La Chronique Agora

Plongée dans l’univers parallèle de nos politiciens (2/3)

hommes politiques

Certains propos nous conduisent à penser que les personnalités les plus en vue de notre personnel politique ne vivent pas dans le même univers que nous.

Le week-end dernier, nous avons vu ce qui veulent nous faire croire qu’ils sont « comme des vrais gens » et ceux qui au contraire s’en moquent.

Cette semaine, nous poursuivons notre immersion dans ce monde parallèle.

Ceux qui se trouvent formidables

Viennent ensuite ceux qui s’admirent, qui ont une haute opinion d’eux-mêmes, qui ont des chevilles à impressionner Zlatan. A la nuance près que des buts, eux, n’en ont pas beaucoup marqués…

A « droite », le vainqueur est sans doute Ludovic Martinez, le directeur de cabinet d’Alain « le meilleur d’entre nous » Juppé. Je vous laisse admirer le niveau d’estime de soi et de mépris des autres, dans ce tweet qui date de la fin du mois de novembre 2016 :

Au centre, comment ne pas relever ces propos de François Bayrou qui déclarait début novembre à Karine Le Marchand, en pleine perte de repères : « on m’a dit que je ressemblais à l’acteur de Pretty Woman ». Est-ce étonnant venant de la part d’un homme dont Charles Pasqua avait dit : « Bayrou est le seul homme politique à m’avoir assuré que la Sainte Vierge lui était apparue et lui avait prédit qu’il serait président de la République ».

A gauche, François Hollande s’est distingué pendant son quinquennat par le déversement de tombereaux de déclarations d’autosatisfaction. Celle-ci restera sans doute dans les annales :

Attentats terroristes islamistes, insécurité, surveillance de la population, surrèglementation de l’économie, surfiscalisation, chômage ? – Connais pas.

Mais c’est Christiane Taubira qui remporte la première place dans cette catégorie. « nous allons faire le compte de nos talents, de nos habiletés, l’inventaire de nos capacités, nous allons nous éblouir nous-mêmes », aurait-elle déclaré, selon la journaliste du Figaro Mathilde Siraud. « Et en matière d’auto-éblouissement, @ChTaubira a atteint le niveau soleil-de-face il y a déjà plusieurs années. », diagnostique Daniel Tourre.

Hors compétition – mais cela vaut tout de même le coup de le mentionner -, on trouve… (roulements de tambours) la direction du RSI, le régime d’assurance sociale des travailleurs indépendant ! Ces dirigeants sont conspués par les bénéficiaires obligés qui ne peuvent échapper au monopole de cet organisme. Cela ne les émeut nullement. En effet, les cadres de cet organisme ont vu leur salaire augmenter de 13% fin 2016. Voilà qui réjouira sans doute les cotisants !

Ceux qui ne voient pas le problème

Puis on trouve ceux qui ne voient pas le problème. Pendant la campagne présidentielle, c’est François Fillon qui, accusé de pratiques immorales voire illégales, a répondu qu’il « aime [sa] femme ».

Après les élections, c’est Richard Ferrand qui prend le relai avec une défense « à la Fillon » à propos de l’affaire des Mutuelles de Bretagne.

Je ne m’étends pas, vous connaissez.

Ceux qui ont un problème avec la transparence

« Si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez rien à cacher ! », nous serinent les politiques pour mieux faire passer les lois de surveillance de la population sur Internet. En revanche, dès que cela les touche eux, ils apprécient la confidentialité. « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! » ; c’est en tout cas ce qu’avancent les auteurs du livre Bienvenue place Beauvau :

Jusque-là, nous avons passé en revue des comportements qui relèvent de la politique telle qu’on la connait trop bien, en mode magouilles et compagnie. S’arrêter là reviendrait à mon sens à rater l’éléphant dans le couloir. En effet, bien plus alarmantes sont les déclarations qui relèvent tout bonnement de l’incurie, de l’impéritie.

Ceux qui ont un problème avec la technologie

Au mois de mars, Gilbert Collard nous a donné une occasion de rire. Interrogé sur Paris Première, le député FN a fait montre de sa parfaite maîtrise des technologies et de la haute importance qu’il attache à sa personne :

C’est donc Gilbert Collard qui décroche la médaille d’or dans cette catégorie. Mais je ne voudrais pas clore cette chronique sans évoquer un sérieux compétiteur, j’ai nommé Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise, jamais à court d’idées révolutionnaires pour sauver la France :

Ceux qui ont un problème avec les calculs élémentaires

Comment reconnait-on un politicien étatiste ? C’est celui qui ne sait pas compter !

A ce titre, on pourrait penser qu’avec des déclarations du type « j’adore votre vision comptable ! C’est tout ce que je rejette en économie », Marine Le Pen figurerait en tête de peloton. Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, n’est pas mal non plus lorsqu’il avance qu' »on peut pas avoir une calculette dans la tête quand on s’occupe de l’assurance chômage ». Visiblement, il ne vient pas à l’esprit de ces responsables politiques que gérer d’énormes budgets, cela passe justement par la maîtrise de certains principes comptables et des bases de l’algèbre ?

Ne leur jetons pas la pierre. Bruno Lemaire a placé la barre très haut. Je vous invite à regarder cette vidéo de deux minutes seulement. Après que l’animatrice lui a demandé ce que représente un hectare en mètres, monsieur le Ministre a répondu : « bon alors ça, j’ai jamais été doué en maths ! » Lorsqu’un agriculteur présent sur le plateau lui a répondu en haussant les mains, dépité, « c’est facile, ça fait 10 000 mètres ! », monsieur Lemaire renchérit : « ça fait 10 000 mètres, 100 mètres par 100 mètres ? ».
[NDLR : Retour de la demande de bois de construction (sans attendre Mélenchon), chauffage au bois, renchérissement du foncier, savez-vous que la forêt constitue un investissement en actif tangible qui rapporte un petit mais robuste rendement ? Pour découvrir les charmes de ce placement paisible et bucolique, ce qu’il peut vous rapporter, et comment y investir efficacement, c’est ici !]

Nous avons affaire à quelqu’un qui est diplômé de l’ENS, de l’IEP de Paris et de l’ENA, qui occupe le poste de ministre de l’Economie et qui revendique son ignorance de notions que l’on doit en principe maitriser au sortir de l’école primaire. Mon arrière-grand-père aurait sans doute commenté que « c’est pas avec ça qu’on va sauver la France ! » En version Daniel Tourre, cela donne :

Mais rassurez-vous, le pire est à venir, la semaine prochaine…

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