La Chronique Agora

La valse à trois erreurs de la Fed

Fed

Bill rappelle que la Federal Reserve répète inlassablement ses trois erreurs, quel que soit son président :

« Rappelez-vous que la Fed est en train de commettre l’Erreur n°2 : augmenter les taux pour tenter de réparer les dégâts qu’elle a causés avec l’Erreur n°1 (les laisser trop bas pendant trop longtemps).

Généralement, la Fed commet l’Erreur n°2 au début du cycle électoral. Cela provoque une récession/un marché baissier dont on peut accuser le précédent président. La Fed doit ensuite passer à l’Erreur n°3 à temps pour que le crédit vienne irriguer l’économie, de manière à ce qu’elle soit en pleine forme au moment des élections suivantes. »

Le problème de Donald Trump est qu’il danse à contretemps cette valse à trois temps.

« En janvier 2017, il aurait dû insister pour appliquer l’Erreur n°2, engendrant une récession qu’il aurait attribuée (avec raison) à Obama.

Cela lui aurait permis de mettre rapidement fin à la phase douloureuse – suite à quoi il aurait pu mettre en place ses réductions d’impôts… baisser les taux d’intérêt… et s’attribuer tout le mérite de la vigueur américaine en 2019, pile à temps pour les prochaines élections. »

Un lecteur (Léovigilde) commente sur le fond :

« Si le marché fixait les taux, l’erreur 1 n’aurait jamais été commise !

Par ailleurs, une fois que l’erreur 1 a été commise, y a-t-il un moyen de ne pas commettre une erreur n°2 ?

Dans tous les cas, un éclatement de bulle est obligatoire, l’erreur 2 ne fait qu’accélérer son déclenchement ce qui ne me semble pas totalement inutile.

Le tout serait par la suite de ne pas commettre l’erreur 3, et là c’est pas gagné ! »

Oui, nous vivons en régime de taux administrés. Des taux directeurs qui ont tendance au fil du temps à être de plus en plus bas. C’est-à-dire que le robinet de la création monétaire via la création de crédit fuit en permanence.

Nous vivons dans un système selon lequel « les crédits font les dépôts » et non plus l’inverse. Par conséquent, l’épargne devient inutile et n’est pas rémunérée. Ce qui explique l’érosion continue du pouvoir d’achat du dollar et des grandes devises.

L’inflation monétaire est un impôt sournois qui mine les épargnants et rend la constitution de patrimoine de plus en plus difficile.

Mais la mission de la redistribution de l’Etat-providence n’est-elle pas là pour suppléer à tous nos besoins d’épargne et nous protéger ?

L’épargne, la monnaie, les taux, les banquiers centraux, les impôts : quels liens ?

C’est tout cela que nous explorons au fil de ces chroniques, spécialement quand nos grands argentiers se réunissent.

Le système monétaire actuel façonne nos comportements et nous pousse à épargner dans l’immobilier pour nous protéger de l’érosion monétaire. Cette fuite vers la pierre est favorisée par les taux bas rendant l’emprunt facile et multipliant les acheteurs potentiels. Lorsque les taux sont anormalement bas, tout devient cher. L’immobilier est un actif peu mobile et facile à taxer pour les gouvernements qui en profitent.

Depuis qu’ils existent, la monnaie et l’impôt façonnent nos comportements et orientent notre épargne et nos dépenses : l’habitat, le tabac, l’alimentation, la conduite automobile, le climat et même récemment les bouteilles en plastique…

Taxer nos comportements, c’est le thème qu’illustre l’amusante Histoire des Impôts improbables de Jean-François Nimsgern.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile