La Chronique Agora

Récession ou pas ?

** Alors quoi ? Récession ou pas ? Le pétrole baisse — à 126 $ à l’heure où j’écris ces lignes, la belle affaire –, les marchés grimpent, l’or recule, le dollar se reprend… et les Etats-Unis ont annoncé cette semaine une croissance de leur PIB révisée à +0,9% au premier trimestre (contre +0,6% en première estimation).

"Comment peut-il y avoir récession avec une croissance du PIB encore positive ?" se demande (sans doute comme vous) Frédéric Laurent, de Protection & Rendement.

La réponse est très simple : parce qu’une récession n’arrive pas du jour au lendemain. Comme un invité bien élevé, elle sonne à la porte, s’essuie soigneusement les pieds sur le paillasson, vous serre la main, enlève son chapeau, son manteau, prend des nouvelles des enfants… et, enfin, s’installe confortablement — et durablement — dans votre plus beau fauteuil.

L’analyse de Frédéric est très claire : "l’histoire nous donne des similitudes sur trois périodes trimestrielles qui ont chaque fois marqué le début de périodes officielles de récession : le premier trimestre 1980 ; le troisième trimestre 1990 ; et le premier trimestre 2001".

En d’autres termes, continue Frédéric, "la récession est juste en train de faire son nid pour donner tranquillement naissance à des milliers de petites faillites et ruines de ménages. Nous nous trouvons en bas de cycle économique et du coup, le ralentissement des dépôts dans les banques ne fait qu’entraîner un ralentissement des crédits. La conséquence en est bien évidemment un renforcement de la difficulté à trouver un crédit… que l’on soit une entreprise ou bien un particulier. Et là, l’adage bien connu ‘on ne prête qu’aux riches’ se confirme de plus en plus".

Les ravages de la crise du subprime laissent en effet des traces — et des pertes — dans le secteur financier, ce qui ne fait qu’aggraver la situation : "[les banques] n’ont malheureusement pas d’autre choix que de resserrer les conditions de nouveaux crédits. Ce qui, dans un cercle absolument vicieux, créera une future vague de faillites".

Et vous voulez un signe absolument limpide que la situation est sur le point de basculer dans des choses nettement moins plaisantes que ce qu’on a vécu jusqu’à présent ? C’est Bill qui nous l’annonçait jeudi dernier. "Une chose importante s’est produite : pour la première fois depuis la Seconde guerre mondiale, les Américains conduisent moins".

Avec un budget "carburant" qui dépasse désormais les 10% des revenus disponibles, pas étonnant que les consommateurs US prennent moins la route… Et si l’on ajoute à ça une hausse galopante des prix de l’alimentation, des soins de santé, de l’éducation et ainsi de suite — pas étonnant que les Américains se mettent à moins consommer.

Petit rappel : qu’est-ce qui fait — pardon, faisait — tourner le monde ces dernières années ? La consommation US. Si elle ralentit, voire cesse, les rouages planétaires fonctionneront-ils aussi harmonieusement ?

C’est ce que nous sommes en train de découvrir.

** Avant de vous quitter, cher lecteur, j’ai une question à vous poser : est-ce que vous vous y connaissez en petites et moyennes valeurs ?
 
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