▪ A l’heure où j’écris ces lignes, la pluie fouette les carreaux et le vent fait rage — la tempête Joachim est sur nous… et il est assez tentant de comparer l’aspect du ciel et l’état de l’économie mondiale.
Mais je n’irai pas par là ; c’est Philippe Béchade qui a le secret des parallèles météorologiques, je ne vais pas m’aventurer sur ses plates-bandes. Force est de constater tout de même que l’année 2012 s’annonce agitée à tous points de vue. Et comme je le disais la semaine dernière, même parmi nos rédacteurs « baissiers », l’ampleur des difficultés fait débat.
De Frédéric Laurent à Mory Doré en passant par Jérôme Revillier ou Jean Chabru, tous nous prévoient des moments difficiles pour les mois qui viennent. La dégradation de la France est tenue pour acquise — ce que l’actualité a d’ailleurs confirmé, puisqu’on nous annonce que le gouvernement « se prépare » à une telle éventualité (et peut-être d’ailleurs que la sentence sera tombée d’ici à ce que vous lisiez ces lignes !).
La plupart de nos spécialistes se refusent toutefois à envisager une sortie de l’Allemagne de la Zone euro, ou tout autre scénario d’explosion de la monnaie unique. « Personne n’y a intérêt » semble être la raison avancée le plus souvent pour justifier le recours inévitable — tôt ou tard, sous une forme ou une autre — à la planche à billets de la part de la BCE.
En revanche, Simone Wapler et Philippe Béchade (ainsi que Charles Sannat) militent fermement pour un éclatement de la Zone euro. Un « Cygne noir » de plus, en somme… une chose qui ne devrait pas arriver, considérée comme impossible… mais qui, malgré tout, se concrétise.
Je dois avouer que je me trouve plutôt dans le camp de Simone et Philippe. Il me semble que les conditions sont devenus trop intenables pour qu’on puisse éviter un assouplissement quantitatif (ou assimilé)… mais que parallèlement, l’Allemagne ne le supportera pas et claquera la porte de l’euro.
Mais peut-être aussi que, contre toute attente, les Etats-Unis céderont les premiers ? Après tout, leur situation n’est pas franchement enviable, elle non plus.
▪ Alors que faire ? Acheter de l’or, pour commencer. Malgré ses récents déboires, le métal jaune reste « le seul actif vraiment AAA », pour reprendre la formule de Simone — et un vrai abri contre le délitement des monnaies fiduciaires.
S’intéresser aux grandes tendances, ensuite. Celles qui continuent « en sous-marin » — loin du tapage médiatique et des affolements de court terme. A commencer par la croissance démographique planétaire. Comme nous le dit Jean-Claude Périvier, rédacteur en chef de Défis & Profits, « il faut nourrir le monde ». Or du monde, il y en a de plus en plus… avec des besoins croissants, mais pas forcément de revenus considérables. Ce qui rend particulièrement intéressant, pour les investisseurs, un secteur bien particulier de l’agro-alimentaire, auquel Jean-Claude accordera beaucoup d’attention en 2012.
Je pense que le mot de la fin reviendra à Alain Baillon, notre spécialiste de l’assurance-vie et de la gestion de patrimoine, pour qui les mois qui viennent représenteront surtout une « obligation de réfléchir ».
Pour sortir l’Europe de son bourbier, pour faire repartir la croissance, pour gérer des portefeuilles boursiers, pour protéger ses actifs… Tout le monde — des dirigeants politiques à l’investisseur individuel en passant par vos humbles serviteurs des Publications Agora — aura l’obligation de réfléchir en 2012.
Etes-vous prêt, cher lecteur ?
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora