La Chronique Agora

Trump va très bientôt affronter une crise politique

Donald Trump

La reculade sur la refonte de l’Obamacare prouve que Trump n’a pas de majorité et ne pourra pas financer son programme car le plafond de la dette ne sera pas relevé.

Sur NBC, l’ancien directeur de la National Intelligence, James Clapper, a réitéré la réponse qu’il avait donnée sous serment en mars 2013 lorsqu’il lui avait été demandé si les appels téléphoniques des citoyens américains étaient surveillés.

Sa réponse à l’époque avait été : « Non monsieur. » Hier, sa réponse au journaliste de NBC qui lui demandait s’il y avait des micros à la Trump Tower fut semblable : « Pas à ma connaissance. »

Cet homme devrait être en prison pour avoir menti sous serment au Sénat américain et aux électeurs, comme l’ont prouvé les révélations d’Edward Snowden trois mois plus tard. Au lieu de cela, il était à la télévision, vraisemblablement en train de mentir encore une fois aux Américains.

Pour trouver un Ministre de la Justice relativement honnête et qui accepte de parler publiquement de ce sujet, il faut remonter jusqu’à Mike Mukasey, dernier ministre de la Justice de George W. Bush, il y a neuf ans.

Même s’il est du bord des « Never Trumpers », Mukasey n’y est pas allé par quatre chemins au cours de sa prestation sur ABC et a pris le parti de Trump :

« Je pense qu’il a raison sur le fait qu’il y avait de la surveillance et qu’elle est conduite à la demande du ministre de la Justice. »

Mukasey n’a pu se résoudre à nier le fait que Donald Trump est dans la ligne de mire du Deep State.

Un éditorial du Wall Street Journal résume bien la situation :

Les Démocrates tentent de tirer profit de fuites anonymes issues des données recueillies par les services de renseignement américains pour détruire la présidence de Trump.

Pendant ce temps, Wall Street croit toujours au stimulus Trump

Cela nous amène aux terribles robots de Wall Street. Ils parient sur le fait que la baguette magique du stimulus va aussi fonctionner pour la politique budgétaire ; que l’économie américaine et les bénéfices des entreprises sortiront de leur torpeur qui dure depuis plusieurs années grâce à des réductions massives d’impôts, à des dépenses d’infrastructures et militaires et à des dérégulations radicales.

C’est comme ce gestionnaire de portefeuilles stupide qui a déclaré sur Bloomberg qu’il est haussier parce que les soutiens de Trump sont pour la « croissance. »

Mais bien sûr…

En vérité, le Deep State et ses sous-fifres de la classe gouvernante permanente de la Cité Impériale veulent la tête du 45ème président des États-Unis.

Par conséquent, les chances qu’au moins un élément du tant vanté Stimulus Trump voie le jour sont entre faibles et nulles.

Les raisons sont d’une évidence aveuglante. La machine pourrie de l’équilibre des pouvoirs du gouvernement des Etats-Unis a été conçue par ses fondateurs pour ne pas fonctionner, même dans des conditions normales. L’origine en est la peur, bien fondée, des dérives de la majorité.

En effet, les seules fois où la machine peut réellement agir, c’est lorsqu’un Président est sur un piédestal et amadoue le Congrès pour le pousser à l’action. C’est ce que Roosevelt est parvenu à faire durant ses 100 premiers jours, au cours du sombre printemps 1933.

C’est également ainsi que Lyndon Johnson a pu faire passer son programme de Grande Société en 1965 après sa victoire écrasante de 1964. Même Ronald Reagan a réussi à faire passer d’un cheveu ses énormes réductions d’impôts malgré un Congrès récalcitrant grâce à une bonne volonté momentanée mais massive.

En revanche, lorsqu’un Président est dans une situation délicate, la mainmise d’un James Madison tire les ficelles de Washington. J’étais là lorsque Nixon devint le « géant impuissant et pitoyable ». En fait, Nixon survécut en poste encore 15 mois mais il n’y avait plus de gouvernail.

Si le programme Trump n’est pas voté dans les mois qui suivent il ne le sera jamais

Je n’en espère pas moins au cours des 15 prochains mois — pour prendre une période au hasard — parce que si le stimulus Trump n’est pas promulgué d’ici là, il ne le sera jamais dans la période précédant les élections de 2018.

Je prédis que le groupe composé de diverses factions idéologiques et qui constitue le Parti Républicain se scindera rapidement en factions irréconciliables tout en essayant de se battre contre le programme de Trump.

Cela signifie qu’il n’y aura pas de majorité au Congrès pour relever le plafond de la dette lorsqu’il expirera, à environ 20 000 Mds$, le 15 mars prochain.

[NDLR : La réouverture de la querelle du « plafond de le dette » va provoquer de grosses turbulences sur le cours du dollar. Jim Rickard a développé une stratégie bien spécifique pour en profiter. Découvrez la puissance du système IMPACT ici et comment il peut vous faire engranger des gains spectaculaires en profitant des soubresauts du dollar.]

Sur ce sujet, j’ai été contredit sur CNBC par un trader haussier qui rappelait que les bras de fer sur le plafond de la dette en 2011 et 2013 ont rapidement trouvé une issue. Il sous-entendait que les serviteurs de Wall Street au Congrès n’osent pas envisager une action qui pourrait gêner les parieurs et les gros joueurs qui dominent ce tripot.

Ces crises n’ont pu être surmontées que parce que le Speaker John Boehner a cherché à tout prix à éliminer la minorité des « faucons » partisans de la rigueur fiscale au sein du Parti Républicain, via un accord « bipartite » avec Nancy Pelosi et Obama.

Mais Boehner est parti et les Démocrates veulent tuer Trump parce qu’ils refusent catégoriquement les résultats choquants du 8 novembre. Voilà à quoi sert toute cette chasse aux sorcières anti-Russe : une façade – bien légère – pour contester l’élection d’un président en exercice.

Si quelqu’un croit que le parti Républicain s’unira pour voter un plafond de la dette à 24 000 Mds$ afin d’honorer les réductions d’impôts, et l’augmentation des dépenses pour la défense, les murs aux frontières et les milliers de gardes armés supplémentaires promis par Trump, il suffit de regarder comment se passe la campagne d’abrogation et de remplacement de l’Obamacare.

En plus du fiasco de « l’abrogation et du remplacement », il y aura la crise du plafond de la dette. Pourtant les types de Wall Street sont tellement habitués à obtenir leur stimulus de la part de Janet Yellen lorsqu’ils le demandent qu’ils ne peuvent pas voir ce qui se profile

Lorsque les robots finiront par se rendre compte de la farce qui se joue à Washington, ils pourraient parvenir à une conclusion bien différente.

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