▪ Quelle reprise géniale !
Pas d’emplois…
Pas de crédit…
Pas de ventes…
Mais regardez un peu les actions !
Et le pétrole ! Et l’or ! Et même l’immobilier londonien !
Les agents immobiliers, à Londres, annoncent qu’ils sont en rupture de stocks… tandis que les prix atteignent des records. Enfin… les prix demandés, en tous cas. Les prix de vente, c’est une autre histoire.
Tout de même, Londres est nourrie par la finance… et on dirait bien que la finance est sortie de sa cure de désintoxication. La fête peut recommencer.
Le Wall Street Journal parle d’une "reprise pleine et entière" sur les ventes de produits de luxe d’ici 2011. Wall Street valorise les actions comme si les marges bénéficiaires record de 2005-2006 nous attendaient au coin de la rue.
▪ En d’autres termes… les attentes des investisseurs n’ont pas changé. Ils pensent que les choses reviendront là où elles en étaient durant la Bulle Epoque.
Comment est-ce que ce serait possible ? Une reprise complète implique un certain nombre de choses…
… que la "Fille de la Bulle" soit aussi grande que sa maman…
… que tous ces gens sans argent ou sans emploi trouvent d’une manière ou d’une autre assez de ressources pour recommencer à dépenser…
… et que les baby-boomers cessent d’épargner pour leurs retraites et commencent à faire la fête comme si on était de retour en 2006.
Rappelez-vous que les dépenses, les ventes et les profits de la Bulle Epoque étaient possibles grâce à l’emprunt. Les gens dépensaient jusqu’au moindre sou de ce qu’ils gagnaient… puis "retiraient la valeur" de leurs maisons grâce à des prêts hypothécaires pour dépenser plus encore.
Ce qu’ils obtenaient, en réalité, était une maison avec un prêt plus lourd — sans déménager !
▪ Au plus haut de la période de bulle, si nos souvenirs sont bons, les Américains "retiraient" ainsi plus de 500 milliards de dollars par an. A présent, ils réinjectent près de 500 milliards par an dans l’épargne.
Nous n’aimons pas jouer les rabat-joie, à la Chronique Agora. Mais le fait est qu’il est impossible d’obtenir une répétition de la Bulle Epoque avec de tels chiffres.
Nous assistons plutôt à un rebond post-crise typique… nourri par le cash et le crédit faciles des autorités. Combien de temps peut-il durer ? Jusqu’où peut-il aller ? Personne ne le sait. Mais si vous voulez des réponses, nous allons nous avancer un peu :
Il ne durera pas éternellement. Et il n’ira pas jusqu’à la lune.
Il y a de fortes chances… que tout ça s’effondre avant longtemps.
Du célèbre analyste John Hussman :
"Le marché boursier n’a jamais été suracheté à ce point".
Selon Hussman, la seule fois où les actions ont atteint un tel niveau de surachat, on était le 28 novembre 1980. Il s’agissait du dernier rebond du grand marché baissier entamé en 1966. Ensuite, les actions ont chuté de 30% supplémentaires avant de finalement atteindre un plus bas en août 1982.
Voilà pourquoi nous avons à nouveau hissé notre drapeau d’Alerte au Krach, à la Chronique Agora. Nous l’avons ressorti il y a deux semaines. Pas de krach pour l’instant… mais il ne saurait être loin.