La Chronique Agora

Une AUTRE Transaction de la Décennie !

▪ Les beaux jours sont de retour ! Thomas Friedman offre à nouveau des conseils d’investissement. Voilà qui devrait être amusant. Nous sommes tous dans le même bateau… conduit par des aveugles, des sourds et de parfaits idiots.

Friedman a des conseils à donner sur tout. Il conseille les ministres des Finances sur le perfectionnement de leurs économies. Il conseille le monde arabe sur la mise à jour de ses institutions religieuses. Il conseille des pays entiers sur l’amélioration de l’avenir avant qu’il ne se produise. Et le voilà qui conseille James Chanos, célèbre vendeur à découvert, sur les manières de gagner de l’argent :

"Les marchés chinois sont peut-être pleins de bulles qui n’attendent qu’un vendeur à découvert, et si M. Chanos parvient à gagner de l’argent de la sorte, tant mieux pour lui. Mais après m’être rendu à Hong Kong et Taïwan la semaine dernière, et avoir parlé à de nombreuses personnes qui travaillent et investissent leur propre argent en Chine, j’appelle M. Chanos à la prudence sur deux points".

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LA DEUXIEME GRANDE DEPRESSION
Une catastrophe économique est en train de se dérouler : elle va réduire à néant l’épargne de millions de Français…

… alors que d’autres doubleront leur patrimoine dans le même temps.

Nos spécialistes avaient vu venir la catastrophe des subprime… la hausse spectaculaire de l’or… l’effondrement du système bancaire et financier. A présent, ils vous révèlent comment sortir gagnant d’une crise telle que nous n’en avions pas connue depuis les années 20 : continuez votre lecture pour tout savoir…

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D’abord, dit-il, "ne vendez jamais à découvert un pays ayant 2 000 milliards de dollars de réserves de change".

En général, la sagesse financière évolue sur des générations. Les gens finissent par voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas — et transmettent cette sagesse sous la forme de règles de prudence. Mais combien de fois les investisseurs ont-ils vendu à découvert un pays possédant 2 000 milliards de dollars de réserves de change ? D’où provient cette sagesse ? Pas de l’expérience. Ni d’aucune théorie que nous ayons entendue. Ce qui rend le premier conseil de Friedman ni meilleur ni pire que tous les autres conseils qu’il a administrés au cours des ans.

▪ C’est le second qui nous donne des crampes :

"En observant la Chine aujourd’hui, ont peut aisément voir ses immenses problèmes ainsi que les choses qu’elle ne fait pas bien. Par exemple, les taux d’intérêt bas, le crédit facile, une devise sous-évaluée et l’argent brûlant provenant de l’étranger ont engendré ce que le gouvernement chinois a appelé ‘une hausse excessive des prix de l’immobilier’ dans les grandes villes — ou ce que certains pourraient appeler une bulle spéculative prête à être vendue à découvert. Ces derniers jours, cependant, la Banque centrale chinoise a commencé à augmenter ses taux et à accroître les dépôts qu’une banque doit mettre de côté pour ses réserves — précisément dans le but de ralentir l’inflation et vider un peu les bulles d’actifs potentielles".

"C’est là l’idée. J’hésite à vendre la Chine à découvert — non parce que je pense qu’elle n’a pas de difficultés, ni de corruption, ni de bulles, mais justement parce que je pense qu’elle a tous ces problèmes à la pelle — et certains exploseront en chemin (le plus dangereux étant la pollution). Mais elle a aussi une classe politique qui se concentre sur la résolution des vrais problèmes, ainsi qu’une montagne d’épargne pour y parvenir".

Vous voyez le truc ? La Chine a plein de problèmes… Bien entendu, ces problèmes sont apparus à cause du gouvernement — ou grâce à sa complicité active. Mais ces problèmes ne vont pas durer — parce que la classe politique chinoise leur accorde toute son attention.

Nous avons du mal à taper ces phrases. Notre diaphragme se contracte, avec de tels spasmes de cynisme ravi que nos doigts en tremblent… notre cerveau cale.

Oui, cher lecteur, la classe politique chinoise — des communistes, rappelez-vous — va résoudre les problèmes d’une économie de libre-échange qui fonce droit dans le mur.

Voilà qui règle la question, pour nous. Nous avons des amis dans les deux camps. Jim Rogers achète la Chine. D’autres la vendent à découvert. Mais M. Friedman vient de nous donner Le Signal de Vente Par Excellence. Si Friedman achète, vous devez vendre. Bon sang, même les anges vendent leurs actions chinoises, tandis que les dieux eux-mêmes appellent leurs courtiers.

▪ Friedman achète la Chine. Que vend-il ?

"Je préférerais parier contre l’euro", dit-il.

Eh bien voilà : un signal d’achat pour l’euro.

Personne n’a jamais aimé l’euro. L’analyste moyen est contre. "Le gouvernement américain soutient le dollar", dit-il, "mais qui se tient derrière l’euro ? Personne".

C’est à peu près la seule réflexion que font la plupart des analystes sur le sujet. Si personne ne se tient derrière l’euro, ce doit être une devise faible. Si elle est faible, elle doit être faible par rapport à quelque chose. Par rapport au dollar, par exemple.

A la Chronique Agora, nous pensons que l’analyste moyen se trompe. Quant à Friedman, il est au-delà de l’erreur. Les erreurs n’arrivent qu’à des gens qui se donnent la peine de penser assez aux choses pour faire les mauvais choix. Les réflexions de Friedman ne sont pas si profondes. Il se trompe comme un écureuil ou un mulet — non par la pensée, mais par l’instinct. Il se trompe non par accident, en d’autres termes, mais à dessein ; il est fait pour ça.

Comment un être humain doué de bon sens pourrait-il croire des choses aussi absurdes, autrement ? Ne pariez pas contre la Chine parce que ses dirigeants politiques sont concentrés sur ses problèmes ? Arrêtez… les muscles de notre estomac ne peuvent pas en supporter plus… Les problèmes économiques, les effondrements et les crises peuvent être causés par des politiciens ; mais il n’y a pas un seul exemple dans l’histoire, où les politiques ont résolu les problèmes (la seule exception, c’est lorsqu’ils arrêtent de faire des dégâts… temporairement, comme un boxeur qui laisserait son adversaire se relever avant de lui remettre un direct du droit).

Ce qui nous ramène à l’euro. La monnaie unique est méprisée pour les mauvaises raisons : parce qu’aucun pays n’est capable de la réduire à néant. Toutes les autres devises papier de la planète sont contrôlées par des gens qui ont l’intention de les affaiblir… ou de les détruire. L’euro est hors du ring… contrôlé par… eh bien, par personne en particulier. Il est géré par un groupe de pays qui ne peuvent se mettre d’accord sur les moyens de le ruiner. L’euro profite de l’eurosclérose. Les Grecs et les Irlandais veulent une devise plus faible. Les Allemands veulent maintenir sa vigueur. Les Français ne savent pas ce qu’ils veulent. Résultat : une paralysie. Personne ne se précipitera au secours de l’euro. Mais personne ne se précipitera non plus pour le tuer.

De toute façon, si Friedman est contre… nous sommes pour.

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