** Encore une journée qui ressemble fortement à un coup d’épée dans l’eau pour les marchés hier. Entre statistiques positives et négatives, entre résultats bons ou moins bons… les investisseurs ont fait osciller les indices durant toute la séance sans vraiment parvenir à se décider.
Il fallait pourtant bien terminer sur quelque chose… le CAC 40 a donc clôturé avec au final une perte de 0,55% — préservant toutefois de justesse le seuil des 3 000, pour l’honneur, à 3 008,62 points. A Londres, le Footsie a reculé quant à lui de 0,31%, tandis qu’à Francfort, le DAX dégringolait durement, perdant 1,22%.
Les chiffres du jour n’étaient pourtant pas si mauvais du côté de la Zone euro : on apprenait en effet que le moral des industriels français allait mieux ce mois-ci… tandis que l’indice PMI préliminaire d’activité dans le secteur privé de l’Eurozone était lui aussi en voie d’amélioration : il est passé de 38,3 à 40,5 points le mois dernier ; par ailleurs, le taux de déclin économique est passé à "son niveau le plus bas de ces six derniers mois et dépassent les prédictions des économistes, qui prévoyaient une hausse à 39 points", nous dit euobserver.com. (Nous passerons charitablement sur le fait que le seuil qui sépare la crise de la croissance se situe quant à lui à… 50).
Par ailleurs, note encore euobserver.com, "de nouveaux chiffres publiés jeudi montrent une chute des commandes industrielles dans la Zone euro en février se montant à 0,6% par rapport aux niveaux de janvier. Ce recul modeste, comparé à la chute de 2% constatée en janvier, ajoute au sentiment que la récession de l’Eurozone pourrait avoir atteint son plancher".
Ledit plancher me semble un peu rapide si l’on part du principe cher à Bill Bonner que "la force de la correction est égale et opposée à la tromperie qui l’a précédée" — mais après tout, je n’ai pas de boule de cristal. Qu’on me permette simplement de ne pas parier toutes mes billes sur la reprise de 2010.
** Paradoxalement, de l’autre côté de l’Atlantique, les nouvelles étaient moins bonnes mais la clôture boursière meilleure. Le département du Travail américain a publié les chiffres du chômage, avec une hausse de 27 000 inscriptions hebdomadaires, à 640 000 (contre 635 000 attendus). L’Association américaine des agents immobiliers a annoncé de son côté un recul des ventes de logements anciens pour le mois de mars : -3%, à 4,57 millions d’unités en rythme annuel — alors que les économistes attendaient en moyenne 4,65 millions d’unités.
Pourtant, tous les grands indices américains ont terminé en hausse : le Dow Jones s’est adjugé 0,89%, à 7 957,06 points… le Nasdaq a grimpé de 0,37%, à 1 652,21 points… et le S&P 500 a fait un bond de 0,99%, à 851,92 points.
Le Dow Jones finira-t-il par rejoindre les 10 000 points prévus par Bill Bonner — avant de retomber plus lourdement encore, histoire de bien faire entrer la leçon dans le crâne épais des lumpeninvestisseurs trop prompts à croire à un vrai rebond ? Qui vivra verra, cher lecteur… qui vivra verra.
** En attendant, les choses semblent retrouver un semblant d’ordre logique sur les autres marchés — au moins temporairement. Le dollar a repris sa baisse, passant à 1,3147 $ pour un euro hier contre 1,3005 $ la veille. L’or a repris sa hausse, avec une once terminant à 897,5 $ au deuxième fixing londonien contre une clôture à 886 $ jeudi. Et enfin, le pétrole continue lui aussi d’augmenter, avec un baril de WTI New York à 49,62 $ (il avait terminé à 48,85 $ la veille).
Françoise Garteiser,
Paris