▪ Inspirer… expirer…
Contrôlez les choses… elles vous échappent.
Centralisez… et assistez à l’effondrement de ce que vous avez assemblé.
Oui, cher lecteur, nous puisons dans les courants les plus profonds de la nature. Là, les marées montent puis baissent… et vous ne pouvez rien faire pour les arrêter.
Les Etats-Unis ont réussi en grande partie parce qu’il s’agit d’un pays centralisé… l’une des masses continentales les plus grandes et les plus riches du monde… habitée par un seul peuple. Il n’y avait pas de barrières commerciales empêchant l’Indiana de vendre au Texas. Pas de police de l’immigration pour empêcher les habitants du Vermont d’émigrer en Floride. Et aucune barrière de la langue n’empêchait les Californiens de partager leurs dernières modes avec les New-Yorkais.
Mais la centralisation n’est un avantage qu’à certains moments… pas tout le temps. A présent, le grand navire de l’Etat américain est chargé jusqu’à son plat-bord de dettes, d’obligations financières et de folie des grandeurs impériales.
Le poids de toute cette dette a été élucidé cette semaine dans le Wall Street Journal… mais malheureusement, nous avons jeté le journal avant d’embarquer dans l’avion pour la Floride. Nous nous rappelons de l’essentiel, toutefois. Et quand bien même nous nous tromperions d’un milliard ou deux… quelle importance ? Cela ne fait pas de différence au final.
On dit par exemple que le déficit US pour cette année se monte à 1 100 milliards de dollars. C’est en tout cas le chiffre annoncé dans la presse. Sauf que le vrai chiffre est bien plus élevé. Le déficit réel, en incluant les dépenses inhérentes à la Sécurité sociale, aux retraites et ainsi de suite, dépasse les 7 000 milliards de dollars.
La dette réelle est elle aussi erronée, généralement. Elle ne se monte pas à 16 000 milliards de dollars — à peu près le montant du PIB américain. Elle serait plutôt de 70 000 milliards… cinq fois le PIB. Même si l’on prenait 100% de tous les revenus gagnés par les contribuables américains… ça ne suffirait quand même pas à payer ces dettes et ces obligations.
Personne n’en parle. Personne ne veut y penser. Parce que les Etats-Unis sont en train de faire faillite… et le seul moyen de l’éviter serait de réduire radicalement les programmes de défense. Nous ne parlons pas des pathétiques réductions de la « falaise fiscale ». Nous parlons de faire des coupes à la tronçonneuse !
Quel politicien veut parler de ça ? Et quel état voudrait rester à bord de ce bateau qui prend l’eau ?
▪ Vive le Texas libre !
Là où il y a un problème… naît une solution. Tout le monde parle de sécession. Les Ecossais et les Catalans se sont déjà exprimés sur la question. Nombre d’entre eux veulent sortir. Et voilà que ça démange aussi l’état du Texas, autrefois République du Texas, comme on peut le lire dans le New York Times :
« Au cours des semaines qui ont suivi l’élection du président Obama, les républicains du pays se sont demandé quoi faire. Certains conservateurs du Texas se posent une question encore plus pointue : comment faire sécession ».
« La fièvre de la sécession s’est emparée de certaines régions du Texas, où Mitt Romney a gagné avec plus de 1,3 million de votes. Les ventes d’autocollants portant le mot ‘sécession’ […] ont augmenté sur le site TexasSecede.com. A l’est, un officiel républicain a envoyé une lettre e-mail disant qu’il était temps que le Texas et le Vermont ‘aillent chacun de leur côté, en paix’, et signent un accord de libre-échange parmi les états ».
« Une pétition demandant la sécession a été lancée par un Texan sur un site de la Maison Blanche et a reçu des dizaines de milliers de signatures ; l’administration Obama doit désormais donner une réponse. Larry Scott Kilgore, candidat républicain d’Arlington, dans la banlieue de Dallas, a annoncé qu’il se présentait au poste de gouverneur en 2014 et qu’il changerait légalement son nom en Larry Secede Kilgore [« Larry ‘Faire Sécession’ Kilgore », NDLR.]. Comme le dit son site internet : ‘Sécession ! On s’occupera du reste plus tard’. »
« ‘Notre économie est environ 30% plus grande que celle de l’Australie’, a déclaré M. Kilgore, âgé de 48 ans, sous-traitant dans le secteur des télécommunications. ‘L’Australie peut survivre toute seule, et je ne pense pas que nous ayons le moindre problème pour survivre tout seuls, au Texas’. »
« Parmi les appels publics à la sécession, bien peu traitent de petits détails comme ce qui arriverait aux nombreuses structures fédérales de l’état — tribunaux, prisons, bases militaires et parcs. Personne n’a dit ce qu’il adviendrait de Kevin Patteson, directeur du Bureau des relations entre l’état et l’état fédéral, et personne n’a demandé aux habitants du Texas qui ont reçu des dizaines de millions de dollars d’aide fédérale après les feux de forêt destructeurs l’an dernier ce qu’ils pensaient de la question ».
« Mais tous ces débats sur la sécession ont aussi intrigué les démocrates. Caleb M., d’Austin, a lancé sa propre pétition sur le site de la Maison Blanche. Il a demandé au gouvernement fédéral de permettre à Austin de se retirer du Texas et de rester rattaché aux Etats-Unis ‘au cas où la demande de sécession du Texas aboutirait’. A vendredi dernier, elle avait plus de 8 000 signatures ».
Selon les mots de notre ami Nicholas Taleb, les gouvernements centraux sont devenus « fragiles ». Même une petite tempête suffirait à faire sombrer la Grèce… la France… ou les Etats-Unis.
Pourquoi le Texas coulerait-il avec le reste du navire ?
Qui doit les dettes ? Le gouvernement central. Qui a fait les promesses et emprunté l’argent ? Les autorités. Quel gouvernement est géré par les zombies, pour les zombies ? Eh oui… Washington.
Il semble donc raisonnable de s’en détacher. Le Texas serait mieux seul.
Nous avons l’intention de lancer notre propre mouvement de sécession dans le Maryland. L’état a manqué le coche durant la Guerre civile, choisissant la neutralité. Cette fois-ci, nous espérons que le Maryland corrigera son erreur.
Libérez le Maryland !