La Chronique Agora

Les small caps qui devraient rebondir

▪ La sinistrose a été de mise la semaine dernière avec des reculs d’environ 4,5% pour les indices parisiens. Le refus catégorique de l’Allemagne d’autoriser la BCE à émettre de la monnaie pour acheter massivement de la dette des Etats est évidemment au centre des préoccupations des investisseurs. Mais l’Allemagne joue un jeu dangereux : la structure de son économie pourrait bien se retourner contre elle…

Je m’explique. L’Allemagne est un pays qui dépend essentiellement de la demande extérieure (modèle économique basé sur les exportations, vous le savez). Or, l’aggravation de la crise de la dette en Europe (les pays d’Europe restent les principaux clients de l’Allemagne !) et des pays émergents (gros clients également) remet évidemment en cause ce modèle puisque ce sont eux qui tirent les exportations de l’Allemagne.

A force de jouer avec le feu, le pays pourrait bien se brûler ! D’autant que sa consommation intérieure ne pourrait absolument pas prendre le relais. Angela Merkel va sans doute être obligée de céder à la pression et d’accepter une intervention de la BCE — sans quoi ce sera son pays qui sera alors confronté à un sérieux ralentissement conjoncturel.

C’est le pari que je fais. A partir du moment où nous aurons le feu vert allemand, les marchés vont largement remonter. Du coup, j’ai décidé de vous proposer cette semaine une liste de valeurs bradées, décimées, laminées par les marchés mais qui ont pourtant de bons fondamentaux et qui devraient largement rebondir.

Car oui : la récente purge des marchés (n’oublions pas que nous étions à la veille de la Toussaint au-dessus de 3 400 points) provoque de belles opportunités sur les actions.

Notez que j’ai considéré deux ratios boursiers : le PER et la VE/CA — c’est-à-dire la valeur d’entreprise rapportée au chiffre d’affaires. La valeur d’entreprise est bien sûr la capitalisation boursière à laquelle on rajoute les dettes — ou on retranche la trésorerie.

Akka Technologies: R&D externalisée
Capitalisation: 167,4 millions d’euros
PER 2012 : 5,1
VE/CA : 0,3
Dans le monde des prestations de conseil et d’ingénierie en hautes technologies, voilà donc Akka Technologies, une société présente dans de nombreux secteurs (aéronautique, automobile, ferroviaire, défense ou encore énergie). Le titre a perdu 34% sur les six derniers mois de l’année en dépit de fondamentaux très sains. Son chiffre d’affaires a, par exemple, atteint le niveau record de 103,9 millions d’euros au troisième trimestre, en hausse de 10,8%. Sur l’année, la hausse devrait être de 18%. La rentabilité opérationnelle doit s’inscrire en hausse et avoisiner les 8,5%.

Son positionnement porteur pourrait permettre au groupe d’atteindre 474 millions d’euros cette année (+18%) avec encore une amélioration de sa rentabilité.

Aubay : SSII
Capitalisation : 64,7 millions d’euros
PER 2012 : 7
VE/CA : 0,35
Qui a dit que le secteur bancaire avait du plomb dans l’aile ? Certainement pas Aubay dont le positionnement à hauteur de 40% dans la banque ne l’empêche pas d’afficher une croissance de son activité de 13,7% à 135,5 millions d’euros sur les neuf premiers mois.

Pour tout vous dire, je connais bien l’état-major du groupe, notamment son directeur financier, et il me semble que la société est assez bien gérée. Maintenir 7,5% de rentabilité opérationnelle n’est pas une mince affaire, surtout dans le secteur des SSII, mais Aubay veut s’y tenir !

Delta Plus Group : équipements de sécurité
Capitalisation: 38,8 millions d’euros
PER 2012 : 4,3
VE/CA : 0,38
Vous vous rappelez du virus de la grippe aviaire et des masques commandés en rafale contre cette pandémie ? Eh bien le fabricant de ces masques s’appelle Delta Plus Group. Une société qui se porte très bien avec, par exemple, un bond de 81,6% de son bénéfice net au premier semestre dû à d’énormes efforts sur ses coûts de structure.

Dernièrement, le groupe a réitéré sa prévision d’un chiffre d’affaires annuel de 150 millions d’euros, soit une progression d’au moins 12%.

La société est présente également en Chine où la croissance de son activité dépasse les 60%. Voilà donc un excellent moyen de jouer les pays émergents avec une société qui décote de plus de 25% par rapport à ses capitaux propres.

La baisse du titre de 24,8% en six mois est une excellente opportunité d’achat.

Première parution dans Small Caps Confidentiel du 29/11/2011.

 

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