La Chronique Agora

Rénovation et déflation

▪ Comment se passent les travaux de rénovation ? Merci d’avoir posé la question.

Nous sommes en train de réparer les murs extérieurs d’un corps de ferme du 18ème siècle. Nous utilisons un marteau-piqueur miniature pour enlever le ciment existant. Ensuite nous le remplaçons, remplissant les joints par un mélange de chaux et de sable, comme au temps jadis.

Dans les années 60, 70 et 80, les gens pensaient rendre services à ces anciens bâtiments en les modernisant, les recouvrant souvent de béton. C’était plus solide, plus résistant à l’eau et plus durable que le mortier à l’ancienne.

Plus tard, on a découvert que le ciment ne permettait pas aux bâtiments de respirer. L’humidité montait du sol et restait piégée. Les pierres calcaires utilisées pour construire la maison se sont décomposées. Les murs intérieurs étaient humides. Les murs extérieurs s’effritaient.

Jusqu’au week-end dernier, nous réparions les réparations, rénovant la maison avec les matériaux et techniques utilisés pour sa construction d’origine.

Mais à présent, les nuits sont froides. On ne peut pas travailler avec du ciment ou de la chaux lorsque les températures approchent le gel. Nous devrons donc attendre le printemps pour terminer le travail.

De toute façon, il est temps pour nous de revenir aux Etats-Unis pour Thanksgiving. Nous sommes en transit ces jours-ci, de sorte que nos notes seront limitées.

L’actualité continue de confondre et embrouiller les investisseurs. La Fed dit une chose. L’économie mondiale en dit une autre. La Fed parle d’une hausse de taux (qui finirait par les remettre à un niveau "normal") puisque l’économie US est saine. En attendant, le monde prend la route de la déflation.

▪ Les signes de crise se multiplient
Pour commencer, il y a le Baltic Dry Index, qui mesure le coût du fret et qui est à un plancher record. Bloomberg nous en dit plus :

"Le coût du fret de matières premières a connu une chute record, un signe supplémentaire du ralentissement de la croissance de la demande chinoise en minerai de fer et en charbon. Le Baltic Dry Index, qui mesure les prix du fret pour toutes sortes de choses allant du charbon aux minerais en passant par les céréales, a chuté à 504 points jeudi, soit le niveau le plus bas enregistré sur le Baltic Exchange, basé à Londres, et remontant à 1985".

Et comme nous le disions la semaine dernière…

Caterpillar a enregistré un nouveau mois de baisse des ventes, ce qui fait le 35ème consécutif. Mais les derniers chiffres montrent une nouveauté : les ventes chutent désormais aux Etats-Unis aussi bien qu’à l’étranger.

Les profits des entreprises ont commencé à décliner eux aussi. Les revenus par action baissent également, en dépit de rachats record (qui ont réduit le nombre de titres)

Les profits des entreprises ont commencé à décliner eux aussi. Les revenus par action baissent également, en dépit de rachats record (qui ont réduit le nombre de titres).

Dans le même temps les ventes — qui sont faibles depuis sept ans — dégringolent encore plus gravement dans certains secteurs. Les taux de défaut augmentent, la dette d’entreprise retrouvant les sommets de 2008. (Les entreprises ont utilisé 100% de leur dette, bien mal à propos selon nous, pour racheter leurs propres titres).

Autant de signes indicateurs de problèmes.

Selon Suchir Sharma, à la tête des marchés émergents et de la macro-économie mondiale chez Morgan Stanley Investment Management :

"Il ne manque plus qu’un choc pour déclencher un retournement mondial — le prochain proviendra probablement de Chine, où la lourde dette, les excès d’investissement et le déclin de la population s’associent pour saper la croissance".

En ce qui nous concerne, nous sommes d’avis que le retournement mondial est déjà là.

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