La Chronique Agora

Trump, côté France

declin trump

La presse française traite Trump de clown ou d’escroc. Mais le candidat anti-establishment monte face à la candidate de la Parasitocratie, Hillary Clinton. La promesse de Trump de démilitarisation lui attire des partisans démocrates.

Il existe deux moyens de détruire un pays : détruire sa monnaie ou renforcer son armée.

En général, cela marche main dans la main : une main démolit la structure économique du pays, l’autre s’attaque à son âme.

« Moi, je pourrais voter pour Trump. »

La dernière fois que j’ai entendu cette remarque, sa source était plutôt inattendue.

La presse française traite Trump de clown ou d’escroc. Jusqu’à hier soir, nous n’avions pas rencontré un seul Français ayant une opinion favorable à l’égard du candidat républicain.

Normalement, lorsque la conversation tourne à la politique américaine, nous nous calons confortablement dans notre fauteuil.

« Allez-vous voter pour Hillary ? » nous demande-t-on, en partant du principe que la réponse sera à coup sûr affirmative.

« Non », répondons-nous.

On nous regarde alors d’un air profondément soupçonneux. « Voulez-vous dire que vous voterez Trump ? »

« Non plus, » répondons-nous.

Et là, il faut fournir quelques explications.

« Je ne veux pas les encourager, » commençons-nous. A partir de là, la conversation se gâte, généralement.

Mais hier soir, notre compagnon avait des explications à donner, lui — pas vraiment à nous, mais aux autres invités stupéfaits :

« Trump est un type qui a fait carrière dans le monde réel. Il s’y connait, sur la façon dont une économie fonctionne réellement. Certes, il dégage un air de vulgarité et d’ignorance. Mais c’est parce qu’il a compris comment les médias fonctionnent vraiment.

Il s’est construit une image publique afin d’attirer l’attention des médias. C’était la seule façon pour qu’un outsider tel que lui remporte les primaires. En privé, il est très différent. Il est réfléchi et intelligent. Du moins, c’est ce que j’ai lu.

Hillary est exactement comme [le président français] François Hollande, et presque comme toute la classe politique européenne. Ce sont des professionnels qui ne maîtrisent qu’une chose : remporter une élection et s’accrocher au pouvoir.

Ils n’ont pas la moindre idée de la façon dont fonctionne le monde réel. Ils n’ont jamais eu un emploi. Ou une entreprise. Ou tout contact réel avec le monde dans lequel vivent la plupart d’entre nous. Donc, ils gâchent inévitablement tous les projets dans lesquels ils sont impliqués.

D’un projet gâché à un autre… d’une promesse non tenue à une autre… d’un désastre à un autre.

Trump est différent. Il se pourrait bien qu’il réussisse. »

Un autre horizon que la rentabilité : la préférence pour l’argent des autres

Les politiciens sont différents de nous.

Nous devons créer de la richesse (même si c’est quelque chose de modeste, comme creuser un fossé) afin de survivre.

Pour la plupart des gens, le travail n’est pas un passe-temps. Nous ne sommes pas des dilettantes pouvant papillonner d’une lubie déficitaire à une autre.

Il nous faut exercer une activité que d’autres personnes sont prêtes à rétribuer. Nous devons y parvenir afin de payer nos factures. L’échec n’est pas une alternative facile. Nos vies en dépendent.


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Les politiciens et leurs compères, eux, vivent dans un autre monde.

Comment ? L’assouplissement quantitatif (QE) n’a pas fonctionné, dites-vous ? Comment ? La guerre contre la Drogue n’a pas fait baisser la consommation de stupéfiants ? La guerre contre la Pauvreté n’a pas diminué celle-ci ? La guerre contre le Terrorisme a fabriqué encore plus de terroristes ?

Ca alors ! Vraiment ?

Bon, alors on va dépenser davantage d’argent (le vôtre) sur ces questions !

Comment ? Notre budget enregistre un déficit de 500 milliards ?

Alors nous emprunterons davantage ; en plus, cela stimulera l’économie.

La Parasitocratie ne crée aucune richesse. Elle vit plutôt sur le dos de la richesse des autres. Et elle vit plutôt bien !

Les avantages fédéraux

C’est dans la région de Washington DC que les prix de l’immobilier sont les plus élevés du pays, désormais.

USA Today la classe au palmarès des trois villes américaines les plus riches, derrière San Francisco et San José.

Dans le District de Columbia, un appartement moyen de trois pièces se loue désormais 3 100 dollars, selon MoneyWatch. C’est 500 dollars de plus par mois qu’à Los Angeles.

Mais dans Washington intra-muros, on peut se permettre ces loyers. La rémunération des fonctionnaires fédéraux est supérieure de 78% à celle de leurs semblables du secteur privé. Selon Breitbart :

D’après une étude réalisée par l’Institut Cato à partir de données émanant du Bureau d’analyses économiques (Bureau of Economic Analysis), la rémunération des fonctionnaires fédéraux est supérieure de 78% en moyenne à celle des employés du secteur privé.

Les fonctionnaires fédéraux ont gagné en moyenne 84 153 dollars en 2014, à comparer au salaire moyen du secteur privé s’élevant, selon cette étude, à 56 350 dollars.

Les avantages fédéraux sont encore plus importants en termes de rémunération globale (salaire et prestations). Celle-ci s’est élevée en moyenne à 119 934 dollars, en 2014, ce qui représente 78% de plus que la moyenne du secteur privée s’élevant, elle, à 67 246 dollars.

Autrement dit, mieux vaut prendre que créer. Les gens qui travaillent pour l’Etat gagnent plus que ceux qui accroissent la richesse réelle.

Le parti de la guerre

Mais ce n’est pas la menace qui pèse contre son argent, qui attire un autre soutien inattendu en faveur de notre promoteur immobilier de New York.

Adam Walinsky, Démocrate depuis toujours, et autrefois auteur des discours de Robert Kennedy, nous indique pourquoi, lui aussi, va voter Trump.

Aujourd’hui, les démocrates sont devenus le parti de la guerre : un havre pour marchands d’armes, mercenaires, théoriciens-stratèges militaires, lobbyistes pro-interventions à l’étranger, pro-révolutions portant des noms de couleurs, généraux en déroute, exploitants de ressources naturelles appartenant à des états corrompus.

Nous avons 80 bases militaires réparties dans 80 pays, et des soldats américains agissent actuellement sur le terrain dans près de 130 pays : une prouesse, si l’on considère que le monde ne compte que 192 pays reconnus.

Généraux et amiraux proclament nos politiques nationales. Des commandants présents sur le théâtre de guerre sont nos principaux ambassadeurs. Notre première réaction aux troubles ou oppositions de toutes natures semble toujours se solder par une action ou un mouvement militaire.

Walinsky pense que Trump lèvera le pied… et ralentira cette machine de guerre.

Trump s’inscrit comme un homme au courage politique singulier, désireux de défier l’hystérie des war hawks [NDLR : faucons en faveur de la guerre, référence à la Guerre anglo-américaine de 1812] de Washington, de l’establishment et des principaux médias qui, au quotidien, le qualifient d’anti-Américain car il ose émettre des idées et opinions contraires à ce culte lassant qu’ils vouent à la guerre.

Trump : un brillant businessman qui va se rebiffer contre l’establishment ?

Ou un personnage véreux sans la moindre idée ni la moindre chance ?

A vous de décider !

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