a passé quasiment toute sa vie sur les fiches de paie du gouvernement… sans jamais avoir à fournir un produit vraiment vendable ou rendre un véritable service à qui que ce soit.

Historiquement et intrinsèquement, le gouvernement n’est qu’un moyen pour certaines personnes de contrôler et exploiter d’autres personnes

▪ Les politiques ne sont-ils plus nuisibles ?
Historiquement et intrinsèquement, le gouvernement n’est qu’un moyen pour certaines personnes de contrôler et exploiter d’autres personnes — en tant qu’esclaves, soldats ou contribuables. Mais ces derniers temps, comparé aux critères traditionnels, le gouvernement semble presque bénin… comme s’il était vraiment soucieux du bien-être des personnes qu’il régit. Après tout, la Sécurité sociale n’est-elle pas une bonne chose ? Ne prouve-t-elle pas que le gouvernement est désormais civilisé… et que nous devrions tous soutenir Mme Clinton et autres politiciens bien intentionnés pour qu’ils puissent mieux nous aider ?

Arrêtez ! Nous avons la nausée.

Pas au point d’oublier où nous voulons en venir, cependant. Comment se fait-il que le gouvernement semble-t-il plus bénin aujourd’hui que par le passé ? A-t-il finalement abandonné la force brute de l’armée de Gengis Khan ou l’agression pure et simple des Croisades ?

La Sécurité sociale ne semble offrir aucun avantage particulier à l’élite régnante (à part l’aider à rester l’élite régnante, en lui permettant de se faire réélire). Et les gouvernements des sociétés les plus riches ne sont-ils pas aussi les plus civilisés ?

Très bonne question, merci de l’avoir posée. Parce que nous avons une réponse :

La civilisation va de pair avec la richesse ; plus une nation est civilisée, plus elle est riche. La richesse va main dans la main avec le pouvoir ; plus une société est riche, plus elle est létale — parce qu’elle peut se permettre plus de puissance de feu et des armes plus avancées.

En d’autres termes, ce n’est pas le succès militaire qui engendre la civilisation. C’est l’inverse.

Qu’est-ce que tout ça a à voir avec la Sécurité sociale et les marchés boursiers ? Nous allons tenter de nous le rappeler d’ici demain !

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