La Chronique Agora

Une conclusion qui s'impose…

▪ L’or grimpe parce que le monde est plein de banquiers centraux bien intentionnés qui dévalorisent leur devise nationale dans une course à la vitalité économique. Je sais, ça semble un peu farfelu ; mais c’est ce que les universités de renom enseignent de nos jours. Les grandes universités enseignent également que quelques hommes très instruits vêtus de beaux costumes peuvent manipuler des chiffres et faire jouer l’effet de levier pour soigner les récessions et créer des reprises non-inflationnistes.

Les hommes vêtus de beaux costumes sont très occupés à faire jouer l’effet de levier et à se transformer en richards, mais l’économie patauge toujours et l’or continue à grimper. Apparemment, l’or n’est pas allé à l’université.

Tournons-nous maintenant vers la bourse, car les transactions effectuées jeudi dernier pourraient bientôt donner un rendement un peu plus tapageur. C’est du moins l’avis de deux hommes bien informés qui surveillent ce genre de choses. Tout d’abord, Jay Shartsis, un trader en options aguerri de chez R.F. Lafferty à New York, a remarqué quelques "fissures dans le mur" du récent rally boursier.

Shartsis, qui s’attend à une hausse intermédiaire du marché depuis déjà plus d’une semaine, a trouvé d’autres preuves pour appuyer son opinion. Il a observé que de nombreuses actions de haut niveau qui tirent d’habitude le marché vers le haut ont souffert d’importantes déconvenues jeudi dernier. Netflix a chuté de 4%, Salesforce.com est tombé de 8%, VMware, Inc. a baissé de 9% et Citrix Systems a perdu 14%."Il s’agit là d’actions importantes, très impliquées dans le marché", s’est alarmé Shartsis.

"J’ai également été surpris de voir seulement 272 nouvelles hausses à la bourse de NY mardi dernier", continue Shartsis, "contre 674 le 26 avril dernier et 306 enregistrées le 20 septembre. C’est une non-confirmation importante. Qui plus est, tandis que le S&P 500 continue de grimper, l’Indice VIX — appelé aussi ‘indice de la peur’ — n’a pas continué à baisser, comme on aurait pu s’y attendre. De fait, le VIX a atteint un plancher à 20,93 le 13 septembre, et n’est pas descendu plus bas, alors que le S&P continuait à augmenter. Cette non-confirmation laisse penser que le VIX va bientôt monter et que les actions vont chuter".

▪ Pour continuer sur ce même thème baissier, Dan Amoss, rédacteur du Strategic Short Report, fait la remarque suivante : "le rally de septembre semble mal en point… le marché risque de vivre une nouvelle chute brutale. Le S&P 500 rencontre une ‘résistance’ forte à 1 150 points. On peut facilement imaginer un retour à 1 050 — le début de la dernière ligne droite."

Amoss est convaincu que le récent rally a moins à voir avec les tendances économiques sous-jacentes qu’avec les tactiques d’argent facile de la Fed — à la fois actuelles et à venir. Il pense que la bourse a déjà pris en compte la prochaine tournée de quantitative easing — le procédé par lequel la Fed créée de l’argent à partir de rien.

"Parce que les marchés ont déjà anticipé le ‘quantitative easing 2′ en faisant monter le cours des actions et des bons du Trésor", déclare Amoss, "la mise en oeuvre du ‘QE2’ a peu de chances de se produire dans l’immédiat".

"Voici un autre signe inquiétant pour les haussiers de la bourse", continue-t-il. "Ces chères actions en plein élan semblent s’affaiblir. Les actions ridiculement surévaluées (mais de bonnes entreprises) telles que Priceline, Amazon, Netflix, et Salesforce.com s’affaiblissent. Peut-être que les traders ne veulent pas posséder ces actions aux ratios cours/bénéfices à trois chiffres au moment où l’on se dirige vers la saison des résultats"…

"Les estimations des bénéfices 2011 auront tout le loisir de baisser", conclut Amoss. "Ce marché n’est pas très abordable. Je réfléchis en ce moment à plusieurs idées de court terme"…

Alors voilà : la bourse va bientôt chuter… ou pas.

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