La Chronique Agora

La rivière inflation est sortie de son lit

inflation

Les prix à la consommation augmentent, mais ceux à la production le font encore plus. Ce cercle vicieux nous fera-t-il atteindre l’hyperinflation ? La réponse ne devrait pas tarder…

Deux articles parus récemment évoquent cet hiver cauchemardesque que nous avons imaginé en décembre.

Celui de Reuters, d’abord :

« La ville de New York envisage d’interdire le gaz naturel dans les bâtiments neufs. »

Et celui de Stansberry Newswire :

« L’indice des prix à la production (PPI) du mois de novembre affiche 9,6%, ce qui dépasse les anticipations d’une hausse de 9,2% ainsi que celle du mois précédent, revue à 8,8%. Cela marque un plus haut record, pour l’indice PPI que l’U.S. Bureau of Labor Statistics suit depuis 2009. »

Notre ami David Stockman a découvert que l’indice PPI des produits finis affichait un niveau de 13,6%, en fait.

« Le chiffre de 13,6% publié aujourd’hui nous situe fermement en territoire d’une hausse à deux chiffres d’une année sur l’autre, et dépasse tous ceux qui ont été publiés chaque mois depuis les 12,9% d’octobre 1980. »

Qu’est-ce qui a pu mal tourner ?

On freine et on accélère… en même temps

Voyons… On restreint l’offre… On augmente les prix… Que se passe-t-il lorsque vous appuyez sur le frein et l’accélérateur en même temps ?

On ne va pas tarder à le découvrir !

En attendant, les investisseurs avisés, comme nos chers lecteurs, ont découvert que la Réserve fédérale était prise au piège de « l’Inflation ou la mort ».

Ils savent qu’elle ne peut pas vraiment juguler l’inflation, pas sans provoquer cet « atterrissage très violent » qu’elle essaie si désespérément d’éviter.

Les taux de la Fed, historiquement bas depuis ces douze dernières années, ont incité tout le monde à emprunter. A présent, tout le monde – les ménages, les entreprises et surtout le gouvernement américain – croule sous une dette qui atteint des sommets.

Comment la Fed pourrait-elle relever les taux, aujourd’hui ? Tout le monde dépend de ses taux bas… maintenant et jusqu’à la fin des temps.

Mais en quoi est-ce un problème, un peu d’inflation ? La dette fédérale baisse. Les actifs des riches… de l’élite… s’apprécient. Seul l’électeur ordinaire va souffrir, et qui s’en soucie ?

Où est le problème ?

Le problème, avec l’inflation, c’est qu’on ne la tient pas en laisse. Elle s’échappe, ravage les sacs poubelles et mord le voisin.

Ce n’est pas la première fois

Nous avons cité plusieurs fois l’exemple de Paul Volcker, qui a eu maille à partir avec une redoutable inflation, à la fin des années 1970. Les prix à la consommation avaient augmenté selon un taux annuel de 13%, en 1979. (Vous noterez que le chiffre de l’indice PPI du 14 décembre concernant les produits finis était de 13,6% d’une année sur l’autre.)

Pour juguler l’inflation, il ne pouvait cependant pas la pourchasser dans toute la ville. Il devait la devancer.

Il a fait grimper le taux directeur de la Fed à 20%, soit bien au-dessus du taux d’inflation des prix à la consommation (CPI).

Même les riches n’ont pu y échapper. Les obligations ont presque été laminées. Les actions ont chuté à leur plus bas niveau depuis la Grande Dépression. Une chute équivalente, aujourd’hui, ferait descendre l’indice Dow Jones Industrial Average en dessous des 2 000 points, soit une perte de 94%.

Alors, que va-t-il se passer, cette fois ?

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