La Chronique Agora

Un peu de tourisme

** J’avais décidé le week-end dernier de m’isoler des vicissitudes des marchés en passant la journée à Bruges.

Hélas… les marchés n’ont pas mis longtemps à me rattraper.

Entre un canal et une cathédrale, le Guide du Routard m’apprenait en effet qu’"en 1150, Philippe d’Alsace, comte de Flandres, accorde des privilèges à la cité… Bruges se trouve à la tête du commerce avec l’Angleterre et la Baltique. Elle est administrée par des marchands prospères qui organisent leur propre justice. Le libre-échange et le capitalisme naissent dans dans cette cité avec la fondation du premier marché des changes : la bourse est née (du nom de Van dent Beurs, aubergiste et courtier spécialisé dans la conversion monétaire)".

Grâce à cette ouverture au commerce, Bruges connut ainsi jusqu’en 1482 une période de prospérité qui en fit une des villes les plus riches d’Europe — richesse qui s’est aussi appliquée aux arts et à l’architecture.

Mais Bill Bonner vous le dirait… la chute succède immanquablement à l’ascension. Et Bruges ne fait pas exception : sa bonne étoile s’éteignit brutalement en 1482, avec la mort de la Grace Kelly de l’époque, Marie de Bourgogne. S’ensuivit une période de troubles politiques et sociaux, puis un long et lent déclin qui a duré des siècles. A quelque chose malheur est bon — puisque, emmitouflée dans sa léthargie telle la Belle au Bois Dormant dans son bosquet d’épines, la ville est restée à l’abri du temps… pour le plus grand bonheur des touristes aujourd’hui.

Et je me demande si les flâneurs du 3ème millénaire admireront eux aussi les rues désertes de Wall Street en commentant les splendeurs des siècles passés…

** En attendant, les marchés ne se rendent pas sans combattre. Ils ont terminé la semaine dernière sur une hausse quasi-unanime, grâce à l’absence totale de chiffres économiques vendredi et aux bonnes nouvelles provenant des entreprises.

Le CAC 40 a ainsi pu rattraper un peu sa dégringolade, terminant en hausse de 0,73% — toujours sous les 5 000, cependant, à 4 944 points. A Londres, le Footsie a moins bien tenu, perdant 0,25%, tandis que son homologue allemand, le Dax, grignotait 0,11%.

De l’autre côté de la mare, chez l’Oncle Sam, l’humeur était aussi à la convalescence — après deux semaines particulièrement éprouvantes qui ont fait reculer les indices de plus de 4%. Le Dow Jones a ainsi gagné 0,14%, à 11 144,06. Le Nasdaq, lui, a grimpé de 0,41% pour terminer à 2 193,88 points, et le S&P 500 a mené la danse, avec une hausse de 0,59% qui lui a permis de rejoindre les 1 267,03 points.

Les investisseurs pansent leurs plaies… mais on ne peut pas dire que la guérison soit complète. On attend des déclarations de Ben Bernanke cette semaine, et tout dépendra de sa capacité à embrouiller ses contemporains avec la même aisance innée que son prédécesseur.

** La relative vigueur des marchés vendredi a tout de même profité au dollar, qui a ainsi pu terminer la séance en hausse. L’euro est passé sous les 1,28, à 1,2773 $.

Quant à l’or, il a été victime d’une soudaine attaque — il a perdu pas moins de 30,5 $ au second fixing de Londres ! Revoilà l’once à 651,50 $ : l’occasion ou jamais de renforcer vos positions, si l’on en croit Doug Casey, ci-dessous.

L’or noir a lui aussi terminé la semaine en baisse, avec un baril de WTI à 68,53 $ à New York.

** Et nous terminerons avec les dernières nouvelles de la santé française : l’Insee a annoncé que le PIB hexagonal a grimpé de 0,5% au premier trimestre 2006 — mieux que le quatrième trimestre 2005 et ses 0,3%… mais moins bien que les 0,6% prévus par le consensus.

 

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