▪ Quand votre chroniqueur n’est pas en train de boire un expresso, c’est qu’il boit du vin… et vice versa. Et tout ça pour se maintenir en bonne santé. Sinon, franchement, pourquoi consommer ces breuvages au goût infect ?
Selon plusieurs études, une consommation (modérée) de vin réduirait le risque de maladies cardiovasculaires, d’attaques et de certains cancers. La consommation de vin réduirait également les risques de diabète et de démence. Mais surtout, les chercheurs de l’université de Bordeaux ont prouvé qu’une consommation raisonnable de vin (2-3 verres par jour) entraînait une réduction de 30% du taux de mortalité, quelle qu’en soit la cause. En d’autres termes, le vin est littéralement "bon pour ce que vous avez".
Vendu !
On entend désormais dire que le café aurait des vertus cachées. "Il existe de plus en plus de preuves que le café apporterait une protection réelle et facilement accessible contre la maladie d’Alzheimer", observe Patrick Cox, éditeur de la lettre Breakthrough Technology Alert. "Depuis plusieurs années maintenant, des études ont montré que les buveurs de café sont moins sujets à un certain nombre de maladies. Cela va de la maladie d’Alzheimer à la cirrhose du foie, en passant par le cancer du côlon et la maladie de Parkinson"…
"J’ai hésité à écrire sur ces découvertes", explique Patrick, "parce que beaucoup de ces études sont complexes, avec des cas isolés qui montrent que certaines personnes, dans certaines situations, ne devraient probablement pas boire trop de café… D’un autre côté, j’ai reçu des conseils de l’un des plus grands scientifiques, pas seulement concernant Alzheimer, mais le vieillissement en général. Il s’agit de Mark A. Smith, médecin, professeur de pathologie à l’université de Case Western Reserve. Il est directeur de l’Association américaine du vieillissement (American Aging Association), et rédacteur en chef du très important Journal de la Maladie d’Alzheimer (Journal of Alzheimer Disease), qui a récemment publié tout un numéro sur le sujet, ‘Les vertus thérapeutiques de la caféine dans la maladie d’Alzheimer et autres affections neuro-dégénératives’."
"Je n’essaierai pas de résumer les résultats", continue Patrick, "mais je citerai le Dr Smith, qui a bien voulu me donner son avis".
"La preuve de plus en plus évidente que le café et la caféine permettent de ralentir et de réduire l’impact de la maladie d’Alzheimer soutien l’approche… selon laquelle le disfonctionnement mitochondrial, le stress oxydatif et les modifications métaboliques sont des facteurs sous-jacents de la maladie d’Alzheimer. Même si les chemins exacts empruntés par le café et la caféine ne sont pas encore tout à fait clairs, plusieurs facteurs semblent jouer un rôle dans ces effets protecteurs, dont les vertus anti-oxydantes du café, ainsi que la capacité de la caféine à protéger la barrière hémato-encéphalique. Si l’on se base sur ces faits, inclure le café dans un régime équilibré peut avoir des bienfaits sur la santé".
"Pendant des années, Smith a été l’une des figures de proue de la critique de la théorie selon laquelle les protéines beta-amyloïde et tau étaient responsables de la maladie d’Alzheimer", conclut Patrick. "Ce message commence enfin à passer. Un article récent de Reuters reflète cette découverte — vous feriez donc bien de vous verser une tasse de café et de vous plonger dans sa lecture, et dans celle du Journal de la Maladie d’Alzheimer".
Si, en effet, le vin et l’expresso irriguent tous les deux le chemin de la longévité, votre chroniqueur garde espoir que d’autres découvertes soient faites dans ce domaine. Peut-être que le bifteck d’aloyau permet de lutter contre le Virus du Nil Occidental. Ou que les chips réduisent les risques de thrombose veineuse profonde. Peut-être aussi que la chantilly — appliquée sur le corps — aide à lutter contre le cancer de la peau.
Quoi qu’il en soit, les découvertes fascinantes de la science de la diététique s’arrêtent généralement juste avant de distinguer cause et effet. Cette branche de la science se contente d’identifier les corrélations scientifiques entre les deux.
La consommation chronique de beignets à la crème est certainement en corrélation avec un risque réduit de blessures et de décès liés au sport. Pas parce que les beignets sont bons pour la santé, mais parce que le consommateur des beignets en question abandonne rarement son canapé pour aller pratiquer le moindre sport.
Bref, peu importe combien de scientifiques étudient le sujet, nous ne saurons probablement jamais, de manière sûre, si la salade est meilleure pour la santé que la barbapapa… ou si le cabernet est plus sain que l’un des deux. Nous ne saurons jamais non plus si le café offre un meilleur bénéfice santé que le jus de carotte ou le gâteau à la carotte.