La Chronique Agora

Tous les ingrédients du boom des matières premières agricoles

▪ "Si vous pouvez me trouver un secteur où les fondamentaux sont aussi attirants… je serais ravi d’y investir mon argent", a déclaré Jim Rogers, le célèbre investisseur et milliardaire autodidacte dans une interview récente. "Mais je n’en connais pas".

De quoi parle-t-il ? Des matières premières agricoles comme le soja, le blé et le maïs.

Commençons notre analyse avec des vérités simples. La population mondiale a plus que doublé depuis 1950 — elle est passée de 2,5 milliards à 6,7 milliards. D’ici 2050, il y aura plus de neuf milliards d’individus sur terre. La quasi-totalité de cette croissance va se produire dans les marchés émergents comme la Chine et l’Inde. Et il y a une chose que ces populations vont faire sans le moindre doute : manger.

Je sais, je sais : c’est un point de vue banal. Mais cette histoire a plus de couches qu’un tiramisu. Après la couche que représente la croissance de la population, on trouve une seconde couche : l’assortiment de nourritures absorbées, qui est important. Ces économies en voie de développement deviennent de plus en plus riches. De manière prévisible, comme l’ont fait et le font encore les gens partout dans le monde quand ils ont un peu plus d’argent en poche, ils modifient leur régime alimentaire. Ils dépensent plus pour acheter de la nourriture. Et qu’achètent-ils ?

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Ils achètent plus de viande, plus de fruits et plus de légumes. Leur apport en calories augmente. C’est pourquoi les Nations unies disent que la production de nourriture devrait augmenter de 70% d’ici 2050 — une tâche énorme, étant donné les restrictions sur l’eau et les terres arables.

▪ Comment répondre à cette demande ? C’est là que ça commence à se corser et que ça devient intéressant…

Concentrons-nous sur le soja. La Chine est le plus gros importateur de soja au monde, et ce depuis 2000. La Chine a autrefois été le plus gros exportateur de soja, mais est devenue importateur net en 1995. Il se peut qu’il soit impossible à la Chine de répondre à sa demande de soja en augmentant sa propre production. Passport Capital, un fond de couverture plutôt malin, estime que pour cultiver suffisamment de soja pour être auto-suffisante, la Chine devrait mobiliser une surface de terre grande comme l’Etat du Nebraska.

Cela semble impossible sur la base des terres arables de la Chine, qui ne cessent de diminuer depuis 1988 — et ce malgré le fait que la Chine subventionne l’agriculture. Une autre raison en est que la Chine a un niveau de ressources en eau très bas. La culture du soja nécessite énormément d’eau — 1 500 tonnes d’eau pour une tonne de soja.

Qui possède beaucoup d’eau ? Le Brésil. Il n’est donc pas surprenant de découvrir que l’augmentation de la demande en soja de la part de la Chine est largement satisfaite par une augmentation, au Brésil, de la surface de terre où l’on cultive du soja. (Le Brésil est le second plus gros exportateur de soja au monde, derrière les Etats-Unis et devant l’Argentine et le Paraguay).

La solution la plus simple pour que la Chine contourne son problème de pénurie d’eau, c’est d’importer du soja. En important du soja, Passport a calculé que la Chine importe en réalité 14% de ses besoins en eau.

▪ Il semble que cette tendance continue encore un certain temps. Quand on observe la situation dans le reste monde, la quantité de terres arables par personne est en diminution. Pourtant, une nation a plus de potentiel que n’importe qui pour transformer des terres arables en terres cultivées, et de loin. C’est encore une fois le Brésil.

Le Brésil possède une immense savane tropicale, le cerrado. C’est une surface d’un peu plus de 100 millions d’hectares — une zone presque aussi grande que la totalité des terres arables des Etats-Unis. Elle reçoit quantité de pluie et de soleil. La terre est très vieille, en couche très épaisse. Mais il y a un problème : le sol est pauvre en nutriments. Il faut y ajouter beaucoup de potasse et de phosphates — deux nutriments clés — pour y faire pousser du soja.

Selon les estimations de SLC Agricola et Morgan Stanley, une acre de terre cultivée dans le cerrado nécessite 14 fois la quantité de phosphates et trois fois la quantité de potasse d’une acre américain classique. Cela signifie qu’y faire pousser des plants est très cher. Il faut que le cours du soja soit élevé pour que cela soit valable — et il n’y a pas que les nutriments qu’il faut y ajouter. Il y a l’accès par la route et par le train, par exemple. Il faut bien que quelqu’un construise tout ça.

Nous pouvons donc maintenant relier les points entre eux et mieux comprendre la situation. L’augmentation de la population de la Chine va pousser le pays à augmenter ses importations de soja. Ces importations viendront principalement du Brésil. Et le Brésil, en transformant ses terres arables en terres cultivées, va avoir besoin de beaucoup plus de potasse et de phosphates.

Ce qui est vrai pour le soja l’est également pour le blé et le maïs, ainsi que le riz et d’autres matières premières agricoles. Tous doivent faire face aux mêmes défis pour obtenir de l’eau et de la terre. Tous ont besoin de beaucoup d’engrais.

▪ Je n’ai pas mentionné la composante des biocarburants. Mais c’est un autre aspect de la demande importante en céréales. Les Etats-Unis à eux seuls visent à produire 15 milliards de gallons d’éthanol d’ici 2015. Partout dans le monde, la demande de céréales pour le biocarburant est en compétition avec la demande "pour l’assiette".

Ce n’est pas un scénario catastrophe. Cela signifie seulement qu’il y a beaucoup de facteurs qui favorisent l’augmentation du cours des matières premières agricoles. Les stocks demeurent bas partout dans le monde. Les cours des céréales sont tous bien loin de leurs plus hauts. Après s’être ajustés à l’inflation, nombre d’entre eux sont aussi bas qu’ils l’ont été depuis des décennies.

C’est la raison pour laquelle Jim Rogers a déclaré qu’il aimait les matières premières agricoles. Je ne pourrais être plus d’accord avec lui.

Il faut également être conscient que cette idée est difficile à éliminer. Pendant la Grande dépression, en 1929, les achats de bijoux et de vêtements ont chuté de 50%. Mais les achats de nourriture — y compris la viande — se sont maintenus. Nous avons vu des schémas similaires pendant les récentes chutes. Durant la crise asiatique de 1998-2001, la demande en nourriture est restée stable, alors que les autres marchés s’effondraient.

Rassemblez toutes ces informations et vous avez une belle opportunité de hausse du cours des céréales. Vous avez également un bon environnement pour les engrais — particulièrement la potasse et les phosphates.
[NDLR : Qu’attendez-vous pour profiter de ce prochain boom ? Un secteur qui résiste à la crise… dont la demande explose… et qui répond aux besoins des marchés occidentaux comme des marchés émergents : en tant qu’investisseur, vous ne devez manquer le coche sous aucun prétexteagissez maintenant.]

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