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Société sans cash : pourquoi pas des espèces plutôt que des comptes à rendement négatif ?

société sans cash

Pourquoi les banques ne gardent-elles pas leur liquidité en espèces, au lieu de la placer sur les comptes de la BCE avec un rendement négatif ?

La raison la plus importante est la question des coûts. La liquidité dans les coffres de la banque doit être assurée contre le vol et, par ailleurs, il n’y a que rarement assez d’espace disponible pour stocker de grandes quantités de billets. Assurer ces dépôts pourrait coûter, au final, plus cher que de les déposer auprès de la BCE et le stockage en interne, dans le coffre de la banque, excéderait ses capacités.

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Pour préciser, cette illustration (http://demonocracy.info/infographics/usa/us_debt/us_debt.html) représente l’espace requis pour stocker 1 000 milliards de dollars en billets de 100 $. En 2025, la dette publique des Etats-Unis sera de 25 000 milliards de dollars (source : CBO).

Pour les ménages de la Zone euro, l’espace de stockage n’est pas un problème ; certains pourraient vouloir, en cas de frais accrus par des taux d’intérêt négatifs (une forme d’impôt supplémentaire), retirer leurs fonds du compte bancaire pour les placer, eux-mêmes, dans un coffre privé. Comment la banque centrale pourrait-elle empêcher cela ?

La plus grosse coupure émise par la BCE est le billet de 500 euros. L’espace requis pour stocker l’équivalent en euros des 1 000 milliards de dollars serait seulement 20% de celle que l’on voit sur l’image ci-dessus, mais les banques ne disposent pas non plus d’un tel espace de stockage.

La justification pour la suppression du billet de 500 euros est déjà toute trouvée : mieux contrôler les activités terroristes

Qui plus est, la proposition d’abolir les billets de 500 euros a déjà été faite et, dans ce cas, le stockage nécessiterait le même volume. La justification pour la suppression du billet de 500 euros est déjà toute trouvée : mieux contrôler les activités terroristes.

Mais dans un deuxième temps cela permettrait de réduire les paiements en espèces, comme plusieurs pays essayent déjà de le faire en fixant un plafond à de tels paiements.

Les vraies raisons apparaissent

Derrière tout cela commencent à apparaître les véritables raisons : les consommateurs et épargnants sont poussés vers le tout-numérique, là où ils ne pourront éviter ni des frais plus élevés ni l’intérêt négatif sur leurs liquidités. Il s’agit de la vieille recette de John Maynard Keynes : les gens doivent consommer et non pas économiser.

Cependant, depuis 2008, l’emploi du « déficit budgétaire » pour relancer l’économie n’a eu aucun impact positif sur la croissance, compte tenu d’une dette publique déjà beaucoup trop élevée dans la plupart des pays.

La BCE est de plus en plus critiquée pour sa politique monétaire très expansionniste. C’est en premier lieu la BRI qui met en avant les dangers d’une politique monétaire beaucoup trop souple et poursuivie beaucoup trop longtemps par les banques centrales.

La Bundesbank est également en désaccord avec l’exagération de cette politique beaucoup trop souple. Ainsi, Andreas Dombret, à la tête de la direction de la BuBa, met en garde contre les risques que peuvent encourir les banques suite aux taux d’intérêt maintenus bas trop longtemps, en particulier, pour les petites banques régionales qui sont durement touchées.

Ces risques sont déjà évidents : une forte volatilité et des charges à venir plus fortes en raison des taux d’intérêt négatifs. Les banques allemandes s’attendent à une année difficile. Selon le rapport de la Deutsche Bank, les résultats généralement forts le premier trimestre seront peut-être décevants cette année pour toute la branche.

Le président de l’assurance Munich-Re, Nikolaus von Bomhard, commence à stocker de l’or dans ses coffres

Le président de l’assurance Munich-Re, Nikolaus von Bomhard, commence à stocker de l’or dans ses coffres. Il met en garde le gouvernement sur les conséquences de la politique de la BCE, qu’il juge être en train de déraper. Le gouvernement est prié de critiquer cette politique qui déplace massivement les actifs, des pauvres vers les riches. Les caisses d’épargne, elles aussi, condamnent vigoureusement la politique monétaire de la BCE.

Le président de l’Association allemande des caisses d’épargne, Fahrenschon, pense que cette politique est erronée, dangereuse et inutile car aucun effet positif n’est encore visible. Les gros investisseurs subiront des taux d’intérêt toujours plus négatifs. Les caisses d’épargne prévoient une hausse de frais de gestion pour les comptes courants.

Selon la presse, on observe une ruée des ménages privés sur les coffres. Jamais les coffres privés n’ont été autant demandé et les épargnants y déposent de plus en plus d’argent et/ou des biens.

La politique monétaire de la Fed se réoriente dans la même direction que celles de la BCE et de la Banque du Japon. Elle doit augmenter l’appétence au risque des investisseurs et des consommateurs et les encourager à employer leurs liquidités autrement.

L’été dernier, Janet Yellen avait promis de revenir à une « normalisation de la structure des taux d’intérêt ». La première augmentation de taux d’intérêt prévue pour septembre 2015 a dû être reportée en raison des turbulences monétaires. Puis a suivi une première petite augmentation en décembre.

Le 16 mars 2016, la normalisation a été repoussée une nouvelle fois parce que l’économie américaine n’a pas été jugé assez robuste, et au prétexte qu’une hausse pourrait déclencher de nouvelles turbulences monétaires. Les taux d’intérêt restent très proches de 0%, mais les marchés actions et obligataires se montrent cette fois désorientés et le dollar reste très faible.

Conclusion

On peut seulement recommander aux investisseurs de s’accrocher à leur aversion pour le risque, même si cela est combattu par les banques centrales et, surtout, à ne pas se laisser tenter par la spéculation. Dans ces conditions, les seules alternatives sont les espèces et l’or physique.

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