La Chronique Agora

Secteur bancaire : faut-il être pessimiste ou optimiste ?

▪ Je rentre tout juste du Nicaragua, où j’ai assisté aux deuxièmes Sessions du Rancho Santana. Le groupe était dynamique — les intervenants comme le public –, il y a eu de grandes discussions sur les futures opportunités sur les marchés. Certains étaient pessimistes, certains étaient optimistes… et parfois ces allers-retours se sont poursuivis jusqu’aux petites heures de la matinée autour des tables de La Finca y El Mar, le restaurant de la plage.

Plus j’y pense, toutefois, moins j’aime ce continuum optimiste-pessimiste. Ce que je défends, finalement, est une approche rationnelle. Je dirais qu’il ne faut être ni pessimiste ni optimiste dans votre manière d’investir. Soyez rationnel. Soyez opportuniste, dans le bon sens du terme (le mot « opportuniste » a des connotations négatives. Il semblerait que la langue française n’a pas de terme neutre pour décrire une personne qui tire parti de toutes les occasions qui se présentent).

Les gens se perdent dans des abstractions macro-économiques, en matière d’investissement. C’est facile de regarder autour de soi et de se rétracter comme une tortue effrayée quand on considère, par exemple, la dette vertigineuse du gouvernement américain. Il y a toujours plein de choses inquiétantes.

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Sur le marché des changes, il y a toujours des occasions de profits…
il suffit de savoir les détecter.

Et c’est probablement bien plus simple que vous le pensez, comme vous le constaterez en continuant votre lecture…

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Je n’ignore pas toutes ces choses. Je pense qu’elles sont importantes, et c’est pour cette raison que j’écris à leur sujet. Je les prends en compte et je fais de mon mieux pour investir en conséquence. Je prends aussi une vision de long terme de l’histoire. Nous avons vu pire. Dans toutes les crises, il y a des opportunités.

De manière plus simpliste, je crois à l’idée élémentaire que les marchés suivent des cycles. Il faut acheter quand les choses sont en baisse puis conserver en vue des inévitables rebonds. Durant ma conférence au Rancho Santana, j’ai présenté ce graphique simple qui résume la manière dont je pense l’investissement :

▪ Une illustration grâce au secteur bancaire
Dans le monde réel, bien entendu, aucun marché ne fonctionne de manière aussi nette. Mais si l’on revient en arrière, on trouvera de nombreux schémas basiques similaires. C’est le cas par exemple des valeurs bancaires.

Aujourd’hui, les banques — en tant que secteur — n’ont pas été si bon marché depuis 20 ans. Je ne sais pas quand le cycle s’inversera. Je ne peux prédire quand les valeurs bancaires atteindront leur sommet lors de la prochaine vague de hausse. Mais je le dis en toute confiance : viendra un jour où les valeurs bancaires s’échangeront à nouveau deux ou trois fois leur valeur comptable.

Dans la mesure où on peut actuellement acheter des banques solides pour moins que leur valeur comptable, on a une belle opportunité dans ce secteur. Un avantage en plus : la valeur comptable continue de se développer. On peut s’inquiéter de l’économie, mais les banques, historiquement, ont fait preuve d’une grande résistance en matière de croissance de valeur comptable après une crise.

Voici un graphique sur le secteur bancaire, provenant du livre de James Montier, Value Investing [« L’investissement par la valeur », NDLR.]. Il montre les valeurs comptables qui avaient été divisées par deux après le krach de 1929 et la Grande Dépression. Pourtant, les valorisations se sont régulièrement reprises alors même que la Dépression battait son plein.

L’histoire ne se répète jamais exactement. Chaque épisode a ses propres caractéristiques uniques. Mais j’ai l’impression que le schéma général du cycle des valeurs bancaires ne sera guère différent dans le monde post-2008 qu’il l’était il y a des décennies.

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