La Chronique Agora

Stress test à la britannique

** Vous voulez parler stress test, cher lecteur ?

Pas nécessairement, me direz-vous. Tant pis, je vais user arbitrairement de mon privilège de rédactrice, et vous imposer quelques réflexions sur le stress test britannique.

Rappelez-vous celui des Etats-Unis : une "pantalonnade", comme disait Philippe Béchade il y a quelques jours — "nous n’avons pas trouvé de meilleur [terme] pour qualifier le stress test. Le Wall Street Journal et le Financial Times révèlent en effet que les 19 grandes banques américaines participant aux ‘tests de résistance’ ont négocié comme des marchands de tapis pour faire baisser les chiffres officiels concernant le montant de capital requis en cas d’aggravation de la crise".

Bref, normal.

Parallèlement, le Royaume-Uni a mené ses propres stress tests, afin de vérifier dans quelle mesure les vénérables institutions bancaires britanniques résisteraient à une récession sévère. Et voilà que nos voisins d’outre-Manche se retrouvent dans une situation bien délicate.

Eh oui : les autorités britanniques refusent de publier le résultat de ces stress tests. "Le Trésor [britannique] a rétorqué […] que la divulgation de ces informations pourrait conduire à ‘une incertitude au sein des marchés financiers, soit en relation avec des institutions spécifiques, soit plus généralement" pouvait-on lire il y a quelques jours dans L’AGEFI. "Une telle instabilité pourrait exiger des actions supplémentaires de la part des autorités’. […] Le débat a également été porté dans la sphère politique. Vince Cable, leader du parti démocrate libéral outre-Manche, a envoyé un courrier à Lord Turner en lui demandant de publier ces données ‘afin d’éviter de saper la confiance dans le secteur’."

"Jusqu’à présent, seule Barclays a déclaré à la fin du mois de mars avoir subi avec succès ces tests et ne pas avoir besoin de lever un surcroît de capital. En revanche RBS, Lloyds Banking Group, Northern Rock ou même HSBC n’ont pas souhaité jusqu’à présent commenter les résultats de leurs tests".

Sauf qu’en ne publiant PAS de telles données… les autorités britanniques démontrent qu’elles ont peut-être des choses à cacher. "[…] le secret entourant ces données fait naître désormais des doutes sur la santé financière des principaux établissements bancaires britanniques", conclut L’AGEFI.

Alors que faire ? Publier des données consternantes, ce qui affolera les marchés — ou maintenir le secret et laisser envisager des données consternantes… ce qui affolera les marchés ?

Ah… attendez… il y a une autre solution : profiter du climat actuel pour publier ces données consternantes — elles passeront parfaitement inaperçues ! Les fondamentaux économiques continuent de se détériorer, mais personne ne semble en avoir cure.

Eric Fry décrivait joliment ce phénomène dans la Chronique d’hier : "comme les petites filles habillent leurs poupées Barbie, les médias enlèvent le costume démodé de ‘Barbie Récession’ pour enfiler la robe de soirée provocante de ‘Barbie Rémission’. Ensuite, c’est au tour des investisseurs de réagir et d’analyser à leur manière l’image d’une réalité économique difficile reflétée par ‘Barbie Rémission’".

"’Si l’économie n’était pas vraiment en pleine rémission’, se disent-ils les investisseurs, ‘Barbie Rémission ne serait pas aussi belle. Les actions doivent être un bon achat. Dieu merci, Barbie Récession n’est plus là’."

Heureusement, pour vous, cher lecteur, alors que la réflexion économique ambiante en arrive à de telles extrémités, il reste une dernière option : celle de profiter des fluctuations boursières — quelles qu’elles soient — que tout ça ne manquera pas d’engranger. Il suffit pour cela de venir consulter les experts qui seront réunis le 19 juin prochain pour notre Journée de l’Analyse Technique.

Le programme en a été expressément conçu pour vous donner des stratégies appliquées par des professionnels du trading en ce moment même, et qui ont fait leurs preuves aussi bien durant la débâcle de l’automne 2008… que durant le rebond irrationnel auquel nous assistons actuellement.

Il reste des places, alors ne manquez surtout pas ce rendez-vous exceptionnel : vous en repartirez avec tout ce qu’il faut pour un portefeuille boursier bien plus solide !

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
La Chronique Agora

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