La Chronique Agora

Les ravages du « nouveau socialisme » : agriculture, logements, énergies

La presse face aux enjeux politiques et économiques, entre critiques et soutiens.

Peu de gens dans la presse ou le milieu des entreprises adressent des critiques aux gouvernements. Cela s’explique sans doute par l’ampleur des transferts et des distributions d’argent dont ils font l’objet.

Le cas de la contre-attaque à Gaza et la hausse des victimes chez les civils illustrent bien l’attitude de la presse vis-à-vis du pouvoir. Peu de journalistes mettent la responsabilité pour la débâcle au compte d’Israël, un allié des puissances occidentales.

Le Monde évoque par exemple « un bilan effroyable et pas de perspective de sortie de crise ». Pour le journal, l’armée d’Israël a peu de responsabilité. La présence des civils fait partie des “pièges” du Hamas :

« En entrant dans Gaza, l’armée israélienne avait conscience de s’exposer à une série de pièges… Les troupes régulières israéliennes risquaient de fortes pertes dans ce contexte (188 soldats ont été tués depuis le début de l’offensive dans Gaza, un bilan sans précédent dans l’histoire récente), mais risquaient d’en infliger de plus lourdes encore aux civils. »

La presse et les entreprises penchent du côté des dirigeants, sur la plupart des politiques et des programmes. Tout le monde bénéficie de rapports avec les autorités.

Par exemple, le gouvernement a annoncé le retour de taxes sur l’électricité. La taxe lève 6 milliards d’euros par an. « C’est scandaleux », affirme la CGT. Pourtant, les taxes comptent pour peu en relation au déficit du gouvernement, de 165 milliards d’euros l’an dernier.

La presse soutient chacune des mesures de distribution, aux particuliers ou aux entreprises. Elle n’évoque pas les taxes et l’endettement qui en résultent. Le déficit paie, par exemple, pour le soutien à des usines d’acier, au nom de la lutte contre les émissions de carbone.

L’Usine Nouvelle :

« L’usine d’ArcelorMittal de Grande-Synthe (Nord), près de Dunkerque, qui figure sur la liste des 50 sites industriels français les plus émetteurs de gaz à effet de serre, va bénéficier d’un investissement […] pour réduire ses émissions, selon Reuters. Le 1,8 milliard d’euros – réparti entre un investissement d’ArcelorMittal et un contrat d’aide de l’Etat de 850 millions d’euros – financera une unité de réduction du minerai de fer et des fours électriques. »

Le gouvernement fournit des aides aux producteurs, via des soutiens aux usines. Ensuite, il distribue de l’argent aux consommateurs, via des subventions à l’achat.

Il met en place un programme d’aides à la location de voitures, en soutien à l’électrique.

Roole :

« Ce leasing [de voitures électriques par les particuliers] sera subventionné par l’Etat à hauteur de 13 000 euros par véhicule. Pour cette première année de lancement, le dispositif devrait bénéficier à 25 000 personnes. Mais compte tenu du succès du dispositif, ce chiffre pourrait être revu à la hausse… »

L’aide à la location de voitures revient à une distribution à hauteur de 325 millions d’euros au moins !

Et selon l’Institute for Climate Economics, le coût du programme peut grimper à hauteur de 1,7 milliard d’euros par an !

La presse met en avant le succès du programme en termes du nombre de bénéficiaires, mais évoque peu le coût et les conséquences pour le déficit.

Les folles prétentions de la PAC

Des agriculteurs bloquent des routes en raison des difficultés et surcoûts des normes sur les pesticides et taxes sur les carburants, entre autres.

L’imposition de règles aux agriculteurs, au prétexte de l’écologie, représente la contrepartie du paiement de subventions via la Politique agricole commune de l’UE.

Comme l’écrit Simone Wapler récemment à nos lecteurs : « Nous sommes face à des constructivistes fous qui prétendent déceler des anomalies de marché et les corriger par leurs politiques désastreuses. »

Les bureaucrates distribuent de l’argent et donnent des directives sur les types de récoltes, et modes de production, des agriculteurs. Elle ajoute : « Semez des subventions et des réglementations, avilissez la monnaie pour financer des absurdités, encadrez les prix et récoltez la misère. »

Les subventions aux agriculteurs via la PAC ont lieu pour trois raisons, selon la Commission européenne. Vous lirez sur le site d’information sur la PAC :

Comme le rappelle Simone, la PAC existe depuis 60 ans et ne ramène pas les revenus des agriculteurs à la moyenne. Le soutien aux niveaux de vie des agriculteurs via des distributions ne porte pas fruit.

D’autre part, la dépendance aux conditions de la météo ne requiert pas de subventions pour d’autres types de professions. Simone évoque « les maçons, les couvreurs, le tourisme ». En effet, « bien des secteurs d’activité dépendent de la météo », rappelle-t-elle.

Enfin, l’ajustement de la production avec la demande du marché requiert du temps dans tout domaine d’activité.

Ecrit Simone : « Produire du bois prend des décennies. Mettre une mine ou un champ de pétrole en production prend des années. Sans parler d’une centrale électrique. La plupart des projets industriels d’envergure ont des cycles plus longs qu’une récolte. »

Les ravages du « nouveau socialisme »

Les distributions de subventions et la création de normes dans l’agriculture, dans l’isolation des logements ou dans le secteur des énergies renouvelables font partie du « nouveau socialisme », le thème du discours de Javier Milei, président d’Argentine, à Davos.

Dans son discours, M. Milei fustige « une vision du monde qui – inexorablement – conduit au socialisme, et par conséquent à la pauvreté ».

Il explique le fonctionnement du « nouveau socialisme » :

« Aujourd’hui, les Etats n’ont pas besoin de contrôler directement les moyens de production pour contrôler tous les aspects de la vie des individus. Avec des outils tels que l’émission monétaire, l’endettement, les subventions, le contrôle des taux d’intérêt, le contrôle des prix et les réglementations visant à corriger les prétendues ‘défaillances du marché’, ils peuvent contrôler le destin de millions d’êtres humains.

[Les créateurs de programmes] défendent l’idée que l’Etat devrait diriger tous les aspects de la vie des individus. Tous défendent un modèle contraire à celui qui a conduit l’humanité aux progrès les plus spectaculaires de son histoire. »

Simone partage le point de vue de M. Milei. Elle écrit :

« Toutes ces mesures contraignantes ne sont finalement pas autre chose que du socialisme, même si elles sont présentées autrement : écologie, développement durable, justice sociale… Comme toutes les nuances de socialisme, ce socialisme est appauvrissant. Les produits alimentaires, le logement, l’énergie ne cessent de se renchérir. »

Pourtant, beaucoup de gens touchent de l’argent ou bénéficient de postes ou revenus en raisons des transferts et programmes :

“Ce socialisme a aussi ses gagnants : les entrepreneurs qui tournent autour des énergies renouvelables ou vertes ; les fonctionnaires chargés de taxer, réglementer, contrôler ; les politiciens pourvoyeurs de logements en HLM ; les diagnostiqueurs de tout poil ; sans oublier la quasi-totalité des conférenciers de Davos. »

La création de richesse dans un pays provient de la satisfaction d’une demande chez des particuliers. Elle ne provient pas des créateurs de normes et subventions :

« Pour pouvoir contribuer au bien-être général, il faut pouvoir offrir un meilleur produit à un meilleur prix à un client qui le choisit sans contrainte. Ce n’est pas l’Etat qui est capable de le faire. »

Peu de gens critiquent le « nouveau socialisme », tout comme peu de gens critiquent les choix de l’armée d’Israël. La plupart des entreprises et la presse veulent les faveurs des dirigeants et créateurs de programme. Les ravages créent peu d’opposition.

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