La Chronique Agora

Quoi, où, qui ?

Bill Bonner prend un petit bol d’air (et une leçon d’Histoire) à Dublin… médite sur l’inflation et ses suites… et se pose les bonnes questions sur le sens de la vie.

Prenons un petit bol d’air. La journée est magnifique, ici en Irlande. Il serait dommage de la gâter.

Le week-end dernier, nous sommes allé à Dublin. Le soleil brillait. Les gens étaient de sortie. St Stephen’s Green, au centre de la ville, est magnifique à cette époque de l’année.

Il y a longtemps, nous avons remarqué qu’il n’y a que trois décisions importantes à prendre dans la vie : quoi faire, où le faire et avec qui. La quantité d’argent à gagner ne faisait pas partie de la liste.

Tandis que nous nous promenions dans le parc, il nous est soudain apparu que nous n’aurions voulu être nulle part ailleurs à ce moment précis. L’endroit était magnifique… avec une sorte de charme manucuré à l’ancienne que la nature sauvage n’a pas.

Autrefois, le parc était un marécage adjacent à la ville, utilisé pour « faire paître les moutons et pour les exécutions publiques ». On lui a donné le nom d’une léproserie qui se trouvait autrefois sur le site – Saint Stephen’s.

Stéphane (également Etienne, en français) était le premier martyr chrétien. Selon les Actes des Apôtres, il a été lapidé à Jérusalem en 34 ap. J.C.

Paul de Tarse aurait assisté à la lapidation et, en dépit du triste sort de Stéphane, aurait décidé de devenir lui-même martyr, finissant décapité à Rome.

En 1663, la Dublin Corporation a pensé qu’elle obtiendrait un meilleur prix des propriétés environnantes si elle transformait l’endroit en parc privé, réservé aux classes supérieures.

Ensuite, sur l’initiative de Sir Arthur Edward Guinness – dont l’origine de la fortune se passe d’explication – le parc a été ouvert au public en 1880.

Les poètes font de piètres guerriers

St. Stephen’s Green a jouté un rôle dans l’insurrection de Pâques, en 1916, lorsque les membres de l’Irish Citizen Army ont pris position dans le parc afin de tenter de résister aux troupes britanniques.

La campagne contre la domination britannique en Irlande a été d’un remarquable amateurisme… même pour une nation de poètes. Les Britanniques se sont emparés du Shelbourne Hotel, tout proche, qui leur donnait une ligne de feu directe sur les positions irlandaises.

Les Irlandais, menés par Christopher « Kit » Poole et Constance Markievicz, entre autres, durent se retirer. Tant Poole que Markievicz furent capturés.

Poole fut envoyé dans un camp de prisonniers en Angleterre, puis amnistié ; plus tard, il mena un détachement qui pilla un navire américain – le USS Defiance –, dérobant une cargaison de fusils et de munitions.

Constance Markievicz manqua de peu d’être lapidée elle aussi. Elle avait apparemment abattu un policier dublinois désarmé (des informations contestées). La cour martiale recommanda le peloton d’exécution.

A la place, elle fut amnistiée elle aussi et retourna à Dublin, où elle continua à troubler l’ordre public jusqu’à sa mort, à 59 ans.

Des questions essentielles

Pourquoi est-ce que nous vous racontons tout cela ? Hmm… nous ne nous rappelons plus…

Cela doit à voir avec cette pensée fugitive… que peu de choses ont vraiment d’importance – juste quoi, où et avec qui.

L’inflation ?

Le problème avec le plan consistant à « continuer de dépenser » envisagé par les autorités, c’est qu’il finit par s’écraser par terre, comme des pierres volant à travers une vitre.

Nous ne pouvons pas forcément vivre là où nous le voulons (selon l’ONU, quatre millions de personnes ont dû quitter leur domicile au Venezuela à cause de l’hyperinflation qui y règne, par exemple).

Nous ne pouvons pas forcément faire ce que nous voulons non plus. Des entreprises ferment… des vacances sont annulées… des projets sont retardés, puis oubliés.

Et avec qui ? Sous la pression… des familles sont séparées. Des équipes de travail, dispersées.

Les dépenses fédérales sont la principale manière pour que l’inflation monétaire (au bilan de la Fed) se transmette à l’économie et aux prix à la consommation.

Ensuite, une fois que les prix commencent à grimper de manière substantielle et soutenue, les gens du monde entier sortent leurs dollars et tentent de s’en débarrasser.

C’est ce qui cause l’augmentation de la « vélocité » de la monnaie… donnant à « l’inflation » une existence indépendante.

Nous n’y sommes pas encore…

… Mais les autorités empilent les pierres.

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