La Chronique Agora

« Une très légère récession »

récession, Joe Biden, inflation

Le président Biden se veut rassurant… Mais permettez-nous de questionner ses prédictions économiques.

Nous respirons bien mieux… qu’en est-il pour vous ?

Nous craignions qu’une récession dévastatrice ne plonge les États-Unis dans le chaos… les pertes… et la confusion…

…donnant à la Fed la liberté de revenir à ce qu’elle fait le mieux – provoquer l’inflation…

…et bien installer Joe Biden et ses collègues démocrates pendant 4 ans de plus à la Maison Blanche.

Enfin, maintenant nous pouvons arrêter de s’inquiéter. D’après le grand économiste qui occupe le Bureau ovale :

« Je ne pense pas qu’il y aura de récession. Si c’est le cas, ce sera une très légère récession. Autrement dit, la chute sera douce. »

Quelle note de confiance devrions-nous donner à cette remarque ?

La même que celle accordée à Ben Bernanke dans son rapport de 2007 au Congrès, selon lequel la crise du financement hypothécaire était « probablement contenue » ?

Ou peut-être mérite-t-elle la note de confiance élevée attribuée aux prévisions de Jerome Powell en 2021, selon lesquelles l’inflation serait « transitoire » ?

Mais la question la plus importante est : les investisseurs pensent-ils que le président des Etats-Unis a raison ?

Notre hypothèse est que la récession ne sera pas aussi légère qu’il le pense. Comme notre collègue Tom Dyson l’a annoncé plus tôt cette semaine, les ménages jonglent entre la baisse des prix des maisons et la hausse des loyers.

« ‘Les prix de l’immobilier aux États-Unis ont changé et affichent maintenant les plus fortes baisses mensuelles depuis 2009’, précisait Bloomberg [début octobre]. ‘Les prix médians des maisons ont chuté de 0,98 % en août par rapport au mois précédent, après une baisse de 1,05 % en juillet’ selon les chiffres de Black Knight Inc.

Ces deux périodes représentent les plus fortes baisses mensuelles depuis janvier 2009. ‘Ensemble, elles représentent deux mois consécutifs de reculs importants après plus de deux années de croissance record’, a souligné Ben Graboske, président data and analytics chez Black Knight. »

Un bien amer breuvage

Les entreprises, elles aussi, voient leurs ventes baisser tandis que leurs coûts augmentent. La solution diabolique de Pepsi Cola ? Faire face à la hausse des coûts en augmentant tous leurs prix de 17%.  Mais les ventes n’ont pas augmenté de 17%. Elles n’ont augmenté que de 12%… ce qui signifie que Pepsi a vendu 5% de ses snacks et breuvages de moins.

Et s’il y a un produit qui illustre parfaitement la situation économique actuelle, ce sont probablement les ordinateurs. Voici ce que nous apprend ComputerWorld :

« La vente de PC au troisième trimestre de l’année a chuté de près de 20% par rapport à l’année précédente, la plus forte baisse depuis des décennies et le quatrième trimestre consécutif de baisse d’une année sur l’autre, selon les recherches préliminaires de deux cabinets d’analystes.

La hausse des ventes de PC causée par la pandémie et l’incroyable montée en puissance du travail hybride et à distance est révolue, ce qui nuit aux ventes d’ordinateurs. Les achats de PC à la rentrée ont également montré ‘des résultats décevants, malgré des promotions massives et des baisses de prix, en raison d’un manque de besoin, car de nombreux consommateurs avaient acheté de nouveaux PC au cours des deux dernières années’, selon Mikako Kitagawa, directeur analyste chez Gartner. »

Tout le monde fait des suppositions sur ce qui va se passer par la suite. L’avenir nous le dira. Mais, pour l’instant, Jerome Powell pense que sa crédibilité dépend du maintien des hausses de taux d’intérêt. Nous savons aussi que les investisseurs attendent toujours d’atteindre les limites, prêts à appuyer sur le bouton d’achat dès qu’ils pensent que le moment est venu. Et le président Biden est toujours en mode meneur de troupes enjoué. Il faudra du temps… et des pertes majeures… pour mettre un terme à leur optimisme.

Malgré les récents rebonds, nous sommes encore dans la première phase de cette crise. Les taux d’intérêt augmentent, les obligations baissent et le risque de baisse est plus important que le potentiel de hausse pour presque toutes les catégories d’actifs – y compris les actions.

Un plan en deux étapes

Puisque nous avons promis des conseils financiers… l’heure est venue de les donner.

La règle générale est : de l’argent liquide maintenant ; les actifs plus tard.

Dans cette phase de vente d’actifs, la valeur refuge reste l’argent en dollars. S’en tenir aux dollars… jusqu’à…

…jusqu’à ce moment magique où les investisseurs abandonnent, la panique s’installe, et la Fed inverse la tendance. Ensuite, vous voudrez plutôt placer votre argent dans l’or, les biens fonciers, les entreprises aux fondamentaux solides, le bois, l’immobilier – tout ce qui pourrait conserver sa valeur durant une crise inflationniste.

Si vous achetez des parts ou des actions, par exemple, vous pourriez envisager les locations résidentielles… avec un bâtiment qui a été récemment construit et qui ne nécessitera pas beaucoup d’entretien. Les loyers augmenteront avec l’inflation ; vos coûts devraient rester bas. Un autre exemple pourrait être une entreprise dans le secteur de l’énergie (les individus en auront toujours besoin). Une société de pipeline, par exemple, devrait avoir de faibles frais d’entretien et d’exploitation. Au fur et à mesure que le prix du pétrole ou du gaz augmente, ses revenus augmentent aussi… alors que ses coûts augmentent très peu.

Mais pour l’instant… tant que la Fed reste fidèle à ses principes… l’argent fait loi.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile