La Chronique Agora

Terrorisme, la nouvelle guerre

L’année dernière, près de deux millions de migrants ont quitté l’Afrique et le Moyen-Orient pour venir en Europe. Inévitablement, au vu des récents événements en France et en Belgique, apparaît la question de la sécurité.

Admettons que « seulement » 1% de ces migrants ont de mauvaises intentions à l’encontre de l’Occident. Qu’est-ce que 1% de deux millions ? Cela représente 20 000 personnes… Dans l’armée on appelle cela « deux divisions ».

Mais deux divisions nécessitent une importante base militaire, n’est-ce pas ? En fait, pas vraiment — pas lorsque les Etats-providence européens fournissent la nourriture, le logement et l’argent. Pas lorsqu’il y a internet, grâce à quoi les terroristes potentiels et autres futurs candidats peuvent télécharger tout ce dont ils ont besoin.

Et pas lorsque l’Arabie Saoudite finance plus de 50 000 mosquées et écoles coraniques à travers le monde, où sévissent des islamistes fondamentalistes — et qui sont souvent une source d’armes, comme nous l’avons vu dernièrement en France.

Supposons à présent que ces 20 000 personnes radicalisées se divisent en petites cellules terroristes. Quels dégâts pourraient causer deux milliers de cellules terroristes ? C’est simple, 19 terroristes — 15 étaient Saoudiens — ont provoqué un véritable carnage le 11 septembre et ont coûté à l’économie américaine des centaines de milliards de dollars.

Il aura fallu moins de 10 voyous pour perpétrer les attentats de Paris l’année dernière

Petits moyens… grands effets

Quelques dizaines de personnes sont à l’origine du massacre de 385 personnes à Beslan en Russie en 2004. Il aura fallu moins de 10 voyous pour perpétrer les attentats de Paris l’année dernière, tuant environ 130 personnes. Nous n’avons pas tous les détails sur les récentes attaques à Bruxelles qui ont fait 35 victimes la semaine dernière. Mais les enquêteurs pensent qu’elles ont été menées par la même cellule que celle qui est derrière les attentats de novembre dernier à Paris. Aux Etats-Unis, les attentats de San Bernardino sont le fait de deux personnes — un mari et sa femme — qui ont tué 14 personnes et grièvement blessé des dizaines d’autres en quelques minutes.

Matt Bracken, un ancien Navy SEAL, a beaucoup écrit sur la probabilité grandissante d’une « Offensive du Tet » par des terroristes islamistes en Europe, en Amérique du Nord et ailleurs. Bracken fait ici référence à la bataille de 1968 au Vietnam, où les Viet Cong et les troupes nord-vietnamiennes sont apparues de nulle part pour semer la terreur :

« Un attentat comme celui de Paris ou de Beslan nécessite 10 jihadistes, travaillant deux par deux sous l’ordre de superviseurs à l’aide de téléphones portables. Un pour-cent de [seulement] un million signifie 1 000 attentats importants, mais les dégâts seront énormément augmentés par les effets combinés et la police antiterroriste submergée et complètement dépassée… L’Europe sera en guerre cette année. Une fois que la guerre éclatera en Europe, elle va s’étendre comme une traînée de poudre de la Mer du Nord à l’Océan Indien. Vous pensez que les banques européennes vont mal en ce moment ? Comment l’économie s’en sortira-t-elle dans un continent engagé dans une guerre civile sanglante ? »

Aux Etats-Unis en ce moment même, selon le FBI, les forces de l’ordre suivent plus de 900 terroristes potentiels « actifs » dans les 50 états. Etonnant. Des terroristes en Alaska ? Dans le Dakota du Nord ?

Voici ce qu’en dit Bracken :

« Imaginez une ‘super offensive du Tet’, visant tous types de cibles, des aéroports aux zoos, chacune étant attaquée par une escouade de huit hommes. Certaines attaques seront plus grandes, d’autres plus petites, menées par des groupes allant de deux individus à toute une section ».

Pour paraphraser Léon Trotsky, peut-être cette guerre ne vous intéresse-t-elle pas mais cette guerre, elle, s’intéresse à vous.

La vigilance est de mise

Les signes annonciateurs de cela sont bien là. Certes, nous n’en sommes encore qu’aux prémices, mais il n’en faut pas moins surveiller cela de près.

D’un point de vue militaire, cette guerre ne sera pas facile à gagner

D’un point de vue militaire, cette guerre ne sera pas facile à gagner. Vous le savez. Je le sais. Nous combattons une idéologie aux racines profondes et aux tentacules très étendues.

Pendant des décennies, le terrorisme moyen-oriental a sévi. Il y a plusieurs dizaines d’années, nous avons vu surgir le terrorisme « palestinien », comme lors des Jeux olympiques de 1972 à Munich. Puis il y eut les moudjahidines en Afghanistan durant les années 1980… Puis les talibans sont apparus dans les années 1990… Entre temps, nous avons vu la montée d’Al-Qaida à travers tout le Moyen-Orient… Aujourd’hui nous avons Daech.

Actuellement, avec la chute de nombreux gouvernements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les groupes terroristes comme Daech gagnent en légitimité. Si l’on combine cela avec l’apparition d’internet et d’une connectivité mondiale, leur portée est beaucoup plus efficace que par le passé. Le « drapeau noir » est en train de se déployer.

Certes, l’Occident injectera des milliards et des milliards de dollars dans cette « guerre » — chez eux et à l’étranger. Mais de la façon dont nous combattons aujourd’hui, nous ne la gagnerons pas. Nous ne pouvons pas sortir de ce conflit à coups de dollars. Et nous ne pouvons pas lutter efficacement contre une idéologie avec les oeillères du politiquement correct.

Il faudra de l’argent et… une réflexion honnête !

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile