La Chronique Agora

Quand les terroristes entreront en Bourse !

▪ Inutile d’ajouter nos commentaires à la gigantesque quantité d’opinions existant déjà au sujet de l’Irak. Nous savons tous à présent que cette mission était parfaitement superflue — et qu’en plus, elle n’a pas été menée à son terme.

Nous savons également qu’elle a coûté des milliers de milliards de dollars et tué beaucoup de gens. Inutile aussi de rappeler qu’elle a déstabilisé le Levant ; nous n’avons jamais pensé qu’il était très stable.

Quand même, nous regardons le bon côté des choses. Le verre est peut-être à moitié vide pour l’empire américain… mais il se remplit pour ses ennemis.

L’invasion menée par les Etats-Unis est sans doute la meilleure chose qui soit jamais arrivée à Al-Qaïda et aux activistes islamistes

L’invasion menée par les Etats-Unis est sans doute la meilleure chose qui soit jamais arrivée à Al-Qaïda et aux activistes islamistes. Elle les a forcés à se remettre en question, à grandir et à s’adapter. Comme une surabondance d’antibiotiques dans un hôpital de New Delhi, l’interférence des Etats-Unis a éliminé les "terroristes" les plus faibles et contraint les autres à muter en variétés bien plus mortelles.

La guerre en Irak a engendré des dizaines d’expériences et d’innovations… à la fois dans l’art de l’insurrection et dans tout ce qui concerne les domaines de l’organisation et du management. Limité à une poignée de révolutionnaires fêlés il y a quelques années, sous la pression de l’armée américaine, le mouvement s’est développé dans plusieurs directions différentes ; il est devenu bien plus puissant et bien moins amateur.

Pour avoir la preuve de cette professionnalisation, il suffit de regarder les déclarations publiques du dernier groupe d’insurgés en date — qui fait couler beaucoup d’encre : l’EIIL.

Ce groupe maîtrise apparemment non seulement les compétences nécessaires pour tuer des gens, mais également le savoir-faire administratif pour gérer un proto-gouvernement. Selon la presse, il taxe… impose la loi et l’ordre… se livre à une propagande sophistiquée… émet un rapport annuel détaillé… maintient une base de données électronique recensant son "personnel" et ses ressources… suit des règles comptables au minimum équivalentes à celles des Etats-Unis…

… et engrange même un excédent budgétaire !

Ce n’est qu’une question de temps, cher lecteur.

Attendez l’IPO ! L’émission obligataire ! Et les rachats !

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile