Donald Trump va partager le pouvoir avec les initiés du Deep State et renoncera à « servir le peuple ». Il préférera se servir lui-même.
L’investiture, vendredi dernier, s’est déroulée avec toute la pompe et le cérémonial dignes d’un couronnement, d’une remise des diplômes ou de funérailles au sein de la mafia.
Aucun Américain se sentant profondément concerné par l’avenir de son pays n’aurait pu y assister sans rigoler.
Toutes les personnalités bien en vue étaient réunies…
L’Establishment, l’élite, les initiés… les généraux, les politiciens, les capitaines d’industrie et du commerce, et les représentant des trois branches du gouvernement… rassemblés pour une cérémonie solennelle, afin d’assister au serment de leur nouveau chef de clan.
Nous avons vu les heureux nouveaux arrivants saluer le gang des sortants. Nous avons vu d’anciens visages, crispés d’inquiétudes et de regrets. Il y avait de nouvelles tenues vestimentaires à admirer… et tout le gratin du Deep State, y compris les épouses, les maris et les enfants des puissants.
Les commentateurs ont tellement pris cet évènement au sérieux que nous nous attendions presque à voir un corbillard descendre Pennsylvania Avenue.
Les funérailles nationales peuvent être touchantes. Emouvantes. Et satisfaisantes. L’homme à qui elles rendent hommage a commis tous les dégâts qu’il pouvait. (Les gens qui s’occupent humblement et honnêtement de leurs propres affaires n’ont jamais droit à des funérailles nationales).
L’investiture de Donald J. Trump était très différente. C’était un commencement, et non une fin.
D’une certaine façon, notre travail serait plus simple si Hillary avait gagné. La cible aurait été plus familière, plus prévisible et constante. Mais les promesses du nouveau président sont infiniment plus amusantes. Qui sait ce qui va se passer ?
Bien entendu, c’est également notre travail… d’anticiper… d’essayer de comprendre ce qui se passe et de voir à travers la vitre, sombrement, où cela pourrait nous mener.
« Ride, si sapis » a dit Martial, le poète romain. Riez… si vous êtes sage. Ici, à la Chronique, c’est ce que nous faisons du mieux que nous le pouvons.
La cérémonie a mal commencé, grâce à l’incomparable sénateur Charles Schumer.
Des discours mal venus
On devrait lancer des « avertissements », avant ce type de discours.
Une investiture est censée rassembler la nation. Elle est censée panser les blessures d’une campagne durement menée, et faire ressortir, comme l’a dit Lincoln « les meilleurs anges de notre nature ». Les Américains sont censés s’unir derrière ce nouvel homme et lui donner sa chance.
Nous ne savons pas ce qui est passé par la tête de Schumer. Mais les exemples qu’il a choisis ont déclenché de fortes contractions au niveau de notre diaphragme. Nous avons cru nous casser une côte.
Il a cité une lettre de l’une des victimes de Lincoln, un crétin de Yankee parti envahir l’Etat souverain de Virginie et tuer ses défenseurs. Hélas, les Virginiens étaient de fins tireurs. Le garçon fut tué lors de la Première bataille de Bull Run.
Pas mal, pour encourager l’unité, non ?
Et puis il y a eu M. Trump en personne… toujours prompt et apte à l’espièglerie.
Donald qui ?
Au loin, là où les places n’étaient pas chères, se tenaient ses fans : les fidèles spectateurs convaincus qu’ils assistaient à un tournant historique.
« J’étais là, lors de l’investiture de Donald Trump », diront-ils à leurs petits-enfants.
“Donald qui ?” demanderont les enfants. Et puis, telle une étoile filante traversant la nuit, la lueur du souvenir éclaircira leur visage.
« Ah ! Ce n’est pas celui qui a été destitué ? »
« Non… C’est celui qui a restitué sa grandeur à l’Amérique ».
« Dis, comment il a fait, Papy ? »
« Non, je plaisantais. C’était un vrai tocard ».
Ce n’est pas une prédiction à prendre au pied de la lettre. Nous ne savons pas ce qui va se produire. Mais en ce qui concerne le comment cela va se passer, notre conviction se renforce. Nous imaginons deux possibilités.
Premièrement, il y a très peu de chances que Trump ait été sincère, en promettant d’affronter le Deep State, et que sa cour de banquiers de Wall Street et de hauts-gradés de l’Armée le soutienne dans ce projet.
Dans son discours, le nouveau leader a insisté sur le fait que les choses allaient être différentes. Le gouvernement Trump dirigera un gouvernement au service « du peuple » et non des initiés.
Mais servir « le peuple », cela signifie qu’il faut priver les initiés de leurs confortables ententes. Si le président suit cette ligne de conduite, cela provoquera des épreuves de force… des luttes de pouvoir… et l’inévitable défaite du président.
Lutter contre le pouvoir dont on a besoin ?
Trump ne peut remporter une lutte de pouvoir contre le Deep State, pas plus que M. Greenspan n’en a été capable (s’il avait essayé, ce qu’il n’a pas fait).
Il a besoin des généraux et des marchands d’armes. Il a besoin des compères. Il a besoin de l’élite. S’il veut gouverner, il doit partager le pouvoir avec ces initiés. S’il ne le fait pas et qu’une véritable lutte de pouvoir intervient, il perdra.
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Même si le président ne part pas consciemment « en guerre » contre le Deep State, il pourrait marcher un peu trop sur les pieds de l’Establishment.
Dans les deux cas, les différentes factions combattantes du Deep State feraient cause commune pour se débarrasser de lui. Son longue carrière est ponctuée d’erreurs impulsives, de paroles malheureuses et de coups de chance, le tout ficelé de vantardise et d’un certain goût pour la vulgarité.
Cela le rend vulnérable vis-à-vis de son pire ami – lui-même – et de ses ennemis de l’Establishment.
Le Congrès pourrait le destituer lorsque des informations calamiteuses (de fausses informations ?) feront surface. Ou bien il sera simplement isolé, incapable de promulguer des lois, de pousser la bureaucratie à lui obéir, ou encore de faire venir qui que ce soit à ses soirées.
Le Deep State est constitué de nombreuses strates mouvantes. M. Trump peut essayer de les monter les unes contre les autres. La plupart sont sans importance ; peu lui importera que l’élite universitaire et les producteurs se lait se retournent contre lui. Mais il a besoin d’un large soutien au Congrès.
Il paraît qu’il dispose d’une « majorité républicaine » à la Chambre et au Sénat, prête à lui obéir. Ce n’est pas vrai. Ce qu’il a, c’est un troupeau de politiciens intelligents, égoïstes et qui aiguisent leurs longs couteaux… en attendant qu’il tourne le dos.
L’autre possibilité (bien plus probable) serait qu’au lieu de tenter de servir « le peuple », une cause perdue selon nous, M. Trump pourrait se servir lui-même… et réussir.
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