La Chronique Agora

Le « Roi de la dette » a trouvé son bouffon.

Jerome H. "Jay" Powell

Le nouvel homme de la Fed, Jerome Powell, fera ce qu’ont fait ses prédécesseurs. A une échelle encore plus grande. C’est ce qu’en attend Donald Trump.

Le petit nom du futur patron de la Fed est Jay. Mais qui est-il ?

Républicain, Jay s’est démarqué de son camp en plaidant en 2011 pour le relèvement du plafond de la dette sous le mandat de Barack Obama. Ceci lui a valu son siège au conseil des gouverneurs de la Fed.

Il a travaillé dans la finance d’abord pour Dillon Read (banque d’investissement) de 1984 à 1990. Il a fait un passage au Trésor sous le mandat Bush (1990-1993). Il a rejoint Bankers Trust, puis le fonds d’investissement Carlyle (1997-2005) dont il était l’un des associés. Il a ensuite créé son propre fonds Severn Capital Partners impliqué dans l’industrie. Puis, il est devenu associé gérant de Severn Capital Partners, spécialisé dans les investissements non cotés et les énergies renouvelables. En 2010, il s’implique dans un think tank washingtonien, le Bipartisan Policy Center.

Jay Powell n’a pas de formation économique mais un diplôme de droit juridique et une formation politique. Jusqu’ici, et malgré cette carence, il a plutôt bien mené sa barque financière. En 2017, il déclarait une fortune personnelle comprise en 19,7 M$ et 55 M$ (1). Le flou de l’estimation est dû à la volatilité. Notons que Jay ne déclare aucune dette.

Jerome Powell mettra ses pas dans ceux de Janet Yellen

Donald Trump a complètement révisé sa position sur Janet Yellen, admettant qu’elle faisait du « bon boulot ». Le « Roi de la dette », comme Donald s’est lui-même surnommé, a besoin de taux bas et son gouvernement profite à plein de la hausse des marchés financiers. De critique, Donald est donc devenu groupie.

 

Le 20 octobre dernier, la Fed a indiqué qu’elle pourrait revenir à la création monétaire.

Le Financial Times cite Janet Yellen (2) :

« Il existe une probabilité inconfortablement élevée que les taux d’intérêt à court terme aient à un moment besoin d’être ramenés dans leur limite basse, même en l’absence d’une crise financière et économique majeure ».

Bref, les Etats-Unis emprunteront la voie japonaise : des QE sans fin, la Banque centrale rachète tout et la dette publique explose.

En 1980, lorsqu’une bulle immobilière éclate au Japon, la Banque du Japon baisse les taux comme il est écrit dans le manuel du banquier central omniscient. En 1999, les taux sont à zéro. En 2000, la Banque du Japon lance ses premières vagues de rachats. Aujourd’hui, le bilan de la Banque du Japon représente presque la totalité du PIB du pays et la dette du Japon représente 250% du PIB.

Il n’y a pas de raison pour que ce qui n’a pas marché au Japon fonctionne aux Etats-Unis. Quelqu’un doté de trois sous de bon sens refuserait le job.

Albert Einstein :
« La définition de la folie, c’est de refaire toujours la même chose et d’attendre des résultats différents. »

Mais Jay n’est pas fou. C’est un parasitocrate chevronné. Peut-être que sous sa direction le bilan de la Fed va atteindre 17 500 Mds$ et la dette fédérale américaine 46 400 Mds$.

Après tout, tant que les gens croient qu’un banquier central omniscient connaît exactement la dose de monnaie qu’il faut à une économie, pourquoi se gêner ?

Grâce aux bons et loyaux services de Jay, Donald Trump sera vraiment le « Roi de la dette ».

Et si les gens n’y croient plus ? Alors, Donald Trump « négociera » la dette comme il l’a fait lors de ses quatre faillites.
[NDLR : le bitcoin cote maintenant 7 000 $. Serait-ce une indication que les banquiers centraux deviennent de moins en moins crédibles ? Les cryptomonnaies, contrairement aux monnaies des banquiers centraux, ne sont disponibles qu’en quantité limitée. Découvrez ici comment engranger des plus-values en adoptant une stratégie d’investissement adaptée.]

 

1 – https://extapps2.oge.gov/201/Presiden.nsf/PAS+Index/E54DC5C9281668888525815A006BF4E1/$FILE/Jerome-H-Powell-2017-278.pdf

2- https://www.ft.com/content/b2aefdd4-b5f0-11e7-a398-73d59db9e399

 

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