Pour naviguer dans cette époque de déséquilibres, nous privilégions une approche fondée sur des repères solides : la comparaison des actions avec l’or, la seule monnaie qui ne soit la dette de personne.
Dans notre approche globale de l’investissement en Bourse, nous nous appuyons sur un principe fondamental lié à la valorisation des actions.
Ce principe semble aller de soi : il s’agit d’acheter lorsque les prix sont bas. Mais sa mise en pratique est loin d’être aussi simple qu’il n’y paraît.
Dans la vie courante, lorsqu’ils font leurs courses, les gens se tournent spontanément vers les prix les plus bas.
Etrangement, en matière d’investissement, ce sont au contraire les prix hauts qui les attirent. Les bulles financières se gonflent ainsi ; les prix toujours plus élevés ne dissuadent personne, au contraire, ils attirent les acheteurs. Les médias financiers relaient les hausses. Comme si sur un marché, un vendeur clamait « achetez ces belles fraises, elles sont très chères mais demain elles le seront encore plus » et arrivait à former une file d’attente.
De même, lorsque les taux sont bas, tout ce qui s’achète à crédit devient cher. Les taux bas attirent les acheteurs et font monter les prix. Pourtant, les gens se ruent sur l’immobilier lorsque les taux sont bas.
Mais comment savoir si les prix sont attractifs ou, au contraire, prohibitifs ? Certains comparent les prix d’une action aux résultats de l’entreprise, d’autres aux résultats futurs ou à son chiffre d’affaires. D’autres encore comparent la capitalisation d’un indice à la taille de l’économie, le PIB (méthode de Warren Buffett)…
Pour nos spécialistes, toutes ces méthodes présentent un même défaut : elles mettent en jeu la monnaie. Or la monnaie est aujourd‘hui créée à volonté par les banques centrales ou les gouvernements qui empilent les déficits.
C’est pourquoi nous préférons comparer les prix des actions à l’or. Car nous estimons que l’or est toujours une monnaie. Si l’or n’était plus une monnaie, pourquoi diable les banques centrales en auraient-elles toujours en réserve ?
Selon notre méthode préférée, de comparaison des actions par rapport à l’or, les actions baissent depuis 2021, mais elles sont encore chères. Vous pouvez voir ici le graphique du coût des actions du Dow Jones achetées en or.
Le graphique montre l’évolution de l’indice Dow Jones, composé de grandes entreprises américaines, souvent industrielles, anciennes et peu sensibles aux effets de mode. Entre 1980 et 2000, le prix de ces actions exprimé en or a fortement grimpé, notamment sous l’effet de la bulle Internet — preuve que même les actions dites « ordinaires » peuvent être entraînées dans des bulles spéculatives.
Par la suite, ce prix en or a chuté jusqu’en 2008. Une évolution surprenante, puisque cette période correspond à l’inflation de la bulle du crédit immobilier subprime. En réalité, même si les actions montaient en valeur en dollars ou en euros, l’or, lui, progressait encore plus vite.
Depuis 2021, il semble que nous soyons entrés dans une situation similaire : les prix des actions progressent en dollar ou en euro, mais celui de l’or progresse encore plus vite.
Cependant, cette baisse n’est pas suffisante. Nos spécialistes estiment qu’un bon seuil d’achat est plus certainement autour de 5. Ce dernier chiffre correspond à la moyenne historique de très long terme.
Pour mieux comprendre, prenons un exemple concret : la capitalisation boursière d’Apple avoisine les 3 200 milliards de dollars (celle de Microsoft est d’environ 2 800 milliards). A titre de comparaison, si l’on évalue l’or à 2 920 dollars l’once, la valeur totale des réserves d’or détenues par l’ensemble des banques centrales dans le monde atteint environ 3 000 milliards de dollars.
Aux cours actuels, l’or, la vraie monnaie, celle qui n’est la dette de personne, ne peut acheter qu’une seule des très grandes entreprises américaines cotées.
C’est à notre sens injustifié. Soit la vraie monnaie, l’or, doit progresser, soit la valeur des actions Microsoft ou Apple doit baisser. Ou un mélange des deux.
Dans les deux cas, cela veut dire que l’or a encore une marge d’appréciation. Donc, pourquoi prendre le risque d’acheter des actions maintenant (hormis des spéculations sur des opportunités spécifiques) ?
Le potentiel d’appréciation de l’or
En Europe, le conflit russo-ukrainien offre une opportunité inattendue de relancer la création monétaire.
Un plan de réarmement de 800 milliards d’euros est ainsi prévu.
Comme la plupart des pays européens sont en situation de déficit, ce programme devra être financé par une combinaison d’impôts, de taxes… et de création monétaire.
Depuis la crise financière, celle de la dette en zone euro, puis la politique du « quoi qu’il en coûte », la masse monétaire de l’eurozone est passée de moins de 10 000 milliards à 17 000 milliards d’euros. Toutes ces dépenses publiques ont reposé, en grande partie, sur la planche à billets.
Vous verrez ici l’évolution de la masse de l’eurozone depuis 10 ans. C’est ainsi que le prix de l’or exprimé en euros est passé de 1 100 € l’once à 2 795 € l’once (3 000 $ l’once).
Les exceptions dans les actions : des opportunités spécifiques
Les actions en Bourse offrent des participations à des entreprises, et parfois le talent et la créativité de personnes génèrent des retours malgré les aléas de l’économie au global.
Le groupe Interdigital en donne un exemple.
Les revenus passent de 359 millions de dollars en 2020 à 425 millions de dollars en 2021… puis 458 millions de dollars en 2022, 550 millions de dollars en 2023… et enfin 869 millions de dollars en 2024.
De même, le bénéfice – au sens de l’EBITDA ajusté présenté par les gérants – grimpe de 3,5 fois sur la période.
Vous aurez peu d’étonnement face à l’évolution de l’action, en conséquence des performances en termes de rentabilité.
La performance du groupe a lieu sur la durée… grâce à une stratégie : la recherche d’innovations dans le digital, grâce au travail d’ingénieurs et scientifiques.
Les ingénieurs à l’origine des recherches sur des innovations représentent plus de la moitié des salariés du groupe. Et parmi l’équipe d’ingénieurs, plus de 90% ont leur nom sur au moins un brevet d’invention dans le digital.
Le directeur de l’équipe de gestion a même plus de 3 700 brevets !
L’équipe cherche des solutions à des difficultés pour des technologies dans l’électronique, dont les systèmes de radios, l’architecture de logiciels de compression, les algorithmes, ou les connexions sans fil.
Après le dépôt d’un brevet, le groupe gagne ensuite des revenus via des contrats d’exploitation avec des sociétés de technologie – des groupes comme Apple, Samsung, ou encore des constructeurs de smartphones chinois comme Xiaomi.
En somme, les aléas de l’économie et le risque de dégonflement après beaucoup de création d’argent requièrent la sécurité de l’or, ou d’actifs tangibles, pour la majorité de votre portefeuille. Avec une partie de votre capital, vous pouvez prendre des risques dans des sociétés avec des profils pour générer beaucoup de retours, comme l’a fait Interdigital, même au travers de crises et imprévus.
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