Les chiffres du PIB jettent de l’eau froide sur les espoirs d’une reprise robuste.
Vous connaissez déjà notre hypothèse principale. C’est « l’inflation ou la mort ».
Une fois qu’une économie s’est habituée à d’importantes doses d’argent bon marché (taux d’intérêt artificiellement bas… déficits… assouplissement quantitatif, etc)… essayer de revenir à des politiques monétaires normales est douloureux. C’est comme si un individu devenait très gros en mangeant 10 tartes à la crème par jour. Réduisez le nombre de tartes, et il aura besoin d’un nouveau pantalon.
Il en va de même pour l’économie. Le Wall Street Journal nous a appris que l’économie américaine se contractait :
« L’économie américaine s’est contractée pour le deuxième trimestre consécutif – une définition courante de la récession – car les entreprises ont réduit leurs stocks, le marché du logement s’est effondré sous la hausse des taux d’intérêt et l’inflation élevée a réduit les dépenses de consommation. »
Régime hypercalorique
Il existe une loi immuable de l’univers qui nous dit que l’excès entraîne des conséquences malheureuses. Les tartes à la crème causent des problèmes – diabète, hypertension artérielle… et bien sûr, l’obésité elle-même. De même, le régime de crédit hypercalorique de la Fed a inévitablement conduit au cabinet du médecin.
« Trop » était le diagnostic. « Réduire » : voilà la prescription.
Et c’est ainsi qu’après avoir créé le problème lui-même, nié qu’il y avait un problème… puis insisté sur le fait qu’il disparaîtrait de lui-même, la Fed a lancé une campagne visant à modérer sa consommation de tartes à la crème. Mercredi, elle a retiré une autre tranche de 0,75 % de la table.
C’est soit plus, soit moins. Gros ou mince. L’inflation ou la mort.
Mais ce qui nous questionne aujourd’hui, c’est ce qu’il y a les deux. L’époque de la bulle doit-elle mourir complètement ? Ne pourrait-elle pas mourir partiellement ?
Supposons que l’économie se contente de tergiverser… sans expansion ni contraction… indéfiniment ? Les actions ne pourraient-elles pas reprendre le cours qu’elles ont suivi au cours des 40 dernières années – en baissant de temps en temps, mais en reprenant ensuite leur élan vers le haut ? Pourquoi Apple ne peut-elle pas devenir une société valant 5 000 Mds$ ?
Depuis que la Fed a commencé son programme minceur, les actions ont perdu jusqu’à 20% de leur poids. Les obligations ont maigri. Les refinanceurs de prêts hypothécaires se sont serrés la ceinture. Récemment, les matières premières et l’énergie ont également chuté.
Peut-être cela suffit-il ?
L’illusion du pic
Les investisseurs étaient en joie cette semaine. Ils pensent que l’inflation a peut-être atteint son « pic ». Après tout, l’inflation ne vient-elle pas de la guerre de Poutine, des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et des chèques d’argent gratuit ? Et ces choses ne sont-elles pas toutes, eh bien, transitoires ? Et l’inflation qu’ils ont causée ne suit-elle pas son chemin dans le système digestif ? Comme un mauvais repas, elle va bientôt disparaître.
Alors la Fed n’aura plus besoin de hausses de taux de 0,75%. Au lieu de cela, elle pourra commencer à se détendre. Les dommages causés par des taux hypothécaires plus élevés… et des taux de prêt plus élevés, en général… seront contenus.
Nous ne faisons que réciter ce que nous croyons être la ligne principale du discours de Wall Street. Nous n’y croyons pas nous-mêmes. Parce que l’analogie du mangeur de tartes s’effondre rapidement. Un homme peut maigrir un peu, ou beaucoup. S’il le fait, il n’a pas besoin de refaire sa salle de bains, de se remarier ou de commander une nouvelle chaise pour sa salle à manger. La vie continue, comme avant.
Mais quand la Fed décide de « dégraisser » l’économie… le magasin de tarte fait faillite ! Les débiteurs ne peuvent pas rembourser leurs prêts… et leurs créanciers font faillite. Les entreprises ne peuvent pas se permettre de payer autant d’employés, donc le chômage augmente. Les actions, les obligations et les cryptomonnaies, qui semblaient être de grands gagnants il y a seulement six mois, se révèlent soudainement être des pyramides de Ponzi, condamnées dès le départ.
Intérêt quasi nul
Dans une économie saine, les gens remarquent à peine la Fed. Ses manipulations sont légères. Ses erreurs sont minimes. Elle reste à l’écart.
C’était ainsi jusque dans les années 1990, quand Alan Greenspan a commencé à soutenir Wall Street. Plus tard, après la crise hypothécaire de 2008, la Fed est intervenue à une échelle jamais vue auparavant aux États-Unis. Les taux d’intérêt ont été ramenés à un niveau proche de zéro… et sont restés à ce niveau pendant plus de 10 ans.
En un seul, mois en 2020, la Fed a ajouté plus d’argent frais que ce qui avait été « imprimé » au cours des 100 années précédentes. Et maintenant, l’ensemble de l’économie a un appétit presque insatiable pour plus de crédit de la part de la Fed.
C’est un monstre. Soit on le nourrit. Soit on le tue.
Mais pourquoi doit-il mourir ? Ne pourrait-il pas être juste un peu plus normal ? Un peu moins obèse ? Ne pourrait-il pas mourir juste un peu ? Et ensuite, revenir à la vie ?
Hmmm… nous devrons y réfléchir pendant le week-end…