La Chronique Agora

Rendez-vous en Argentine

** Laissez-moi vous dresser le tableau. Je pense que nous approchons de la fin du monde tel que nous le connaissons… tout comme je suis convaincu de l’existence des cycles économiques. Nous venons de connaître l’expansion la plus longue — et la plus vigoureuse — de toute l’histoire. Mais nous sommes à la fin d’un boom de 25 ans, qui dure depuis plus d’une génération. Et je vais vous dire comment ça va finir : par une dépression, et pas n’importe laquelle. Ce ne sera pas la Grande Dépression ; ce sera la Plus Grande Dépression !

– Mais qu’est-ce qu’une dépression, d’ailleurs ? C’est une période au cours de laquelle les déséquilibres et les mauvaises allocations de capital sont liquidés. Au cours des 25 dernières années, ces déséquilibres et ces mauvaises allocations de capital ont produit un boom artificiel — et lorsque cette situation sera corrigée, nous aurons une dépression.

– Il y a une autre définition générale de la dépression : une période où le niveau de vie de la plupart des gens baisse. Pour le long terme, il ne fait aucun doute à mes yeux que le niveau de vie de toute la planète va immensément grimper au cours des 100 ans à venir. Immensément. Mais cela ne signifie pas pour autant que nous ne connaîtrons jamais de reculs… et je pense que nous sommes précisément confrontés à l’un de ces reculs : une baisse sévère du niveau de vie. Si bien que le paysage économique n’est pas franchement encourageant…

** Que devriez-vous faire devant cet état de choses ? Je vous suggère l’internationalisation. Vous devriez avoir la citoyenneté dans un pays, un compte en banque dans un autre, un investissement dans un troisième pays, un autre investissement dans un quatrième, et ainsi de suite. Traitez le monde comme votre domaine privé.

– En ce qui me concerne, où en suis-je ? J’ai été partout dans le monde — j’ai vécu dans 12 pays, si mes souvenirs sont bons. Et sur les 175 nations que compte la planète, j’en ai visité la plupart, souvent plusieurs fois. Que fais-je, où est-ce que je veux aller, où est-ce que je vis ?

– Eh bien, en Nouvelle-Zélande, pour commencer. J’y suis allé il y a quelques années pour jouer au polo — cela me coûtait environ 10% de ce que je devais payer à Palm Beach, et je préférais ce pays. Nous avons donc acheté beaucoup d’immobilier. Mais depuis, la devise a doublé, et dans cette devise, l’immobilier a doublé lui aussi. Je sors donc de Nouvelle-Zélande… pour aller en Argentine.

– C’est en Argentine qu’il faut être — c’est le pays le moins cher du monde. La population n’y est pas nombreuse, les paysages sont incroyablement beaux, le climat est excellent. Il y a cent ans, l’Argentine faisait concurrence aux Etats-Unis pour le rang de plus bel endroit de la planète — et de pays le plus riche. Puis les choses ont radicalement changé.

– Mais je pense que le vent est à nouveau en train de tourner. Cela est dû notamment au fait que tout, en Argentine, coûte entre 10% et 30% moins cher qu’aux Etats-Unis… sans parler de l’Europe : avec l’euro fort, c’est comme si tout y était gratuit ou presque. En quelques mots, je dirais que c’est une excellente société, un excellent pays où vivre — et les prix sont à l’avenant. Peut-être nous y verrons-nous un jour !

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