La Chronique Agora

Stop loss boursiers : efficaces ou pas ?

banques centrales

▪ Aujourd’hui, nous allons parler des stops boursiers — ou seuils de sécurité. Le Dr Richard Smith, mathématicien, a eu la bonté de venir nous rendre visite au Nicaragua, où nous avons pu lui offrir un verre ou deux. Il nous a expliqué comment fonctionnent les stops… et comment les faire fonctionner mieux encore.

"Le monde est bien plus incertain que ne le pensent les gens", a commencé ce titulaire d’un PhD. "Il y a toujours bien plus d’issues potentielles qu’on peut l’imaginer. On va donc se tromper sur l’avenir plus souvent qu’on aura raison".

Nous l’avons nous-même démontré à plusieurs reprises. Inutile de nous fournir plus de preuves. Mais Richard n’en démordait pas :

"Il suffit de regarder le prix du pétrole. Il doit y avoir 1 000 analystes et économistes qui suivent le prix du pétrole. Est-ce que vous en connaissez un seul qui avait prévu le cours à 40 $ ?"

Richard a commencé ses recherches alors qu’il travaillait à son PhD. Il pensait être doué pour ça, étant donné sa bosse des maths.

"Cela a été un désastre", rapporte-t-il. "J’ai commencé au sommet de la bulle des dot.com. J’ai tout perdu".

Ce n’est que plus tard qu’il a découvert les trailing stops (stops suiveurs).

"Porter Stansberry utilise des trailing stops de 25%. J’ai commencé à suivre les recommandations de Porter sans utiliser les stops. J’ai remarqué qu’il obtenait un rendement de 79% sur ces recommandations. En ce qui me concerne, je perdais en fait de l’argent, parce que je n’utilisais pas de trailing stops".

Cela provoqua un intense effort de réflexion et de méditation. Richard fit test sur test, y compris rétroactifs. Il prouva que les trailing stops fonctionnent vraiment.

Il ne faut pas laisser le bruit vous faire sortir d’une belle position. Pas plus qu’il ne doit vous faire manquer un véritable signal de vente

"Il y a toujours du bruit sur les marchés", dit-il. Il ne faut pas laisser le bruit vous faire sortir d’une belle position. Pas plus qu’il ne doit vous faire manquer un véritable signal de vente.

Mais revenons sur nos pas.

▪ Qu’est-ce qu’un trailing stop ?
Simplement un protocole qui vous indique de vendre votre action lorsqu’elle baisse d’un montant prédéterminé. Un stop loss de 25%, par exemple, est commun. Il signifie que vous êtes prêt à subir une perte de 25% avant de sortir.

C’est ainsi qu’on se protège de pertes plus importantes.

Mais attendez. Est-ce qu’on garantit aussi une perte de 25% ? Si vous avez un système de stop loss automatique ou semi-automatique, est-ce que vous ne vous engagez pas à vendre vos positions lorsqu’elles baissent ? Toutes les valeurs grimpent et baissent. Tôt ou tard, votre stop loss sera atteint. Pourquoi vendre vos actions lorsqu’elles sont au plancher ? Ne vaudrait-il pas mieux les vendre lorsqu’elles sont au sommet ?

Ah, cher lecteur, ce sont-là de bonnes questions. Nous les avons posées de nombreuses fois. A chaque fois, notre réponse a été la même :

Les stop loss sont une mauvaise idée.

Un investissement est bon si le flux de revenu qu’il apporte vaut plus que le prix que vous l’avez payé

▪ Une nuance de taille
A notre avis (révisé récemment), si vous utilisez un trailing stop, vous n’investissez pas correctement. Un investissement est bon si le flux de revenu qu’il apporte vaut plus que le prix que vous l’avez payé. De sorte qu’un système de vente automatique ou semi-automatique est complétement inutile. Quelle différence si le prix de la valeur baisse ? Aucune.

En d’autres termes, imaginez que vous trouvez une bonne action à un bon prix. Vous achetez. Maintenant, imaginez que le prix de la valeur baisse. Que faire ?

Vérifier vos calculs. Et acheter plus !

Si vous êtes un investisseur par la valeur, de long terme et sérieux, les trailing stops n’ont aucun sens. Pire, ils vous forcent à abandonner de belles positions alors même qu’elles viennent juste de devenir meilleures. Richard l’a prouvé également. Il a fait des tests sur le portefeuille de Warren Buffett. Devinez quoi ? Il n’était pas aussi profitable avec des trailing stops.

"Buffett n’est pas sous pression", a expliqué Richard. "Il connaît les entreprises qu’il achète. Il connaît leur cash flow et leurs chiffres — souvent mieux que leurs dirigeants eux-mêmes. Il connaît les personnes qui gèrent les entreprises. Il ne paniquera pas lors de marchés difficiles, abandonnant à tort de bonnes positions. En fait, il considèrera les retournements comme des occasions d’acheter plus, à meilleur prix".

"Mais la majeure partie des investisseurs — 99% d’entre eux — n’est pas comme Buffett. Ils n’ont pas le temps, l’argent ou les connaissances qu’il a. Ils ont besoin d’outils pour les aider à éviter les grosses pertes et engranger de gros gains".

Donc… si vous êtes comme Warren Buffett, oubliez les trailing stops. En revanche, si vous êtes comme les autres 99,9% des investisseurs, ils peuvent être utiles. Nous vous en dirons plus dès demain !

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