Macron a promis de débloquer la France et Trump de rendre sa grandeur à l’Amérique. En réalité rien ne change. L’Etat investisseur reste un mauvais investisseur.
« Rien ne change vraiment ».
Assise près de nous, au petit-déjeuner, l’une des personnes présentes à table lisait un article sur le n°2 du gouvernement français, Edouard Philippe, dans Le Monde.
Le gros-titre promettait de nous indiquer comment le pays allait se « débloquer ».
Mais en les étudiant de près, les propositions sont ces bonnes vieilles âneries concernant le fait de privilégier les énergies « vertes »… de modifier la fiscalité pour récompenser un groupe et en pénaliser un autre… et de dépenser plus d’argent sur divers projets bidon.
Par exemple, Philippe affirme que la France va « investir » 50 Mds$ en programmes de formation professionnelle, nouvelles industries et infrastructures.
L’idée en toile de fond, bien qu’elle ne soit pas formulée expressément, c’est qu’un futur plus éclatant nous attend au bout du tournant, et que les politiciens et technocrates français sont plus qualifiés que les Français eux-mêmes pour faire en sorte qu’il se réalise.
« Exactement comme aux Etats-Unis », a poursuivi cette Américaine.
Pour « investir » 50 Mds$ dans cette « transition écologique », l’Etat doit bien trouver de l’argent quelque part.
Où ?
Il ne gagne pas d’argent. Il ne peut qu’obtenir ces fonds en les prenant aux autres via les impôts, ou en empruntant.
Dans les deux cas, ce qui est utilisé pour construire une nouvelle route ou embaucher un nouveau salarié doit être prélevé sur ce qui est utilisé pour des projets enclenchés par d’autres personnes ayant honnêtement acquis les ressources nécessaires.
La seule manière dont l’économie, ou l’ensemble de la population, pourrait bénéficier du transfert de ressources du privé vers le public, ce serait dans le cas où l’Etat les allouerait mieux, en quelque sorte. Cette idée est risible.
Les gens investissent de multiples façons, toutes différentes. L’un veut une nouvelle voiture. L’autre prépare sa retraite. Un autre encore réaménage sa maison : il rapproche le réfrigérateur de l’écran de télévision pour ne rien rater lorsqu’il va se chercher une autre bière.
L’Etat, lui, ignore totalement ces investissements. Il n’a aucune considération pour eux. Il prélève simplement de l’argent… et l’utilise pour réaliser ses propres desseins farfelus.
L’Etat est un très mauvais investisseur
L’Etat a peu, si ce n’est aucune, expérience du monde réel des affaires. Il n’a jamais gagné un sou. Il n’évalue pas le risque. Il n’a jamais mis son propre argent en jeu, alors il n’a jamais rien appris.
Ses motivations sont toujours déformées par le désir de réélection, les pots-de-vin ou un avantage politique.
C’est la routine mais les choses changent pourtant. Plus les ressources sont détournées d’une utilisation sérieuse… et transférées à des compères et des zombies… plus l’économie souffre.
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Pour que les gens s’enrichissent, cela exige un vrai labeur, des innovations et une concurrence réelles… de véritables ressources et du temps. En France tout comme aux Etats-Unis, l’économie réelle souffre tandis que les programmes reposant sur du vent et les « investissements » bidon se multiplient.
Dans les années 1950, 1960 et 1970, le gouvernement français contrôlait environ 40% de l’économie : la croissance et la prospérité ont explosé. C’est ce que l’on a appelé les « Trente Glorieuses ».
A présent, l’Etat contrôle près de 60% de l’économie… et il se débat avec 10% de chômage et une croissance réelle négligeable.
« Tout comme aux Etats-Unis », a répété notre compagne de table.
Aux Etats-Unis, au cours des années 1950, 1960… et même 1970… les dépenses publiques représentaient environ 25% de l’économie.
Plus tard, en étendant la réglementation, l’Etat a pris le contrôle de nouveaux segments de l’économie : il a orienté l’argent vers les secteurs médicaux/pharmaceutiques, les écoles et les universités, le logement (via Fannie Mae, Freddie Mac et les déductions des intérêts d’emprunt), et Wall Street (via l’argent falsifié et le crédit bon marché).
L’Etat contrôle désormais 60% de l’économie : environ le même pourcentage qu’en France.
Pas de « Trump Bump »
L’économie américaine, elle aussi, peine à progresser.
Beaucoup de gens pensaient avoir vu un messie improbable, l’an dernier, en la personne de Donald J. Trump.
C’était un « perturbateur » désireux de secouer tout le système, un bagarreur prêt à s’en prendre à l’élite. La fiscalité et les dépenses allaient être réduites. La réglementation, également. L’économie allait prospérer.
Hélas pour l’économie, le « Trump Bump » n’a pas lieu. Du moins pas encore. Selon le New York Times :
« Alors que les chiffres de l’emploi du mois de juin devant être publiés vendredi devraient montrer que les embauches se sont poursuivies à un rythme positif le mois dernier, d’autres indicateurs récents, dans des domaines tels que les dépenses de consommation, la construction et les ventes de voiture, sont résolument moins solides.
Par conséquent, les prévisionnistes de Wall Street s’empressent de revoir leurs estimations de croissance à la baisse pour le deuxième trimestre, lequel s’est achevé vendredi dernier, tout comme ils ont dû le faire au cours des trois premiers mois de l’année. L’expansion économique enregistrée sur toute l’année ne semble pas dépasser désormais les 2%, soit la moyenne de la reprise actuelle, qui fête sa huitième année ce mois-ci.
Même si ce n’est pas calamiteux, ce n’est pas l’explosion de croissance – ce ‘Trump bump’ – que l’on espérait voir éclore d’une reprise de la confiance des consommateurs et des entreprises, à la suite de l’élection de M. Trump. »
« Qu’est-ce que je disais ? », nous a demandé notre compagne de table, avec éloquence.
Le nouveau président américain… et le nouveau chef d’Etat français, Emmanuel Macron… ont promis quelque chose de nouveau. Un souffle d’air frais. Mais pour réaliser un véritable changement, l’un et l’autre devraient restreindre le pouvoir et l’argent qui affluent actuellement en direction des élites.
Or ni l’un ni l’autre n’a envie de le faire.
« Une bouffée d’air frais ? », a-t-elle demandé à nouveau, sans poser la question mais en tirant une conclusion rapide : « moi, ce que je sens, c’est cette même odeur d’oeuf pourri. Et cela sent mauvais. »