▪ Oh non alors ! On pensait que la crise grecque était derrière nous, le roll-over à la française avait semblé rassurer les marchés, on s’apprêtait à passer autre chose… et voilà qu’on vient nous dégrader la dette souveraine portugaise. Alors qu’on était si tranquilles !
Côté européen, ça grogne contre les agences de notation, accusées de dramatiser la situation et d’enfoncer un pays qui n’en a pas besoin.
Ces pauvres agences, tout de même… A l’heure des subprime, on les accuse de fermer les yeux et de garder un silence complaisant sur une situation pourrie. Et quand elles s’expriment, dénoncent et sévissent à propose de la situation pourrie des dettes souveraines… rebelote, elles s’en prennent « plein la figure », si vous me passez une telle expression.
Que se passe-t-il vraiment ? S’agit-il d’une manoeuvre destinée à occulter les problème des Etats-Unis en s’en prenant à ceux de l’Europe — comme un magicien agitant un mouchoir de soie rouge pour dissimuler le truc qui lui permet de faire disparaître une colombe ?
C’est vers cette explication que se tournait Philippe Béchade jeudi : « comme il n’est pas possible de faire des émissions du Trésor US un placement attractif, ni du dollar une monnaie qui inspire confiance », disait-il, « le plan B consiste à discréditer l’euro et à lui expédier torpille sur torpille en faisant tourner la thématique des difficultés quasi insurmontables des pays périphériques ».
▪ Complot ou pas, il y a une chose simplissime et incontournable à la base de ce problème — une chose que semblent oublier les autorités politiques, occupées à échafauder montage sur montage pour sauver la situation… et Bill nous en parlait lundi :
« Les Grecs doivent trop d’argent ».
Eh oui, c’est aussi simple que ça. « Idem pour un certain nombre de pays européens… et pour les Etats-Unis d’Amérique », continuait Bill. « […] Si on additionne toute la dette, elle dépasse les 100% du PIB. Ce qui signifie qu’on devrait ‘normalement’ consacrer quelque chose comme 5% du PIB ou plus pour régler les intérêts afférents. Si un gouvernement peut collecter 20% ou 30% de son PIB en impôts, cela signifie qu’il doit consacrer jusqu’à un quart de ces recettes fiscales rien que pour couvrir les intérêts sur de l’argent qu’il a déjà dépensé ».
« Imaginez-vous dans une telle position. En théorie, vous pourriez vous en sortir. Vous pourriez arrêter de dépenser plus que vous ne gagnez… puis utiliser la croissance pour vous désendetter. Mais ce n’est pas ce qu’il se produit. Des foules de zombies descendent dans les rues. Les pressions politiques forcent les gouvernements à continuer de dépenser. Et si votre déficit est plus profond que votre taux de croissance, vous vous endettez plus encore ».
La spirale infernale n’est pas près de s’arrêter. Endettement, renflouage, endettement, renflouage — et ainsi de suite. La Grèce est déjà allée demander une rallonge à l’Union européenne, après l’aide que lui a accordée le FMI, venant ainsi alourdir la facture.
▪ Pour vous investisseur, tous ces événements ont une signification claire et nette : les monnaies fiduciaires sont devenues dangereuses. L’épée de Damoclès de la dette souveraine pèse sur l’euro comme sur le dollar… et la sentence pourrait tomber à tout moment.
Je vous donnerai le même conseil que d’habitude : couvrez-vous. Achetez de l’or.
Sur ce dernier point… rappelez-vous que le 16 septembre sera une journée incontournable pour les investisseurs aurifères. Notre Jour de l’Or s’annonce comme un événement de taille, vu le nombre et la diversité des interventions. D’autant que… eh bien… nous attendons une confirmation définitive, mais deux invités exceptionnels devraient se rajouter à la liste.
Je vous tiendrai au courant, bien entendu — mais vraiment, n’attendez pas pour vous inscrire : les places sont limitées, et pourraient partir très vite. Assurez-vous d’avoir la vôtre !
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora