La Chronique Agora

Target2 : la torpille refait surface

Target2 target 2

Je suis tombé hier matin sur un sujet qui mérite un nouveau coup de projecteur : Target2.

Qu’est-ce que Target2 ? C’est ce système qui permet la libre circulation de la monnaie en Europe ; c’est une véritable pierre angulaire de la stabilité européenne… et une poudrière sur laquelle nous sommes assis. C’est le système de paiement centralisé des institutions bancaires en Zone euro. Cette plateforme va traiter les plus gros ordres de paiements interbancaires (91% de la valeur totale des paiements en Europe).

Que nous dit Target2 ?

Pour faire simple, Target2 nous donne la balance des paiements entre pays membre de la Zone euro et permet de savoir qui doit de l’argent à qui, et qui est créancier. Voici les derniers chiffres officiels.


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On constate assez facilement que les créances (en rouge) sont supportées majoritairement par l’Allemagne (jaune) et plus modestement par le Luxembourg.

Target2 a été scruté lors de la crise car il reflétait les tensions interbancaires entre pays en illustrant parfaitement la course à la qualité (fly to quality) vers l’Allemagne au détriment des créances à risques comme la Grèce, l’Espagne ou encore l’Italie.

Sur le graphique ci-dessous, nous avons une autre vision du déséquilibre de ces chiffres…

La BCE botte en touche

Selon la BCE et Mario Draghi, le déséquilibre de Target2 est… normal et même justifié techniquement. Si, si. Je vais faire simple. La théorie de la BCE, c’est que les vendeurs de la dette sont des opérateurs étrangers localisés en Allemagne pour des raisons techniques car plus avantageux. Du coup, chaque banque centrale nationale qui, dans le cadre des rachats de dette, achète des titres à ces opérateurs étrangers, vient gonfler le solde de l’Allemagne aux dépens des autres banques centrales.

Exemple : La banque d’Espagne achète des créances espagnoles à un opérateur étranger en Allemagne, alors la dette de l’Espagne envers l’Allemagne est plus grande.

Tout serait donc parfaitement normal et maîtrisé.

Mais quand on commence à considérer des déséquilibres comme la « norme »… on n’est sans doute pas loin de la fin.

Target2 ou l’illustration du manque de confiance

Sérieusement ? Qui pourrait croire qu’alors que la montée du populisme n’a jamais été aussi forte, que le Royaume-Uni déclenchera le Brexit dans quelques jours, que l’Italie est dans un marasme politique total… le déséquilibre de Target2 est tout simplement… « technique et normal » ?


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Si l’on regarde de plus près : les investisseurs étrangers se débarrassent de la dette car ils se méfient. Surtout, même les résidents, qu’ils soient Italiens, Espagnols, Grecs ou même Français, quittent le navire à la moindre secousse !
[NDLR :
800 Mds€ sont dus à l’Allemagne. Les Allemands réalisent que la situation est intenable si elle s’aggrave. Visiblement l’Allemagne a déjà pris des mesures pour se préparer à la fin de l’euro tel que nous le connaissons. Et vous ? Savez-vous comment préparer votre patrimoine et votre épargne ? Tout est ici…]

Plusieurs économistes de renom dont Eric Dor, directeur des études économiques de l’IESEG de Lille, confirment que les tensions sur Target2 ne peuvent pas être uniquement justifiées par les rachats d’obligations de la BCE.

Le risque est-il réel ?

Le risque ne serait réel qu’en cas de sortie d’un pays de la monnaie unique avec l’obligation de rembourser ses créances ou/et d’entraîner une défiance totale du système.

En clair, il n’y a aucun risque si :

Inquiétez-vous quand même un peu car on vous a dit que :

L’heure n’est plus à la recherche du rendement… elle est à la protection de ce que vous possédez.

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