En Argentine la situation se dégrade, la population s’énerve et les émeutes guettent. Des événements qui pourraient arriver sur notre continent plus tôt qu’on le pense…
Un élément intriguant, dans la presse argentine, a retenu notre attention.
Parlant de la colère croissante de la population, prise dans une crise économique, le Buenos Aires Times rapporte que :
« … [les tempéraments] se sont enflammés un soir récemment, lorsqu’une foule affamée a forcé le chauffeur [d’un camion de bétail] à laisser sortir une vache, qui a ensuite été tuée directement dans la rue. »
Hmm… voilà qui a peu de chances de se produire aux Etats-Unis. Les foules urbaines américaines ne savent probablement pas que la viande provient d’animaux – et n’auraient pas la moindre idée de la manière dont on découpe une telle bête.
Au lieu de cela, exaspérées par les augmentations des prix à la consommation et par l’arrogance des élites régnantes, les foules feront fermer les compagnies aériennes… les hôpitaux… et toute la chaîne d’approvisionnement.
La nourriture disparaîtra des rayons. Les pompes à essence se retrouveront à sec. Des émeutes auront lieu dans les rues…
Et qui sait ? Peut-être que Donald Trump sera réélu ! Suite à quoi, avec son imbécilité bravache habituelle, il rendra la situation pire encore.
Un festival de fraude
Attendez… nous allons un peu plus vite que la musique.
Nous avons vu la semaine dernière que Mme Janet Yellen, secrétaire au Trésor US – accompagnée de tout l’establishment – cherche à éliminer tout ce qui pourrait se mettre en travers de son chemin. Plafond de la dette… concurrence fiscale…
… Mais aussi la confidentialité des comptes bancaires. Voici le New York Times sur une récente proposition de l’administration Biden :
« … [L’]administration souhaite que les banques indiquent au fisc américain de nouveaux détails sur leurs clients, et fournissent plus de données pour les comptes où les dépôts ou les retraits annuels totaux représentent plus de 600 $. »
Jour après jour, les remparts sont bombardés. Les troupes de choc de l’élite avancent. On ne laissera rien entraver le festival de fraude.
Taxer… dépenser… emprunter… imprimer.
Mais où est-ce que cela mène ? Il y a 20 ans, en nous projetant dans l’avenir, nous avions vu un long voyage : il mènerait des Etats-Unis (et l’Occident dans une plus large mesure) à Tokyo… puis à Buenos Aires.
Nous entendions par là que nous aurions droit à une période de prix des actifs apathiques et de récession paresseuse, par intervalles, en mode japonais… suivie d’impression monétaire, de populisme de gauche et d’inflation, como en la pampa.
Evidemment, ce n’était là que des suppositions. Nous avons eu raison… et tort.
L’économie réelle a décliné – comme au Japon. A ce jour au XXIème siècle, le taux de croissance du PIB a été divisé par deux… l’investissement réel net a stagné… et si on tient compte de l’inflation, la production industrielle réelle a chuté, malgré l’arrivée de 50 millions de personnes.
Par ailleurs, le populisme de gauche, à l’argentine, est lui aussi arrivé – sous la forme du M. Trump susmentionné.
Du boom au krach
Côté marchés financiers, en revanche, c’est une toute autre histoire. C’était la fête totale, avec un effondrement du Nasdaq en 2000… puis un cycle boom/bulle/krach qui a pris fin en 2008… suivi d’un autre se terminant en 2020.
A chaque fois, le krach a provoqué une débauche d’impression monétaire à la Fed et une vague d’« achats pendant les creux » de la part des investisseurs… menant à un nouveau cycle de bulle.
Sauf que tout cela dépend d’une impression monétaire toujours plus importante. Combien de temps cela peut-il durer ?
N’est-ce qu’une question de temps avant que les actions s’effondrent et qu’on tue des vaches dans les rues de Boston ?
Nous nous mettons donc en selle… pour explorer les terres enchanteresses au sud du Río de la Plata.
Que cherchons-nous ? Un aperçu des gros titres de demain, bien entendu. Si nous avons raison, les Américains sont en route pour les pampas…
Voici un article du Buenos Aires Times que nous pourrions bien voir en Occident d’ici quelques années :
« La Banque mondiale a écarté le risque d’hyperinflation en Argentine, où les prix ont bondi de plus de 50% en glissement annuel, et estime qu’un nouvel accord avec le Fonds monétaire international (FMI) concernant la dette de plusieurs milliards de dollars du pays réduira encore cette possibilité.
‘Je ne vois pas de tel risque’, a déclaré William Maloney, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Amérique latine et les Caraïbes, lors d’une conférence de presse mercredi, lorsqu’il a été interrogé sur la menace d’une spirale incontrôlable des prix à la consommation en Argentine.
‘L’inflation est d’environ 50%, mais le gouvernement dispose encore de certains outils pour empêcher l’aggravation de la crise’. »
Quel soulagement ! Les autorités argentines ne volent que la moitié de votre épargne tous les ans… ou 100% en 24 mois.
Est-ce là ce qui attend les autres pays développés ? Il suffit de changer « Argentine » en « Etats-Unis », par exemple ?
Et c’est supportable, n’est-ce pas ?
N’est-ce pas ?