La Chronique Agora

La transition vers le gaz naturel

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Ce n’est qu’une question de temps pour que le gaz naturel remplace le charbon comme principale source d’énergie en Asie.

Nous avons une forte conviction pour le gaz en ce moment.

Les arguments en faveur du gaz naturel pour l’investissement partent d’une idée simple : pour produire de l’électricité, brûler du gaz naturel entraîne environ 60% moins d’émissions de dioxyde de carbone (CO2) que brûler du charbon.

Par conséquent, remplacer le combustible des centrales au charbon par du gaz permet de réduire les émissions anthropiques de CO2. Ce serait particulièrement intéressant en Asie, et notamment en Chine, où se trouvent de très nombreuses centrales au charbon.

Les industriels appellent cela la « conversion au gaz naturel ». Le gaz naturel est abondant dans le monde. Le défi consiste à le transporter en Asie ce qui nécessite des dépenses d’infrastructure.

Peu importe votre opinion sur les hypothèses liées au changement climatique, les investisseurs et les marchés sont aujourd’hui acquis à la traque du CO2 et nous devons savoir profiter des tendances du marché.

L’énergie nucléaire est la source d’énergie la plus susceptible de réduire les émissions de CO2, mais elle est plus longue à mettre en place. Dans l’attente, la conversion au gaz est la meilleure solution.

Voici une carte localisant les centrales à charbon dans le monde, celles qui fonctionnent (en jaune) et celles qui sont en construction (en violet).

Et voici une carte montrant où sont les plus gros exportateurs américains de gaz et les routes possibles vers leurs clients asiatiques.

Une énergie disponible en grande quantité

Le bassin appalachien, aux Etats-Unis, contient deux réserves gazières géantes connues sous le nom de formations d’Utica et Marcellus. Personne ne connaît exactement la quantité de réserves enfouies dans ces formations, mais le bassin appalachien pourrait être le plus grand champ gazier au monde.

Un article du département américain de l’Energie, publié en 2021, résume les tentatives des scientifiques pour quantifier les réserves. L’auteur, Ray Boswell, un scientifique du National Energy Technology Laboratory, conclut que Marcellus contiendrait entre 17 000 milliards de mètres cubes et 28 000 milliards de mètres cubes de gaz naturel exploitable, tandis qu’Utica contraindrait entre 14 000 milliards de mètres cubes et 24 000 milliards de mètres cubes.

C’est littéralement un océan de gaz naturel. Si ces estimations sont exactes, il y a assez de gaz dans la région pour que le gisement dure plus d’un siècle aux rythmes actuels d’extraction.

Le président directeur général d’une société qui exploite le gaz de ce gisement a ainsi indiqué que le bassin appalachien pourrait produire beaucoup plus de gaz, mais qu’il n’y avait pas suffisamment de gazoducs et que les efforts des industriels étaient contrecarrés par la réglementation.

« Sur les cinq dernières années, les constructions de gazoduc ont été annulées ou retardées » indique-t-il dans une présentation récente pour les actionnaires. « Le rythme de construction atteint le quart de la capacité que l’industrie d’extraction pourrait fournir. »

L’industrie gazière opérant dans le bassin appalachien doit trouver comment construire des gazoducs et des terminaux d’exportation afin d’expédier la production en Inde, en Chine et en Europe à des prix compétitifs.

Lorsque les gens commenceront à se rendre compte que le gaz naturel liquéfié (GNL) est la meilleure solution pour réduire les émissions de dioxyde de carbone, le gouvernement américain assouplira la réglementation et l’industrie sera capable d’exporter de plus gros volumes.

C’est ce qui est déjà en train de se produire. Le tableau ci-dessous, de Poten & Partners, présente les capacités mondiales de production de LNG en construction sur les six prochaines années. Observez les chiffres de l’Amérique du Nord. D’ici la fin de la décennie, les Etats-Unis et le Canada deviendront les premiers exportateurs mondiaux de gaz naturels et de loin.

En parallèle, le commerce de gaz naturel augmente chaque année.

Et plus d’une centaine de navires citernes ont été commandés en 2021 et 2022, prêts à acheminer le gaz des producteurs vers les consommateurs.

La tendance est bien installée. Ce n’est qu’une question de temps pour que le gaz naturel remplace le charbon comme combustible de centrales thermiques, et le plus grand champ gazier du monde fournira une bonne partie de ce gaz.

Si vous souscrivez à cette idée et que vous maîtrisez l’anglais, vous pouvez en apprendre plus en lisant cette présentation intitulée « Libérer le gaz naturel américain : la plus grande initiative écologique de la planète ».

Chute du prix du gaz : opportunité pour certains placements

Les projets à long terme d’infrastructure en énergie sont toujours risqués.

Les prix du gaz naturel se sont effondrés depuis les sommets atteints l’an dernier. Les traders et les acheteurs ont paniqué au moment où la Russie a envahi l’Ukraine et ils ont acheté trop de gaz. L’hiver a finalement été plus doux que ce que tout le monde escomptait et le prix du gaz a connu une gigantesque détente.

Le graphique suivant vous donne le prix du gaz arrivé à Rotterdam, la référence en Europe. Il est en baisse de 80% sur les neuf derniers mois (si l’on gomme la crête à 350 qui a été très fugace).

Le graphique suivant vous montre le prix du gaz au Henry Hub, en Louisiane. La chute correspond à peu près avec celle de l’Europe : 75% dans les neuf derniers mois.

Les prix des actions des entreprises du secteur gazier ont baissé à l’unisson des prix du gaz. Nous allons donc profiter de cette volatilité et de la faiblesse des cours actuels pour acquérir des actions précises et émettre des recommandations sur ce secteur à nos lecteurs.


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