La journée d’hier a été fabuleusement longue. Le soleil s’est levé à cinq heures du matin. Puis le merveilleux été irlandais s’est déroulé heure après heure.
Nous séjournons dans un appartement, dans le bâtiment de notre siège étranger : un ancien couvent situé près du village de Portlaw, dans le comté de Waterford.
A l’intérieur, les volumes sont vastes et luxueux. A l’extérieur, il y a des pelouses, des fleurs et une prairie dont le foin a été conditionné en grandes balles rondes.
Les corbeaux allaient et venaient parmi les bottes de foin, hier, picorant les graines et les insectes qu’elles pouvaient renfermer.
Bill se promène dans le parc de St. Stephen’s Green en Irlande
Alors que le soir succédait à l’après-midi, le soleil est tombé lentement dans le ciel. Mais il a refusé de disparaître. Heure après heure, il est descendu de plus en plus bas. Mais comme le marin d’un navire qui a sombré, il est resté à la surface… luttant pour respirer aussi longtemps que possible.
Puis il a disparu… et le jour est tombé.
Mais revenons à l’univers de l’argent et ses charlatans…
Hier, Paul Ryan, président de la Chambre des Représentants, n’a exprimé ni espoir, ni conviction : uniquement des absurdités.
« Il faut boucler cela en 2017. Une réforme fiscale transformationnelle peut être réalisée, et nous allons de l’avant. En avant toute. »
Des réformes fiscales « transformationnelles », cela a l’air exaltant. Mais qu’est-ce que cela transforme ? Et en quoi ?
Essayons de revenir à la nage vers la rive… où nous pourrons enfoncer un ou deux orteils dans la vase et nous connecter au monde réel.
Un véritable problème se pose en Amérique : la plupart des gens s’appauvrissent. Personnellement, nous avons toujours apprécié les allègements d’impôts. Mais voilà, nous avons un scoop : aucun projet de réforme fiscale ne pourra enrichir ces gens.
La plupart d’entre eux ne sont pas pauvres parce que l’Etat leur prélève trop d’argent. Ils le sont parce que l’Etat a englué et dénaturé leur économie.
Entravée par les réglementations, l’argent falsifié et les accords entre compères, l’économie ne peut créer les emplois et les revenus dont les gens ont besoin.
L’honnête Loi de Say…
Les économistes classiques ont cerné tout cela. Comme l’indiquait Jean-Baptiste Say, en 1803, dans son Traité d’Economie Politique, « c’est la production qui ouvre des débouchés aux produits ».
C’est ce que l’on a appelé la Loi de Say : l’offre crée sa propre demande. Vous achetez des récoltes avec des produits. Si vous comptez dépenser de l’argent, vous devez d’abord fabriquer quelque chose que les autres veulent acheter.
Pas des soins de santé coûtant 10 fois ce qu’ils devraient, ni des guerres interminables (hé, nous envoyons de nouvelles troupes en Afghanistan ; ça devrait le faire !), ni des déclarations stupides sur nos comptes en banque à l’étranger… ni des bulles boursières.
Vous ne pouvez pas forcer les gens à acheter vos produits en instaurant des barrières commerciales… ou en faisant dégringoler les taux d’intérêt au ras du sol. Seuls fonctionnent les accords gagnant-gagnant vous permettant de gagner de l’argent.
Contre les zombies de l’Etat-providence
Aujourd’hui, nous allons prouver l’une des choses les plus importantes que nous affirmons : les gens s’appauvrissent.
Concernant le premier point, bon nombre des statistiques américaines relatives aux revenus et à la richesse sont très déformées. L’une des principales déformations vient des corrections relatives à l’inflation. Les chiffres officiels ont tendance à sous-estimer la perte de revenu due à la perte de pouvoir d’achat du dollar.
Prenons une voiture par exemple. Aujourd’hui un pick-up Ford est technologiquement supérieur au modèle de 1980. Alors l’Etat corrige le prix à la baisse. Il va peut-être vous coûter 30 000 $ mais l’Etat dit que vous ne dépensez que 15 000 $ car vous « en avez deux fois plus [qu’avant] pour votre argent ».
Et hop ! Pas d’inflation.
L’autre principale déformation vient de l’établissement d’une moyenne. Depuis 1980, la moitié de la population n’a pas vu ses revenus progresser. Rien.
Mais les 1% les plus riches, eux, ont plus que triplé leurs revenus et, désormais, ils gagnent 81 fois plus par habitant, que les gens se situant dans la moitié inférieure. Si l’on établit une moyenne, on a l’impression que tout le monde gagne plus.
Jusque dans les années 1990, une famille américaine gagnait plus qu’il ne le fallait pour assurer son niveau de vie. Puis, lorsque les salaires post-inflation ont stagné et que les prix à la consommation ont grimpé, cette famille a dû emprunter uniquement pour maintenir son train de vie.
Cette importante augmentation du crédit à la consommation a permis à l’économie de tenir et aux niveaux de vie de progresser plus ou moins.
Un autre élément déforme les choses : les « prestations sociales », telles que les prestations pour invalidité, les prestations chômage et l’aide alimentaire, qui atteignent des niveaux record.
Elles n’ont jamais autant contribué – en pourcentage du revenu disponible – au bien-être des familles.
Cela permet à l’Etat de dire aux gens qu’ils « s’en sortent mieux », même s’ils ont été transformés en zombies de l’Etat-providence.
L’illusion de la richesse
Ces déformations se reportent sur les chiffres relatifs à la « richesse » des foyers américains.
Selon les chiffres émanant de la Fed, les Américains n’ont jamais été aussi riches, avec 110 000 Mds$ d’actifs et seulement 15 000 Mds$ de passif.
Mais la quasi-totalité de l’augmentation provient de la hausse des prix de l’immobilier et des marchés actions et obligataires bidon.
[NDLR : Bien entendu, l’Etat prélève sur la valeur de ce patrimoine immobilier, notamment par l’intermédiaire de la taxe foncière. Ne la payez plus les yeux fermés car le complexe système français est truffé d’erreurs. Découvrez toutes les échappatoires 100% légales pour réduire votre facture pendant des années en cliquant ici.]
Là encore, cette richesse se concentre entre les mains des riches. La quasi-totalité de la richesse prétendument créée en augmentant le prix des actifs est allée dans les poches des 10% les plus riches.
Si l’on fait la moyenne, on a l’impression que nous sommes plus riches grâce aux bulles de Wall Street.
En réalité, seules quelques personnes le sont. Et encore, oserons-nous dire, uniquement tant que l’Etat réussit à empêcher la bulle d’éclater.