La Chronique Agora

La « société sans cash » n’a pas la cote

cash

Les résultats de l’enquête de la Commission européenne montrent une forte résistance à la disparition du cash.

Il est dangereux de demander leur avis aux gens car, bien souvent, il se révèle qu’ils pensent mal. « Penser mal » signifie ne pas aller dans le sens de l’évolution souhaitée par les autorités.

En janvier 2017, la Commission européenne annonçait qu’elle envisageait d’imposer une limite supérieure aux paiements en espèces et ceci dès 2018. Cette limite existe déjà dans la plupart des pays et la tendance est à la baisse.

Allemagne : 5 000 €
Italie : 3 000 €
Espagne et France : 1 000 €
Grèce : 500 €

Visiblement, ces limites ne suffisent pas ; la Commission européenne voudrait les repousser plus bas plus vite.

Dans un souci de légitimité, la Commission a lancé une consultation publique dont les résultats viennent d’être publiés ici.

Cher lecteur, vous savez que régulièrement dans La Chronique nous vous alertons sur la dérive dangereuse que constituerait la mise hors la loi du cash.

Français et Allemands furent les plus nombreux à répondre avec respectivement 10 838 et 11 259 réponses. Au total, environ 30 000 personnes ont répondu. Les résultats sont très clairs :

– 95% des gens sont opposés à un plafond au niveau européen.
– Moins de 1% des gens pensent qu’il y aurait un intérêt quelconque à une telle mesure.

Évidemment, vous me direz que ceux qui se sont donné la peine de répondre sont sensibilisés à la question et ne représentent pas une majorité. Tout de même, la Parasitocratie bruxelloise devra compter avec une opposition. Le magazine allemand Bild avait d’ailleurs publié une virulente lettre ouverte « bas les pattes sur le cash » :

« Le cash nous permet de conserver anonymes nos transactions quotidiennes. C’est une liberté qui doit être défendue dans une démocratie constitutionnelle« .

Même le FMI y est allé de son conseil de modération dans un papier publié en mars :

« La disparition du cash imposée par les autorités ou par les usages rend les individus et les États plus vulnérables aux incidents, que ce soit des coupures de courant ou des cyber attaques. Dans tous les cas, la tentation d’imposer la société sans cash par décret doit être évitée étant donné l’attachement populaire aux espèces.

Un programme de sensibilisation ciblé est nécessaire pour éviter les suspicions relatives à la société sans cash ; en particulier, que les autorités ne cherchent par ce moyen à contrôler tous les aspects de la vie des gens, y compris l’usage de leur argent ou à pousser l’épargne vers les banques« .

Le message serait-il passé ? Des multinationales du secteur privé prennent le relais pour rendre le cash obsolète. Ainsi, Visa offre 10 000 $ aux restaurants qui basculeraient en cashless. La société propose de mettre à niveau tous les terminaux de paiement.

« Nous nous concentrons sur le fait d’éliminer le cash du commerce » a indiqué le directeur général de Visa, Al Kelly. Notez les termes guerriers de notre bienveillante bureaucratie privée ou gouvernementale : « guerre contre le cash« , « éliminer ».

Mais il existe un danger auquel pourraient se retrouver confrontés nos grands planificateurs…

Si, de gré ou de force, la société sans cash s’instaure et se généralise, alors les cyber-devises et cryptomonnaies, non contrôlées par les gouvernements, ont un brillant avenir devant elles. Bitcoin en tête…

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