La Chronique Agora

Trop de gens qui nous inventent des problèmes

Bastiat Taleb

Il faut le dire : il y a trop de grands hommes dans le monde ; il y a trop de législateurs, organisateurs, instituteurs de sociétés, conducteurs de peuples, pères des nations, etc. Trop de gens se placent au-dessus de l’humanité pour la régenter, trop de gens font métier de s’occuper d’elle.
Frédéric Bastiat, La Loi (1848)

C’est, 170 ans plus tard, la conclusion que nous pouvons tirer de cette semaine financière.

A Davos, l’élite se penchait sur les problèmes mondiaux supposés et le dollar s’est retrouvé balloté, baissant au moment de la prise de parole de Steve Mnuchin pour remonter au moment de celle de Donald Trump.

Le shutdown du gouvernement américain ne fut finalement qu’une péripétie, ce que regrette amèrement Bill Bonner :

« Les augmentations des dépenses fédérales… et les dépenses ‘privées’ improductives ordonnées par la Fed… semblent irrépressibles. En plus des dépenses du complexe militaro-anti-terrorismo-industriel, il y a aussi les transferts vers la santé, l’éducation et l’aide sociale.

Tout à coup, l’argent disparaît, les taux d’intérêt s’envolent… et tant les ménages que les entreprises – éduquées par les autorités à dépendre de crédit abondant et bon marché – font faillite. Que peuvent alors faire les autorités ? Voyons voir… Elles peuvent admettre qu’elles ont commis une terrible erreur, ‘fermer’ effectivement certains domaines du gouvernement et laisser le système purger les mauvaises dettes, les actifs surévalués et les excès de dépenses. Ou elles peuvent faire ce que font toujours les canailles : mentir, tricher et voler. »

Nous aimerions bien nous aussi un shutdown à la française pour économiser sur les chantiers pharaoniques qui nous sont imposés en vue des Jeux olympiques – que la majorité des Français ne souhaitaient pourtant pas accueillir.

Mais ne rêvons pas. Notre gouvernement dispendieux s’est intéressé au fléchage de notre épargne que nous plaçons mal si on nous laisse faire. Et une antenne de la Cour des comptes a exposé ses idées pour alourdir la fiscalité de l’immobilier.

Bill Wirtz nous démontre par A + B que la taxe sur les sacs plastiques est une ineptie supplémentaire nuisible à l’environnement, qui ne nous aidera certainement pas à mieux respirer.

Bref, toutes ces bonnes intentions affichées se traduisent par plus d’impôts et une baisse de notre niveau de vie. Concernant ce dernier propos, je vous recommande de télécharger le dossier « La dépression cachée des Etats-Unis » que vous trouverez dans cet article.

Nous avons commencé par Bastiat et les gens bien intentionnés, terminons par Taleb et les mêmes.

Vous le savez, Taleb, Libanais vivant aux Etats-Unis et écrivant en anglais, a publié d’abord en français son dernier ouvrage, Jouer sa peau, qui sortira en anglais en mars.

Dans Jouer sa peau, Taleb nous dit que nous ne devrions certainement pas nous fier à ceux qui ne jouent pas leur peau car ces gens manquent d’éthique.

Il propose à ses lecteurs de déjouer les « asymétries cachées dans la vie quotidienne ». Il illustre ses propos par de nombreuses anecdotes de l’Antiquité à aujourd’hui.

Je vous recommande évidemment de vous procurer ce livre et de donner à Taleb le succès francophone de librairie qu’il mérite. Ne craignez rien, c’est beaucoup moins indigeste que Piketty.

Pour vous en convaincre, voici un extrait du chapitre « On n’empoisonne que les riches » qui parle malicieusement d’immobilier.

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