La Chronique Agora

Stockez les barils !

▪ Cette semaine, votre correspondante est un peu prise par le temps. Entre un long voyage au Japon qui se profile et la préparation d’un autre événement dont je vous reparlerai dans quelques lignes… je vais devoir faire appel à des renforts. Et plus précisément à Jean-Claude Périvier, rédacteur en chef de Défis & Profits, dont un article a attiré mon attention il y a quelques jours.

Eloignons-nous un peu de la "guerre monétaire" et de l’assouplissement quantitatif… et intéressons-nous plutôt à un actif tangible qui pourrait bientôt refaire parler de lui :

"Stockez les barils !", recommande Jean-Claude. "Ou plutôt, préparez-vous à jouer le pétrole et l’industrie pétrolière. Déjà, la semaine dernière, je vous parlais du pétrole et de mes anticipations en ce qui concerne le prix du baril. Au moment même où je vous écrivais, celui-ci franchissait allègrement la barre des 80 $. Et qu’apprend-on ? Le Chinois Sinopec vient d’acheter 40% des activités brésiliennes de l’Espagnol Repsol, par le biais d’une augmentation de capital de 7,1 milliards de dollars de la filiale brésilienne de ce dernier. Objectif de celle-ci : avoir les moyens de forer des champs off-shore en eau profonde susceptibles de renfermer trois milliards de barils !"

"Chine- Brésil… Notez que les rapprochements ne font que commencer entre les émergents. De quoi alimenter la réflexion géopolitique ! En tout cas, tout en s’assurant des livraisons importantes comme je vous l’ai rapporté la semaine dernière avec la mise en service de l’oléoduc sibérien, la Chine s’assure ainsi progressivement le contrôle des sources d’énergie, partout dans le monde".
 
"Et le Brésil est en train de devenir un acteur prépondérant dans ce domaine, avec l’hydroélectricité (dans laquelle je vous ai proposé d’investir avec Copel), l’éthanol, maintenant le pétrole et bientôt le nucléaire".
 
"Le commerce va bon train entre la Chine et le Brésil, la première achetant de la viande, du fer, des céréales, et fournissant éventuellement des financements… intéressés. Je suis prêt à parier que le commerce maritime entre les deux pays va s’envoler. J’aurai l’occasion de revenir sur ce sujet".

"Encore un mot sur le pétrole : c’est une matière première, bien évidemment, et une matière première pour laquelle la demande est forte et universelle. Mais c’est aussi un actif financier qui a une vie à part entière, et ceci est moins perçu du grand public".
 
"En tant que matière première, il réagit à la loi de l’offre et de la demande. Il est donc soumis aux pressions du marché, de manière traditionnelle. L’aspect placement financier est principalement constitué par du ‘pétrole-papier’ — un peu comme il y a de la pierre-papier, ou de l’or-papier. Il s’agit en fait des contrats de futures, qui sont libellés en dollars. Ce sont des contrats à terme. Ce qui fait que le prix du baril bouge beaucoup, ne serait-ce que parce que le dollar est à la baisse. Si dans les mois à venir les investisseurs pensent que le dollar va baisser, les futures s’apprécient indépendamment de tout autre contexte. Par ce moyen, les investisseurs avertis peuvent stocker de la valeur, mais aussi parier sur l’évolution de cette valeur. C’est un investissement comme un autre, seulement voilà, il s’agit du pétrole, la matière première la plus sensible dans le monde. Et cela crée des déséquilibres, des divergences entre ‘les deux pétroles’, que le G20 espère mettre sous contrôle. Peut-être arrivera-t-il à encadrer ces contrats à terme en ajoutant une réglementation de plus à un arsenal qui devient de plus en plus lourd et de plus en plus complexe à interpréter. Mais ce qui, fondamentalement, fait monter le baril, c’est le besoin inextinguible d’énergie des populations. Difficile à encadrer, sauf à se tirer une balle dans le pied"…

 Etant donné le chemin à la baisse que prend le dollar… je ne saurais trop vous recommander de suivre les conseils de Jean-Claude : positionnez-vous sur le pétrole, il devrait grimper automatiquement à mesure que le billet vert baisse !

▪ Pour terminer, un petit mot sur l’événement dont je vous parlais plus haut : le Salon Actionaria, qui se déroulera à Paris le 19 et le 20 novembre prochains. Cette année, les Publications Agora débarqueront en force, avec la présence de nombreux rédacteurs : Philippe Béchade, Jean-Claude Périvier, Mathieu Lebrun… et bien d’autres encore

Des conférences gratuites seront également organisées, l’équipe éditoriale se tiendra à votre disposition pour répondre à vos questions, bref… c’est un rendez-vous à ne pas manquer. Je vous tiendrai au courant à mesure que le déroulement des événements se précise, mais d’ici là, réservez vos journées du 19 et du 20 novembre !

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